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Pourquoi la violence existe-t-elle encore?

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La violence est intrinsèque à la condition humaine. Cela nous met très mal à l'aise en tant que société. Parmi les multiples théories sur l'origine de la violence et du mal se trouvent les nietzschéenes et les hégéliennes. Dans cet article nous en exposons une partie.
Pourquoi la violence existe-t-elle encore?
Dernière mise à jour : 18 juin, 2020

Les droits de l’homme ont pour fonction principale la protection des personnes et la satisfaction de leurs besoins vitaux. Cependant, en temps de guerre ou de violence, ces droits sont peu utiles, car personne n’est à l’abri d’être blessé ou violenté par autrui.

La théorie hégélienne sur l’histoire se basait sur le fait que les principes de thèse et d’antithèse (événements de l’histoire) étaient finalement résolus dans ce qu’il est venu à appeler la synthèse. La synthèse harmonisait les contraires. Cependant, il semble que Hegel, tant dans sa théorie du maître et de l’esclave, était trop optimiste.

A partir du prisme actuel par lequel nous pouvons voir les événements passés et présents et prédire l’avenir sur la base de l’expérience, postuler que l’histoire avance sur son mauvais côté n’est pas une folie. La négativité nous fait “avancer” depuis le début des temps.

Déjà dans la Genèse nous pouvons voir que Dieu a utilisé la manière violente pour chasser l’homme du paradis terrestre pour avoir goûté la connaissance. La connaissance ne devrait être possédée que par Dieu. La femme a commis le pêché d’orgueil en mangeant la pomme de l’arbre de la sagesse. L’histoire se poursuit dans la douleur : les frères Caïn et Abel, où Caïn signifie “possession” et Abel représente l’innocence, nous révèlent l’énigme de toutes les tragédies : la possession et la quête du pouvoir.

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L’esprit de la domination et la pulsion de mort

On pourrait dire, sans crainte de se tromper, que le désir de possession est un pur désir de domination. Quand quelqu’un ne possède pas ce qu’il veut, il doit le chercher quelque part. C’est là que nous constatons que cette personne aspire à la possession d’une autre personne et qu’elle ne peut l’obtenir qu’en lui enlevant.

Il s’agit précisément de ce désir de possession qui conduit l’être humain à la violence et le pousse à tuer. C’est pourquoi Freud l’a conceptualisé comme une “pulsion de mort“. La possession n’est rien d’autre que le désir de dominer l’autre pour lui enlever ce qu’il a. Si le porteur de l’objet de désir du dominateur refuse de lui donner ce qu’il veut, il sera assassiné.

La volonté de pouvoir, l’esprit de possession et le désir de domination conduisent à ce principe vital d’accroissement dont parle Nietzsche. Pour préserver ce que vous avez, vous devez vous développer.

Dans ce monde violent, qui gagne ?

Pour Adolf Hitler, son espace vital était l’Occident ; seule l’Allemagne représentait la culture et la force. L’Allemagne avait la volonté du pouvoir et aucun autre gouverneur, aucun autre pays ne possédait ce que l’Allemagne avait. De cette idée est né son besoin d’expansion et de tuer pour agrandir son empire.

Comme nous l’avons déjà dit, quand on veut quelque chose, il faut souvent dominer l’autre pour le posséder. Dans ce cas, et comme Hegel l’a déjà postulé, celui qui a le moins peur de mourir gagne.

Le désir de domination est spirituel et donc motivant. Cependant, la peur de mourir est charnelle et fait de l’être humain un simple mammifère. Celui qui continue à se battre maintient sa condition d’homme.

Le monde appartient aux maîtres. Ils ont le pouvoir guerrier et médiatique nécessaire pour conquérir le monde. Ils peuvent s’approprier le monde parce que les gens ont peur. Et celui qui a peur ne cherche pas à se relever.

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La volonté de pouvoir et la violence

Pour Nietzsche, la volonté de pouvoir de l’homme est primordiale, ce qui est positif et vital. La volonté de pouvoir jette l’être humain dans le monde de la vie et non du travail. La volonté existe parce qu’elle est le devenir constant ; elle se veut elle-même et veut non seulement préserver ce qu’elle a, mais aussi lutter pour l’augmenter.

C’est dans cette confrontation qui a lieu entre ce que l’on a et ce que l’on veut, entre le maître et l’esclave, où l’esclave se soumet parce qu’il a peur de mourir et est ainsi réduit à une chose. Seul celui qui a moins peur, qui veut plus de choses et qui ose faire du mal à l’autre pour les obtenir, gardera sa condition d’homme.

Cette théorie de la violence postule que la violence existe parce qu’elle existait et existera. Elle est consubstantielle à l’homme et, malheureusement, elle est dans sa nature.

 


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  • De Zan, J. 2009: La Filosofía social y política de Hegel. Buenos Aires: Ediciones del Signo.

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