5 mécanismes psychologiques pour blesser les autres
Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater
Il existe des mécanismes psychologiques qui permettent aux gens de blesser les autres. Ce sont des stratégies sophistiquées qui érigent le comportement du mal ; des actes qui décrivent un cerveau orienté pour obtenir ses propres avantages à tout prix, même en blessant ses proches.
De même, et bien que cela puisse être frappant et même incompréhensible, il existe des personnes qui ressentent du plaisir avec ce type de comportement. Les actes pervers existent.
De plus, on dit souvent que plus une personne est intelligente, plus ses comportements peuvent être tordus lorsqu’il s’agit de manipuler les autres, causant ainsi des dommages.
Aussi, vivre avec l’une de ces expériences après en avoir été victime ou avoir lu quelque chose à leur sujet, ne cesse de nous surprendre et surtout de nous inquiéter.
L’être humain est censé être avant tout un être social. Nous comprenons que, en tant que tels, nous devons être davantage orientés vers la coopération, le respect et l’harmonie pour assurer le bien-être du groupe. Cependant, comme nous le savons bien, ce n’est pas toujours le cas.
Albert Bandura, professeur à l’Université de Stanford et expert en psychologie sociale, met l’accent sur un fait intéressant : les gens n’accomplissent pas de mauvais actes sans raison. Le cerveau sait et comprend quand quelque chose ne va pas.
Par conséquent, et pour dissuader cette contradiction, il mène une série de processus, de mécanismes psychologiques pour justifier certains actes. Le mal est déterminant, car vous vous attendez toujours à recevoir quelque chose en retour.
“Quiconque combat des monstres prend soin de devenir un monstre. Lorsque vous regardez longtemps dans un abîme, l’abîme regarde également en vous.”
-Friedrich Wilhelm Nietzsche-
5 mécanismes psychologiques qui permettent aux gens de blesser les autres
Les mécanismes psychologiques qui permettent aux gens de blesser les autres ont été étudiés par des auteurs tels que Bandura ou Gianluca Gini.
Celui-ci a réalisé une étude en 2016 dans laquelle une série de processus mentaux et de stratégies sont détaillés, avec lesquels une personne peut justifier son comportement nocif et défavorable.
1. La justification morale
Aussi frappant que cela puisse nous paraître, le méchant a toujours une justification morale. Nous pouvons le voir, par exemple, chez les djihadistes. Ainsi, derrière leurs actes violents, il y a plus que de la simple haine du monde occidental.
Il y a, sans aucun doute, une impulsion religieuse et morale, la nécessité de gagner du prestige dans sa communauté et l’aspiration à devenir ce moudjahidin qui, après avoir perdu la vie, est loué par tous.
Bandura nous rappelle également qu’à tout moment, et au-delà de l’éducation reçue, la plupart d’entre nous peuvent commettre des actes violents si nous trouvons une justification morale.
2. Le transfert de responsabilité
Un autre des mécanismes psychologiques qui permettent aux gens de blesser les autres est de placer le fardeau de la responsabilité sur leurs épaules.
“Je l’ai fait parce que j’ai reçu un ordre, parce que quelqu’un me l’a demandé, parce que c’était ce qu’on attendait de moi.” Tous ces raisonnements reflètent ce transfert de sa propre responsabilité.
3. La déshumanisation
La déshumanisation est sans aucun doute l’un des processus psychologiques les plus redoutables. C’est celui dans lequel la personne accomplit un acte violent parce qu’elle ne voit pas dans l’autre un être qui mérite le respect.
Il déshumanise celui qui lui fait face, le voit comme une entité incapable de ressentir, quelqu’un qui n’a pas de droits, de raison d’être ou d’exister.
On a pu le constater pendant la Seconde Guerre mondiale avec l’holocauste et cela se voit aussi dans certains profils de meurtriers ou de psychopathes.
4. La projection de culpabilité
“Je l’ai fait parce qu’il le méritait. J’ai agi ainsi parce qu’ils m’ont provoqué, parce qu’ils m’ont menacé, parce que je ne pouvais plus supporter leur comportement …”.
Ces situations constituent l’un des mécanismes psychologiques les plus courants qui permettent aux gens de blesser d’autres personnes.
De plus, selon les mots de Francesc Torralba, docteur en philosophie à l’Université de Barcelone, le mal est presque toujours réactif. Autrement dit, lorsqu’une personne comprend qu’elle a été offensée, agressée ou abusée, elle se défend.
Croyez-le ou non, les actes pervers ont toujours une raison, bien que ce stimulus motivant soit très difficile à comprendre pour nous.
5. La distorsion des conséquences pour permettre de blesser
La distorsion des conséquences façonne ce comportement dans lequel quelqu’un minimise les effets de ce qui s’est passé. Il les déforme pour que dans son esprit tout soit justifié.
Pendant ce temps, l’autre personne subit l’effet de ce grief, de cette attaque, de cet abus…
Pour conclure, comme nous pouvons le voir, les mécanismes psychologiques qui permettent aux gens de blesser les autres sont basés sur des processus cognitifs très sophistiqués.
Il est vrai que dans bien des cas, on trouve derrière cela une composante pathologique qui se résume à un trouble ou à l’effet d’une certaine éducation. Cependant, il existe des gens dont le comportement ne répond pas toujours à ces facteurs.
Le mal est réel et a de nombreux visages. Apprenons à les détecter et, surtout, comme le dirait Nietzsche, à ne pas devenir nous-mêmes des monstres.
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- Gini, Gianluca (2006). Social cognition and moral cognition in bullying: what’s wrong? Journal agressive behavior. doi; https://doi.org/10.1002/ab.20153
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