Aromachologie ou psychologie des parfums
Rédigé et vérifié par Psychologue Gema Sánchez Cuevas
L’aromachologie ou psychologie des parfums est une science jeune qui étudie la relation entre les odeurs et les modifications qu’elles provoquent au sein notre état moral. L’aromachologie se concentre sur l’impact que peuvent produire différentes odeurs en tenant compte des différentes réactions émotionnelles qu’elles causent sur notre comportement.
Il est important de différencier l’aromathérapie de l’aromachologie. L’aromathérapie est un complément thérapeutique centré sur l’usage des huiles essentielles pour la prévention et le traitement de maladies et donc ainsi l’apparition de résultats au niveau physiologique. Cependant, l’aromachologie se concentre sur les bénéfices psychologiques apportés par certains parfums.
L’aromathérapie se base sur l’utilisation physique des arômes naturels par leur ingestion ou par le biais de massages tandis que l’aromachologie a recours à des senteurs synthétiques ou parfums ainsi qu’à des huiles essentielles qui vont permettre l’étude de la réaction de notre système nerveux lorsqu’il est exposé à différentes odeurs. Cette pratique n’est donc pas limitée par les délimitations naturelles des essences.
La science de l’aromachologie est née au Japon au début du 20ème siècle. Son apparition est la conséquence du début des études en laboratoire des principes actifs des arômes naturels produits par les plantes en les analysant et en parvenant à les isoler. Dans les années 70, on donne à cette pratique le nom d’aromachologie pour la différencier de sa prédécesseure : l’aromathérapie. A partir de ce moment, elle suivra une branche scientifique centrée sur l’étude de l’affectation de notre état moral et de notre comportement par les odeurs.
Comment fonctionne l’aromachologie ?
L’un des sens les plus étudiés au cours de ces dernières décennies est l’odorat, et ce avec des résultats intéressants. Ainsi, les sensations qui sont causées par les différentes odeurs et les réactions qu’elles produisent en nous ont été découvertes grâce à des expériences. Beaucoup de recherches menées par les étudiants de l’aromachologie sont centrées sur sont intervention dans le système limbique.
On considère que le système limbique est le lieu où se génèrent les émotions (peur, rage, motivation) et les comportements instinctifs tels que la conduite alimentaire (faim, soif, satiété) et où s’activent l’instinct (sexuel ou de survie) afin d’être gérés ensuite par l’hypothalamus.
Le système limbique joue un rôle fondamental dans notre survie. Son fonctionnement n’est pas sujet à notre volonté et sa réponse peut être très intense comparée aux stimulus qui l’activent. En aromachologie, le système limbique a également un rôle fondamental.
Les odeurs voyagent au travers de l’air sous la forme de petites particules qui entrent dans notre corps par les orifices nasaux. Nos narines sont faites pour analyser une partie de cet air entrant. Ainsi, des millions de cellules réceptrices olfactives situées dans les fosses nasales internes captent l’information chimique des différentes odeurs.
Les cellules réceptrices olfactives sont capables de transformer le signal chimique obtenu à partir de l’odeur en une pulsion électrique grâce à plus de 1000 protéines réceptrices de l’odorat qui y sont stockées. Cette information est ensuite transportée jusqu’au cerveau où elle sera traitée, stockée et envoyée vers le système limbique pour son traitement.
Nous savons aujourd’hui que la stimulation du système limbique provoquée par les odeurs peut modifier notre état moral (nous rendre heureux ou tristes…), notre prédisposition à l’état d’alerte ou de repose, notre appétit, notre attention, notre mémoire, etc. En définitive, la finalité de l’aromachologie est de déterminer de manière scientifique la relation entre les odeurs et les modifications psychologiques.
« L’essence de l’esprit réside dans l’odeur, elle imprègne tout de manière pertinente et a la capacité d’ouvrir les portes de l’inconscient où se faufiles les scènes les plus aimables et les plus douloureuses. »
-Mercedes Pinto Maldonado-
Aromachologie et mémoire olfactive
Avec la stimulation psychologique provoquée par les parfums, deux processus évolutifs bien différenciée se produisent.
Processus primaire
Le processus primaire dérive de la réaction directe de notre psychisme à la détection d’une odeur. Il ne dépend de rien d’autre que de l’odeur ou le parfum généré. Des exemples de cette stimulation primaire pourraient être les aliments ou odeurs qui « réveillent » notre désir sexuel.
Processus secondaire ou mémoire olfactive
Le processus secondaire dérive de la réaction à une odeur basée sur la mémoire olfactive. En fait, l’odeur est reconnue par les archives de notre mémoire. Elle est associée à un ensemble de sensations que notre mémoire olfactive est capable de réveiller et de réactiver car les sensations sont inscrites dans les codes de l’odeur au sein de notre cerveau.
Un exemple de ce processus secondaire pourrait être le simple fait d’entrer dans une boulangerie. En effet, lorsque nous entrons, l’odeur peut réveiller en nous des souvenirs d’enfance (images, sons, sensations thermiques, sentiments, émotions…) avec un niveau de netteté qu’aucun autre système de stockage cérébral n’est capable de produire.
« Rien n’est plus mémorable qu’une odeur. Une odeur peut être inattendue, momentanée et fugace, mais elle est capable d’évoquer un été d’enfance. »
-Diane Ackerman-
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