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Troubles somatomorphes: symptômes et traitement

6 minutes
Troubles somatomorphes: symptômes et traitement
Gema Sánchez Cuevas

Rédigé et vérifié par Psychologue Gema Sánchez Cuevas

Écrit par Sara Clemente
Dernière mise à jour : 15 octobre, 2024

Les troubles somatomorphes mettent en évidence la difficulté à séparer les effets qu’ont le corps et l’esprit sur la santé d’une personne. L’interconnexion puissante que maintiennent ces deux dimensions complique considérablement le diagnostique et le traitement de ce type de troubles.

Avant de continuer, il convient de les distinguer des troubles psychosomatiques. Même si l’élément déclencheur est, dans les deux cas, l’élément psychologique, et qu’il existe des symptômes physiques, au niveau des troubles psychosomatiques, il existe des dommages dans le système physiologique correspondant tandis qu’au niveau des troubles somatomorphes, il n’existe pas de pathologie organique démontrable. Par conséquent, nous parlons de troubles somatomorphes quand on retrouve des symptômes physiques mais pas des symptômes organiques ou des mécanismes physiologiques démontrables. Par ailleurs, il existe des preuves de conflits psychologiques liés à cette symptomatologie.

Les personnes souffrant de ce type de troubles font de leurs symptômes l’épicentre de leur vie. Le mal-être qu’elles ressentent en arrive même à les absorber complètement. Cependant, très souvent, leur préoccupation est disproportionnelle par rapport aux symptômes qu’elles présentent.

Exagération démesurée

Comme nous l’avons vu, les patients qui souffrent de troubles somatomorphes présentent des symptômes physiques avec une origine psychologique. Ces maux sont accompagnés de hauts niveaux d’angoisse, de préoccupation et de difficultés pour leur vie quotidienne. Leur cadre clinique pourrait se résumer avec ces différents points clés :

  • Préoccupation excessive au sujet de leurs symptômes et/ou perturbation de leur vie normale.
  • Pensées récurrentes, constantes et obsessionnelles sur la possible gravité de leurs symptômes.
  • Angoisse extrême pour leur santé et pour les conséquences catastrophiques sur lesquelles peuvent déboucher les symptômes dont ils souffrent.
  • Investissement d’une quantité démesurée de temps et d’énergie dans leurs problèmes de santé.

 

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La création d’une dépendance

La chronicité des symptômes physiques et la croyance selon laquelle ceux-ci vont avoir des conséquences catastrophiques fait que les patients développent une dépendance envers les autres. Ces patients génèrent, dans leur entourage, le besoin d’être soignés et constamment pris en charge. Ainsi, d’un côté, ils négligent leurs responsabilités et, de l’autre, ils exigent un dévouement, une aide et un soutien permanents qui sont étouffants pour les personnes qui les entourent.

En outre, ils ont l’habitude de se mettre en colère s’ils pensent qu’on ne leur accorde pas suffisamment de temps ou toute l’attention qu’ils méritent. Ils croient que leurs besoins sont sous-estimés. Il est possible de les voir menacer leurs proches et, dans certains cas plus complexes, ils peuvent en arriver à se suiciderComme nous le voyons, les troubles somatomorphes sont réellement graves s’ils ne sont pas détectés à temps.

Ces troubles sont difficiles à détecter

Comment détecter un trouble pour lequel il existe des symptômes physiques mais pas de lésion organique? En d’autres termes, sur quel diagnostique peut déboucher cet ensemble de maux dont le patient se plaint mais dont la cause ne se trouve pas dans un trouble physique concluant ? Les réponses à ces questions se retrouvent dans le composant psychologique de ces troubles. Pour cela, pour le diagnostiquer, “il ne doit pas exister de base somatique qui justifie les symptômes” (DSM-IV).

Malgré tout, il serait inadéquat que les médecins diagnostiquent ce cadre clinique comme un trouble mental alors qu’ils ne trouvent pas de cause physique aux symptômes qu’affiche le patient. Auparavant, ils doivent s’assurer que les tests qu’ils ont réalisé ont été les plus adéquats possibles et que les résultats de ces derniers sont corrects.

Il est également probable que certaines personnes réagissent de façon excessive à leurs symptômes car leur seuil de douleur est plus faible que celui qui est habituellement en place. Mais ce n’est pas pour cela qu’on peut affirmer qu’ils souffrent d’une maladie mentale.

Ce type de trouble doit être diagnostiqué une fois que l’on a écarté d’autres troubles physiques ou organiques comme étant la cause possible. Et uniquement si la réponse aux symptômes que présente le patient est anormalement intense.

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Types de troubles somatomorphes

Pour catégoriser un trouble en tant que somatomorphe, il faut se laisser guider par la réponse qu’émet la personne face à ses symptômes ou ses problèmes de santé. C’est-à-dire leur préoccupation, leur angoisse et le degré d’interférence qu’a leur mal-être dans leurs tâches et leurs obligations quotidiennes. Par conséquent, en fonction de ces réactions, on peut distinguer les troubles spécifiques suivants (DSM-IV et CIE-10):

  • De somatisation : on le détecte habituellement après des années d’existence. Les symptômes peuvent apparaître dans n’importe quelle partie du corps mais les plus fréquents sont les troubles gastro-intestinaux (douleurs, météorisme, vomissements, nausées, etc.) et dermiques (démangeaisons, picotements, bleus, rougeurs, etc.). Parfois, il y a aussi des signes de dépression et d’anxiété.
  • Somatomorphe indifférencié : il se caractérise par l’apparition de plaintes physiques multiples, variables et persistantes mais non expliquées. En d’autres termes, les symptômes sont insuffisants pour établir le diagnostique d’un trouble de somatisation.
  • Hypocondriaque : c’est probablement le plus connu dans les types de troubles somatomorphes. Les principaux symptômes sont la préoccupation et la peur de développer ou d’avoir une ou plusieurs maladies graves et progressives. Souvent, le patient catégorise des sensations normales ou fréquentes comme des phénomènes exceptionnels et gênants.
  • Dysfonction végétative somatomorphe : les symptômes se manifestent dans les organes innervés par le système nerveux végétatif (cardiovasculaire, gastro-intestinal ou respiratoire, entre autres). Une combinaison de signes objectifs d’hyperactivité (palpitations, transpiration, tremblements et rougissement) et d’autres qui sont individuels, subjectifs et non spécifiques.
  • Douleur somatomorphe persistante : elle est caractérisée par une douleur intense, qui se présente majoritairement dans des circonstances de conflits ou de problèmes.
  • Autres : altérations de la sensibilité qui ne sont pas dues à des troubles somatiques et liées à des problèmes ou des événements stressants. Par exemple, le globe hystérique ou le fait de grincer des dents, entre autres.

Traitement comportemental et cognitif

Même s’il existe des études sur le traitement pharmacologique de la douleur, il n’existe pas de base scientifique assez grande pour réaliser des recommandations thérapeutiques fiables. Malgré tout, il est recommandé que le patient réalise une psychothérapie et, plus concrètement, une psychothérapie comportementale et cognitive. Celle-ci peut l’aide à diminuer la préoccupation et l’anxiété à propos de ses symptômes.

Une approche qui combine la thérapie cognitivo-comportementale à la thérapie interpersonnelle est aussi efficace. Celle-ci prend en compte les deux principales caractéristiques des patients avec des tendances somatiques: la façon désajustée de percevoir et d’évaluer comment l’on se sent et la manière inadéquate d’exprimer son mal-être aux autres.

Ce type de maladies a une grande prévalence dans notre société. Même s’il ne faut pas commencer à en faire une obsession, dans certains cas, les symptômes physiques peuvent être le fruit d’une souffrance mentale. Ceci, comme nous le disions au début de l’article, est le résultat de l’interrelation qui existe entre le corps et l’esprit. Mais où est donc la limite entre les symptômes physiques et mentaux ?

 

Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.