Une nouvelle vision de la nature de la psychose
Relu et approuvé par le psychologue Sergio De Dios González
La psychose est une maladie mentale grave caractérisée par une perte de contact avec la réalité. Traditionnellement, la psychose a été conçue comme une maladie ou une condition médicale en soi. Néanmoins, la perspective trans-diagnostique affirme que nous pouvons comprendre la psychose comme un symptôme commun dans une série de maladies mentales.
Nous aborderons ici cette approche. De toute évidence, nous comprendrons le terme “psychose” comme la manière de désigner le fait qu’un individu puisse avoir des expériences sensorielles avec des choses qui n’existent pas ou des croyances sans fondement dans la réalité.
Au cours d’un épisode psychotique, une personne peut avoir des hallucinations ou des délires. Elle peut voir ou entendre des choses qui n’existent pas. Cela peut être incroyablement effrayant pour l’individu, de même que pour les gens qui l’entourent.
Symptômes de la psychose
Les signes et symptômes classiques de la psychose comprennent les hallucinations et les délires. On peut également constater la désorganisation, les troubles de la pensée, la catatonie (absence de réponse) et la difficulté de concentration. Selon la cause, la psychose peut apparaître rapidement ou lentement.
Il en va de même pour la schizophrénie. Bien que les symptômes puissent commencer lentement et initier une psychose plus légère. Certaines personnes peuvent vivre une transition rapide vers la psychose si elles cessent de prendre leurs médicaments. Les symptômes initiaux plus légers de la psychose peuvent consister en :
- Sentiment de suspicion
- Anxiété générale
- Perceptions déformées
- Dépression
- Pensées obsessionnelles
- Difficulté à dormir
Les hallucinations peuvent affecter tous les sens (la vue, l’ouïe, l’odorat, le goût et le toucher). Chez la personne atteinte de psychose, de même que chez environ deux tiers des schizophrènes, les hallucinations sont auditives. Autrement dit, elles entendent des choses et croient qu’elles sont réelles alors elles n’existent pas.
Nature de la psychose : nouvelle vision
La psychose est classiquement associée aux troubles du spectre de la schizophrénie. Bien que d’autres symptômes existent, l’un des critères définissant la schizophrénie est la psychose. Un rapport récemment présenté par la British Psychological Society (octobre 2017) offre un point de vue sur la nature de la psychose. Ce qui remet en question les connaissances courantes sur la nature de cette maladie mentale.
Le rapport donne un aperçu accessible de l’état actuel des connaissances à ce sujet. Ses conclusions ont de profondes répercussions sur notre compréhension de la “maladie mentale” et sur l’avenir des services de santé mentale.
Beaucoup de gens croient que la schizophrénie est une maladie du cerveau terrifiante qui rend les gens imprévisibles et potentiellement violents. Et qui ne peut être contrôlée qu’avec des médicaments. Toutefois, le présent rapport laisse entendre que cette opinion est fausse.
Le rapport s’intitule “Comprendre la psychose et la schizophrénie : Pourquoi les gens entendent parfois des voix, croient des choses que les autres trouvent étranges ou semblent déconnectés de la réalité”. Ce rapport soulève des questions intéressantes sur ces maladies mentales. Regardons cela de plus près :
- Tout d’abord, il dit que les problèmes que nous considérons comme psychotiques – entendre des voix, croire des choses que les autres trouvent étranges ou qui semblent déconnectées de la réalité – peuvent être compris de la même façon que d’autres problèmes psychologiques comme l’anxiété ou la timidité.
- En ce sens, ajoute le rapport, il est erroné de les considérer comme une maladie. Cette approche n’est pas partagée par tous les professionnels ou par toutes les cultures. De plus, ces problèmes sont souvent, dans la totalité ou en partie, une réaction à ce qui peut arriver dans nos vies. Comme par exemple : abus, intimidation, sans-abri ou racisme.
- Le rapport explique également que les personnes qui vivent ces problèmes sont rarement violentes. Cependant, les stéréotypes peuvent conduire à des mauvais traitements de la part de la police et des services de santé mentale.
- Une autre question intéressante soulevée par le rapport : personne ne peut dire avec certitude ce qui a causé les problèmes d’une personne en particulier. Le seul moyen est de s’asseoir avec eux et d’essayer de comprendre.
- Par conséquent, ajoute-t-il, les travailleurs en santé mentale ne devraient pas insister pour que les gens se considèrent comme malades. Certaines personnes préfèrent considérer leurs problèmes comme, par exemple, un aspect de leur personnalité qui leur cause parfois des ennuis. Mais dont elle ne veulent pas se débarrasser.
- Le rapport conclut en disant qu’il faut investir beaucoup plus dans la prévention étant donné la façon dont nous nous traitons les uns les autres dans notre société. Il faut tout particulièrement s’attaquer à la pauvreté, au racisme et à la pénurie de logement, ainsi qu’à la maltraitance, à la négligence et à l’intimidation des enfants. Concentrer les ressources uniquement sur les problèmes existants, c’est comme nettoyer le plancher, mais ignorer la source d’une fuite.
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