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Les 6 émotions basiques : caractéristiques et fonctions

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Les 6 émotions basiques : caractéristiques et fonctions
Gema Sánchez Cuevas

Rédigé et vérifié par Psychologue Gema Sánchez Cuevas

Dernière mise à jour : 21 décembre, 2022

Nous avons la vieille habitude, héritée de la philosophie, d’affronter la raison et les émotions comme si ces dernières affectaient le raisonnement. Nous attribuons à l’émotion ce caractère hédonique, transcendantal et irrationnel qui nous fait penser que les émotions manquent d’utilité. Mais c’est une grave erreur, les émotions remplissent un rôle très important : elles nous aident à diriger notre conduite et à agir rapidement. Parmi elles, les plus importantes sont les émotions basiques : surprise, dégoût, peur, joie, tristesse et colère.

Ces émotions basiques apparaissent durant le développement naturel de n’importe quelle personne indépendamment du contexte dans lequel la personne se développe. En général, ces émotions sont des processus en lien avec l’évolution et l’adaptation qui ont un substrat neuronal inné, universel et un état affectif que nous pourrions appeler le sentiment, associé caractéristique.

La surprise

La surprise peut se définir comme une réaction causée par quelque chose d’imprévu, de nouveau ou d’étrange. En fait, elle apparaît lorsqu’un stimulus que le sujet n’attendait pas dans ses prévisions ou dans ses schémas se présente. L’expérience subjective qui l’accompagne est une sensation d’incertitude associée à un état dans lequel la personne a la sensation d’avoir l’esprit vide.

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En ce qui concerne les réactions physiologiques, nous faisons face à une décélération de la fréquence cardiaque et une augmentation du tonus musculaire et de l’amplitude respiratoire. En plus de cela, un ton de voix plus élevé et des vocalisations spontanées apparaissent.

La fonction de la surprise est de vider la mémoire de travail de toute activité résiduelle afin de faire face au stimulus imprévu. Ainsi, cet état active les processus attentionnels, tout comme le comportement d’exploration et de curiosité. Cette émotion est fréquemment suivie par une autre émotion qui dépendra de la qualité du stimulus imprévu, montrant ainsi sa positivité (joie) ou négativité (colère).

Le dégoût

Le dégoût est l’une des émotions basiques qui est visible dans les travaux de Darwin autour de l’émotion animale. Il se caractérise par une sensation de répulsion ou d’évitement face à une possibilité, réelle ou imaginaire, d’avaler une substance nocive qui ait des propriétés contaminantes. La sensation subjective est un grand mécontentement et une aversion marquée au stimulus responsable.

Les effets physiologiques centraux sont l’apparition de divers maux gastro-intestinaux accompagnés de nausées. En plus, nous observons une augmentation générale de l’activation ; visible au travers de l’augmentation des fréquences cardiaque et respiratoire, des plus grandes conductance de la peau et tension musculaire.

La fonction adaptative que remplit le dégoût est le rejet de tous les stimulus qui pourraient provoquer une intoxication. Les nausées et le mal-être contribuent à éviter une quelconque ingestion nuisible pour le corps. De plus, avec le temps, cette émotion a également pris un caractère social, en rejetant les stimulations sociales toxiques pour nous.

La peur

C’est l’émotion la plus étudiée chez les animaux et l’être humain. La peur est un état émotionnel négatif ou aversif avec une activation très élevée qui incite l’évitement et l’évasion de situations dangereuses. L’expérience de cette émotion est une sensation de grande tension liée à une préoccupation pour sa propre sécurité ou sa propre santé.

Les conséquences physiologiques nous montrent une élévation rapide de l’activation et une préparation pour la fuite. L’activité cardiaque s’accélère tout comme l’activité respiratoire, ce qui produit une respiration superficielle et irrégulière.

La peur est un héritage évolutif qui a une valeur de survie évidente. Cette émotion nous est utile pour préparer notre corps à produire des comportements de fuite ou d’affrontement face à un stimulus potentiellement dangereux. De plus, elle facilité l’apprentissage de nouvelles réponses qui éloigne la personne du danger.

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La joie

Parmi toutes les émotions basiques, la joie est la plus positive : elle est associée de manière directe au plaisir et au bonheur. Elle apparaît par exemple, en réponse à la résolution d’un quelconque objectif personnel ou face à l’atténuation d’un état de mal-être. En raison de la manière que nous avons de la manifester, il peut sembler qu’elle ne remplisse aucune fonction pour notre survie au-delà du simple reflet de notre état interne.

En revanche, la joie est l’un des systèmes que le corps possède pour encourager l’action. De plus, elle sert de récompense pour les conduites bénéficiaires de chacun. Lorsque nous réalisons une action qui satisfait un but, la joie fait son apparition, et grâce à cela le comportement se répétera afin de parvenir à revivre cette sensation de plaisir. C’est peut-être le renforcement le plus naturel dont nous disposons.

Au niveau physiologique, nous faisons face à une augmentation de la fréquence cardiaque et un rythme respiratoire plus élevé. De plus, nous trouvons dans la chimie cérébrale une plus grande libération d’endorphines et de dopamine.

La tristesse

Au sein des émotions basiques, la tristesse est celle qui incarne le plus de négativité. Cette émotion se caractérise par une chute du moral et une réduction significative du niveau d’activité cognitive et comportementale. Malgré la mauvaise réputation de cette émotion, elle remplit des fonctions identiques voire plus importantes que le reste des émotions basiques.

La fonction de la tristesse est d’agir dans des situations où le sujet se trouve impuissant ou incapable d’agir directement pour résoudre le problème, comme par exemple la perte d’un être cher. Pour cela, la tristesse baisse le niveau d’activité, dans l’objectif d’économiser les ressources et d’éviter de fournir des efforts inutiles.

De plus, la tristesse agit de manière auto-protectrice en générant un filtre perceptif qui centre l’attention sur soi-même au lieu du stimulus douloureux. Le plus important est que cette émotion initie la recherche d’un soutien social qui facilitera la fuite de la situation déprimante.

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La colère

La colère est le sentiment qui émerge lorsqu’une personne est soumise à des situations qui lui procurent de la frustration ou qui lui résultent aversives. La conséquence qui surgit de l’expérience de cette émotion est désagréable, et liée à une sensation de tension qui nous pousse à agir. C’est une émotion à plusieurs facettes qui est souvent ambiguë. En effet, en fonction de la situation, elle peut se voir plus ou moins justifiée ou avec une raison plus ou moins identifiée.

Au niveau physiologique, nous voyons dans le corps une augmentation excessive de l’activation et une préparation pour l’action. Nous observons l’augmentation de l’activité cardiaque, du tonus musculaire et de l’amplitude respiratoire. De plus, une augmentation significative de l’adrénaline dans le sang est remarquée, ce qui augmente à la fois la tension cognitive.

La colère a une fonction évolutive claire, elle nous dote des ressources nécessaires pour faire face à une situation frustrante. Lorsque nous devons faire face à un danger ou surmonter un obstacle, cette dépense de ressources afin d’augmenter l’activation nous aide à atteindre le succès. Si malgré cela, après l’apparition de la colère nous n’atteignons pas l’objectif, c’est à ce moment qu’apparaît alors la tristesse afin de résoudre le problème au travers d’autres outils.

Qu’elles soient positives, négatives ou neutres, il est certain que toutes les émotions remplissent des fonctions qui favorisent notre survie. D’autre part, elles comportent le danger, par leur intensité, de perdre le contrôle de notre comportement. C’est dans ce cas-là que la régulation émotionnelle est particulièrement importante. En effet, elle permet pour notre trajectoire vitale, de mettre de côté le négatif de cette séquestration émotionnelle.

 


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