Vivre avec la douleur d'une mère, un processus difficile pour les enfants
Maman, je ne peux pas te perdre. Je ne veux pas. Je refuse. J’ai besoin que tu prennes soin de toi, que tu ne t’avoues pas vaincue, que tu continues à lutter, à sourire, à me parler avec douceur chaque jour, que tu continues à briller de mille feux, que tu protèges ton essence.
C’est pour cela que que je te demande de ne pas t’avouer vaincue, même si tu dois te confronter à mille et une batailles.
Tu peux compter sur mon épée, une épée forgée en amour le plus pur, profond et impérissable que je pourrai utiliser toute ma vie.
En équipe, nous irons de l’avant et nous vaincrons tout obstacle qui osera s’entreposer entre nous et le chemin de notre vie.
Alors, maman, je te demande de ne pas me laisser, de rester forte. Je te promets que je serai à tes côtés pour prendre soin de toi le temps de ce passage dans le monde.
Je suis conscient du fait que, logiquement, il est possible que je doive vivre sans ta présence. Mais, je peux t’assurer que tu seras toujours (TOUJOURS) en moi. Car mon cheminement ne peux exister sans toi. Mais n’ajoute pas de poids à ma peur…
“Le pire défaut des mères est qu’elles meurent avant que l’on ne puisse leur rendre une partie de ce qu’elles ont fait pour nous.
Elles laissent un enfant invalide, coupable et irrémissiblement orphelin. Heureusement que nous n’en avons qu’une. Car personne ne supporterait la douleur de la perdre deux fois”.
-Isabel Allende-
Vivre avec la douleur d’une mère, un dur processus pour les enfants
Car en réalité, je suis convaincue que notre enfant intérieur ne craint ni les monstres, ni l’obscurité, ni l’inconnu, ni le chaos.
Ce dont il a peur, c’est perdre ses modèles d’attachement, ses personnes référentes.
Nous craignons que notre mémoire ne se souvienne plus de son odeur, que nos yeux ne puissent plus voir ses cheveux et que notre cœur ne puisse plus sentir sa chaleur.
C’est pour cela qu’il est essentiel de profiter de chaque seconde à ses côtés et que nous l’aidions à guérir en tant que femme et à se développer pleinement en tant que personne.
Car tout au long de sa vie, une femme assume un grand nombre de rôles : mère, fille, petite amie, conjoint, femme etc.
Et il arrive un moment où elle se trouve devant une infinité de priorités nouées entre elles et avec lesquelles il faut recomposer les morceaux de vie.
Démêler ces rôles est assez compliqué si nous savons que nous vivons dans une société qui impose certaines obligations aux femmes, uniquement parce qu’elles sont des femmes.
Ainsi, si nous unissons l’imposition sociale de la soumission des femmes, leur rôle de mère et leurs difficultés de vie considérables, nous obtenons un cocktail explosif qui fait immensément souffrir la personne qui nous a donné la vie.
Cette douleur à laquelle nous voyons nos mères soumises est terriblement déchirante pour nous, en tant qu’enfants, car nous voyons nos mères comme des lutteuses dont la force se fragilise petit à petit.
Cependant, et à cause de ce processus difficile, il est inévitable qu’un à un moment donné, les enfants échangent leur rôle et deviennent des “mères/pères de notre mère”. En acceptant ce rôle, nous cherchons à les protéger.
Nous nous transformons en ces “parents débutants” qui craignent que leurs enfants tombent de leur balançoire.
Ainsi, en tant qu’enfant, nous devons devenir des protecteurs. Alors, nous nous rendons compte de l’immense pouvoir qui existe dans le monde féminin et dans le monde maternel.
Qui a vécu une situation semblable sait que faire face à cela n’est pas facile mais que cela nous fait monter de quelques marches supplémentaires sur l’escalier de l’épanouissement personnel.
L’obligation émotionnelle de protéger notre mère quand nous la sentons vulnérable nous dote d’une conscience qui est en elle-même très puissante.
En même temps, cela fatigue, fait mal et blesse notre équilibre intérieur, au moins de manière momentanée.
Personne n’est préparé à la mort de sa mère et c’est pour cela que l’on découvre en soi-même une grande force qui nous permet d’aller de l’avant et de devenir l’ange qui guérit les blessures d’une mère abîmée.
Alors, quelque chose de merveilleux arrive en nous car le regard chaleureux de notre enfant intérieur apprend à cohabiter avec la conscience d’un adulte ce qui, sans aucun doute, est un grand pas vers la maturité.
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