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Timidité et phobie sociale : en quoi diffèrent-elles ?

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Beaucoup confondent timidité et phobie sociale ; pourtant, il s'agit de deux concepts bien distincts.
Timidité et phobie sociale : en quoi diffèrent-elles ?
Dernière mise à jour : 02 août, 2020

Il est facile de confondre l’introversion avec la timidité et la phobie sociale, bien qu’il s’agisse de réalités très différentes. Le malentendu résulte du fait que ces conditions ont des points communs, même si leurs limites révèlent de grandes différences. La similitude n’apparaît en effet que pour certains aspects formels, qui peuvent être trompeurs.

Si l’introversion est une question de tempérament, la timidité se situe, elle, au niveau de l’éducation psychosociale. La phobie sociale, quant à elle, correspond au terrain psychopathologique, bien qu’elle ne soit pas à proprement parler une maladie en tant que telle. La chose commune à toutes est la réticence ou l’obstacle à socialiser. Ce dernier point est le trait prédominant de la timidité et de la phobie sociale.

La timidité et la phobie sociale présentent un facteur commun qui est décisif : la peur. Ce qui différencie une condition de l’autre est l’intensité de cette peur et le degré de limitations qu’elle impose. Alors qu’une personne timide peut simplement vouloir passer inaperçue, une personne souffrant de phobie sociale désire ce contact social qu’elle ne peut pas maintenir.

Les personnes timides

Les personnes timides peuvent dépendre fortement de l’opinion des autres. Quelqu’un de timide peut avoir un fort désir d’exprimer ce qu’il pense et ressent ou d’interagir plus activement avec les autres, mais s’en empêche. Il le fait car il se heurte à sa peur de ce que les autres peuvent penser ou dire de ses paroles ou de son comportement.

Nous pouvons dire qu’une personne timide est excessivement vulnérable aux critiques des autres. Elle désire l’approbation sociale plus intensément que d’ordinaire (ou craint son absence).

Cela se produit parce qu’elle sent qu’elle ne dispose pas de suffisamment d’outils psychologiques pour accepter le rejet ou pour supporter un conflit avec les autres. Elle se dévalorise et suppose qu’une blessure à son ego ne guérira qu’après avoir beaucoup souffert.

La timidité est le résultat d’une éducation qui restreint ou mine les compétences sociales. La personne a grandi en se sentant inadéquate ou inférieure aux autres. Elle a fait l’objet de critiques sévères ou d’un rejet intense qui ont laissé une marque importante sur sa manière d’être. Cette personne, donc, plutôt que de surmonter sa timidité, restructure son image d’elle-même.

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La phobie sociale

Le Dr Vanessa Abrines Bendayan, Maître en psychologie clinique, définit la phobie sociale comme « une peur irrationnelle et disproportionnée qui survient dans certaines situations d’interaction sociale. La personne est convaincue qu’elle agira de manière inappropriée, ridicule, embarrassante ou humiliante ». Le mot clé de cette définition est «disproportionné».

En effet, cela signifie que la timidité et la phobie sociale sont des concepts très proches, mais il y a un plus, un excès notable dans le second cas. Toute personne souffrant de phobie sociale ne cherche plus à réduire les rencontres avec les autres, ou à s’abstenir de s’exprimer, mais entre dans un certain état de panique.

Elle se soustrait au contact avec les personnes qu’elle ne connaît pas et éprouve souvent des symptômes physiques tels que vertiges, tachycardie, bouffées de chaleur, chaleur ou transpiration. Elle ne sait pas pourquoi, mais les inconnus la terrifient. La personne souffrant de phobie sociale se paralyse ou perd le contrôle dans le cadre des situations sociales.

Cette phobie peut être généralisée ou spécifique. Dans le premier cas, le sujet ressent beaucoup de peur face à tout type de situation sociale. Dans le second cas, la peur exagérée se limite à certaines situations ou personnes. Le niveau d’anxiété est par ailleurs élevé dans les deux cas.

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Timidité et phobie sociale

La différence la plus significative entre la timidité et la phobie sociale est l’intensité des symptômes. Il existe toutefois d’autres contrastes pertinents. La timidité, par exemple, peut être transitoire. En général, presque toutes les personnes en ressentent une augmentation au stade de l’adolescence. Il en est ainsi car l’image de soi est alors en construction, de sorte qu’il existe des étapes où elle est très fragile.

La phobie sociale est en revanche une condition qui tend à augmenter et à devenir chronique. Ce qui se cache derrière n’est plus simplement une histoire de rejet ou de remise en question, mais un traumatisme. En d’autres termes, des situations soudaines qui ont profondément affecté la psyché. Ce traumatisme peut être lié à des abus physiques, psychologiques ou sexuels majeurs.

Quoi qu’il en soit, la timidité et la phobie sociale sont des conditions qui limitent une personne et ne lui permettent pas d’évoluer pleinement individuellement ou socialement. Il existe des cours ou des thérapies qui aident à surmonter la timidité. Dans le cas de la phobie sociale, un processus thérapeutique formel, présentant généralement un bon pronostic, est nécessaire.

 


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Cano Vindel, A., Pellejero, M., Ferrer, M. A., Iruarrizaga, I., & Zuazo, A. (2006). Aspectos cognitivos, emocionales, genéticos y diferenciales de la timidez. Revista Electrónica de Motivación y emoción.


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