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Black-out ou amnésie partielle après avoir bu de l'alcool

4 minutes
Les sujets affectés se réveillent dans des endroits étranges et ne se rappellent pas comment ils sont arrivés là. Certaines personnes souffrant de ce syndrome commettent même des actes criminels tels qu'un assassinat.
Black-out ou amnésie partielle après avoir bu de l'alcool
Paula Villasante

Rédigé et vérifié par Psychologue Paula Villasante

Dernière mise à jour : 15 octobre, 2024

Le syndrome de Black-out est un phénomène qui se produit en raison d’une intoxication aiguë dérivée de la consommation d’alcool. Il s’agit d’une sorte d’amnésie qui affecte tout souvenir comprenant des épisodes survenus sous l’influence de l’alcool.

Ainsi, le black-out se caractérise par une altération de la mémoire lors d’une intoxication par alcool. Les personnes touchées peuvent donc adopter certains comportements caractéristiques.

L’une d’entre eux est connue sous le nom de blocage. Il amène les personnes à parcourir de longues distances sans en être pleinement conscientes ou à avoir des conversations apparemment normales lors de fêtes dont elles ne se souviendront peut-être plus par la suite.

Les sujets affectés croient souvent être éveillés dans des endroits étranges sans se souvenir comment ils y sont arrivés. Ainsi, certaines personnes sous l’influence de ce syndrome sont même capables d’actes criminels comme le meurtre (2).

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Les types de black-out

Un black-out peut être complet (en bloc) ou partiel (fragmentaire ou atténué).  Lorsqu’une personne subit un blackout complet, elle souffre d’une amnésie totale par rapport à certains épisodes significatifs qui seraient normalement mémorables.

Ce qui caractérise le plus ce type de black-out est que la perte de mémoire est permanente et ne peut en aucun cas se récupérer. Il semble néanmoins que les black-out fragmentaires se produisent plus fréquemment (4, 5). Dans ce type d’amnésie induite par l’alcool, vous êtes davantage susceptible de vous souvenir de ce qui s’est passé ou d’une partie de cela.

Dans ce cas, le patient peut croire que les événements oubliés n’existent tout simplement pas. Le déficit de métamémoire est donc un problème dans les recherches de black-out partiel.

L’épidémiologie

Ce syndrome est particulièrement fréquent chez les personnes dont le volume et la fréquence de consommation d’alcool sont élevés. En fait, ce facteur est celui qui est le plus lié aux causes du Black-out. Nous savons donc aujourd’hui que quiconque boit trop et trop vite peut subir un black-out.

Les facteurs de risque

Bien qu’une haute concentration d’alcool dans le sang soit nécessaire pour provoquer un black-out, de nombreuses personnes qui boivent de l’alcool se souviennent d’avoir bu beaucoup plus sans expérimenter ce type d’amnésie (6). Il semble donc que les principaux facteurs de risque de black-out soient :

  • Boire de l’alcool (de manière rapide en général)
  • Boire à jeun
  • Et boire des liqueurs ou un autre alcool que de la bière

Il semble néanmoins que tous ceux qui boivent rapidement et excessivement ne souffrent pas de ce type d’amnésie. Pour une raison quelconque, certaines personnes sont plus vulnérables aux troubles de la mémoire induits par l’alcool (6, 7).

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La physiopathologie du Black-out

Un black-out est le résultat d’une interruption de la formation de la mémoire en raison de l’absorption d’alcool. La formation de la mémoire implique les processus suivants (8):

  • Codage, enregistrement initial et interprétation des stimuli.
  • Stockage, consolidation et maintenance des stimuli codés.
  • Récupération. Autrement dit, la recherche et la récupération de stimuli stockés.

L’alcool génère ses effets les plus importants sur le premier processus de mémoire, le codage. L’effet de l’alcool sur le codage peut interrompre le traitement du contexte pour la formation de la mémoire épisodique.

La mémoire épisodique prend en charge le contexte des souvenirs. Si l’épisode est encodé dans un contexte défectueux, comme cela peut se produire avec le black-out, la récupération des souvenirs liés à la mémoire épisodique peut s’avérer particulièrement difficile (9, 10), voire impossible, en cas de black-out total.

Le black-out partiel permet toutefois de remémorer au sujet les événements survenus pendant le black-out afin qu’il recouvre malgré tout quelques souvenirs. Ces détails peuvent être utiles pour reconstruire une mémoire qui a été codée de manière incorrecte.

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Les implications thérapeutiques dans l’amnésie induite par l’alcool

Il semble aujourd’hui clair que les Black-out ne se produisent pas seulement chez ceux qui abusent de l’alcool. Il s’agit toutefois du signe d’une consommation excessive de celui-ci. En fait, une grande majorité d’alcooliques expérimentent des évanouissements au début de la phase de dépendance (11).

Les black-out chroniques peuvent être un signe clair d’alcoolisme. Une étude a déterminé que les étudiants qui ont développé ce syndrome ont été effrayés par l’amnésie au point qu’ils ont décidé de réduire leur consommation d’alcool.

Le fait est que cela peut générer une dépendance chronique à l’alcool si le comportement inhérent à la consommation d’alcool n’est pas correctement modifié après l’apparition de ce syndrome. La connaissance de cette situation peut donc être essentielle pour les personnes qui expérimentent ce type d’amnésie.


Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique


  1. Lee, H., Roh, S., & Kim, D. J. (2009). Alcohol-induced blackout. International journal of environmental research and public health, 6(11), 2783-2792.
  2. Conrad, B. (1986). Time is all we have: Four weeks at the Betty Ford Center. Arbor House Publishing.
  3. Jennison, K. M., & Johnson, K. A. (1994). Drinking-induced blackouts among young adults: Results from a national longitudinal study. International journal of the addictions, 29(1), 23-51.
  4. Goodwin, D. W., Crane, J. B., & Guze, S. B. (1969). Alcoholic” blackouts”: A review and clinical study of 100 alcoholics. American Journal of Psychiatry, 126(2), 191-198.
  5. Goodwin, D. W., Crane, J. B., & Guze, S. B. (1969). Phenomenological aspects of the alcoholic “blackout”. The British Journal of Psychiatry, 115(526), 1033-1038.
  6. White, A. M. (2003). What happened? Alcohol, memory blackouts, and the brain. Alcohol Research and Health, 27(2), 186-196.
  7. Nelson, E. C., Heath, A. C., Bucholz, K. K., Madden, P. A., Fu, Q., Knopik, V., … & Martin, N. G. (2004). Genetic epidemiology of alcohol-induced blackouts. Archives of General Psychiatry, 61(3), 257-263.
  8. Hartzler, B., & Fromme, K. (2003). Fragmentary blackouts: Their etiology and effect on alcohol expectancies. Alcoholism: Clinical and Experimental Research, 27(4), 628-637.
  9. Baddeley, A. D. (1982). Domains of recollection. Psychological Review, 89(6), 708.
  10. Birnbaum, I. M., Hartley, J. T., Johnson, M. K., & Taylor, T. H. (1980). Alcohol and elaborative schemas for sentences. Journal of Experimental Psychology: Human Learning and Memory, 6(3), 293.
  11. Fields, R. (1992). Drugs and alcohol in perspective. Bellevue, Washington: Wm. C. Brown Publishers.

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