Théorie de l'intelligence sociale selon Daniel Goleman

Pourquoi certaines personnes font bonne impression immédiatement et sont très douées pour parvenir à des accords ? Est-ce à cause de leur magnétisme ou de leur charisme ? En réalité, la clé réside dans leur intelligence sociale, une compétence que nous pouvons tous améliorer. Allons plus loin..
Théorie de l'intelligence sociale selon Daniel Goleman
Valeria Sabater

Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater.

Dernière mise à jour : 22 avril, 2023

Certaines personnes ont le don d’être aimées et de laisser une marque positive partout où elles passent. D’autres, en revanche, sont comme des cactus, piquent chaque fois qu’elles ont une conversation et même leur simple présence est menaçante. Pourquoi l’être humain est-il si diversifié dans le domaine des relations ? Pourquoi certains sont si compétents, font preuve d’intelligence sociale, et d’autres si problématiques dans ce domaine?

Notre capacité à créer des relations saines et efficaces dépend de facteurs éducatifs, sociaux et même de personnalité. Ce que personne ne peut nier, c’est qu’il s’agit d’une compétence pertinente dans n’importe quel domaine de la vie. Savoir interagir avec qui nous avons en face de nous facilitera l’établissement de relations satisfaisantes au travail, en amour, en amitié, etc.

C’est un sujet qui a toujours attiré l’attention de la psychologie. À tel point que le psychologue Edward Thorndike fut le premier à inventer le terme « intelligence sociale » en 1920. Plus tard, Howard Gardner le fera avec sa théorie controversée des intelligences multiples. Enfin, et déjà en 2006, c’est Daniel Goleman qui nous donna une perspective nouvelle et intéressante.

Voyons en quoi elle consiste.

Lorsque nous nous concentrons sur les autres, notre monde s’agrandit. Nos propres problèmes se déplacent à la périphérie de l’esprit et apparaissent donc plus petits, de sorte que nous augmentons notre capacité de connexion ou d’action compatissante.

-Daniel Goleman-

intelligence sociale
Notre capacité à naviguer avec succès dans les relations sociales nécessite de maîtriser un certain nombre de dimensions telles que la sensibilisation et l’aisance sociale.

L’intelligence sociale : qu’est-ce que c’est ?

Bien qu’il n’y ait toujours pas d’unanimité lorsqu’il s’agit de définir l’intelligence sociale, nous pouvons la comprendre comme la capacité de naviguer dans l’océan complexe des relations humaines avec efficacité, bien-être et satisfaction. Celles-ci incluent le domaine familial, l’affectif, le travail et tout scénario dans lequel nous nous trouvons dans la situation d’avoir à interagir avec d’autres personnes.

Il convient de noter que ce concept, cette idée, ne doit pas être considérée comme une variable isolée de l’intelligence générale elle-même. C’est une variable de plus. C’est cette capacité qui facilite notre adaptation dans n’importe quel environnement et qui nivelle directement notre satisfaction et notre bien-être. De même, c’est un concept qui suscite un grand intérêt de la part de la communauté scientifique en raison de sa signification.

Les universités du Texas et de Tromsø, en Norvège, publièrent une étude dans laquelle elles présentent une échelle intéressante pour mesurer l’intelligence sociale. Elle permet d’évaluer une personne pour comprendre si elle est solvable lorsqu’il s’agit de comprendre des situations sociales, si elle a les compétences adéquates pour les gérer et si elle fait preuve d’une conscience sociale adéquate.

De même, des personnalités telles que le psychologue Martin Seligman soulignent que cette dimension, en réalité, se présente comme une force cognitive, un parapluie psychologique qui nous renforce en tant que communauté et qui contribue à son propre bonheur.

« La capacité d’écoute semble être un talent naturel. Mais, comme pour les autres ingrédients qui composent l’intelligence sociale, tout le monde peut exercer et améliorer sa capacité à se connecter simplement en accordant plus d’attention.”

-Daniel Goleman-

La théorie de Daniel Goleman

Daniel Goleman publia le livre Social Intelligence: The New Science of Human Relations en 2006. Dans ce travail, il jeta les bases pour comprendre ce concept d’une manière plus solide et pratique. Sa théorie sur l’intelligence sociale constitue un outil très utile pour décomposer ses composantes, d’une manière qui favorise la formation.

Dans ses pages, il nous rappelle que nous sommes tous programmés pour nous connecter aux autres d’un point de vue neurobiologique. Cependant, parfois, pour des facteurs éducatifs, d’éducation, de personnalité ou environnementaux, nous ne finissons pas de développer ce domaine autant que nous le devrions. Ce qui est encourageant, c’est de savoir qu’on peut toujours franchir ce pas, pour l’améliorer.

Comprenons maintenant ces composants qui forment la théorie de l’intelligence sociale.

Conscience sociale

La conscience sociale trace cette capacité puissante lorsqu’il s’agit de se connecter aux réalités des autres. Notre cerveau est conçu pour sympathiser avec les gens indépendamment de leur culture, origine, circonstance ou contexte particulier. Lire les indicateurs sociaux qui nous entourent nous permet de mieux naviguer dans le parcours de la vie.

Cette variable provient d’une série d’éléments qui la construisent et la rendent possible :

  • Cognition sociale. C’est la capacité de comprendre le fonctionnement de toute expérience sociale.
  • Empathie primaire. Il s’agit d’être capable de ressentir en soi les émotions et les sentiments des autres grâce à la communication non verbale.
  • Précision empathique. Dans ce cas, il ne suffit pas de ressentir ce que vivent les autres, le plus important est de comprendre, de savoir déchiffrer les intentions des autres.
  • Harmonisation. Dans la théorie de l’intelligence sociale, l’harmonisation constitue notre capacité à être réceptifs et pleinement en phase les uns avec les autres.

Aisance sociale

Vous déplacez-vous facilement dans n’importe quelle situation sociale ? Êtes-vous doué pour communiquer avec vos collègues et même avec n’importe quel étranger ? Êtes-vous doué pour conclure des accords avec les autres ? Gérez-vous bien les désaccords avec votre partenaire ?

L’aisance sociale représente notre fluidité et notre efficacité dans nos relations avec les autres. Elle se définit par les caractéristiques suivantes :

  • Influence : être capable d’avoir un impact positif.
  • Synchronie : être habile à interagir avec la personne qui se trouve devant nous par le biais de la communication non verbale.
  • Inquiétude : vous souciez-vous des besoins, des émotions et des pensées des autres ? C’est un élément clé de la théorie de l’intelligence sociale.
  • L’auto-présentation : savoir aller vers les autres, se présenter, se montrer de manière chaleureuse et proche facilite toujours le lien social.
intelligence sociale
L’intelligence sociale doit s’installer dans l’enfance et l’adolescence.

Conclusion

Dans la théorie de l’intelligence sociale de Daniel Goleman, la pierre angulaire est l’empathie. Sans cette colle psychobiologique, la connexion humaine est impossible, ne peut être harmonieuse et peut conduire à des comportements hautement dysfonctionnels et égoïstes. Heureusement, une bonne partie d’entre nous possède cet outil précieux capable d’agir comme un engrenage dans chaque conversation et situation partagée avec les autres.

Nous sommes un groupe social obligé de vivre ensemble sur la même planète, dans les mêmes situations et défis. Si nous étions plus compétents dans tous ces composants détaillés ici, il est très possible que nous résoudrions mieux tous les problèmes. N’hésitons donc pas à améliorer un peu plus ce domaine crucial de notre bien-être.

Cela pourrait vous intéresser …


Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique


  • Goleman, Daniel (2011) Inteligencia social: la nueva ciencia de las relaciones humanas. Kairós
  • Lieberman, M. D. (2013). Social: Why our brains are wired to connect. Oxford University Press.
  • Silvera, D., Martinussen, M., & Dahl, T. I. (2001). The Tromsø Social Intelligence Scale, a self‐report measure of social intelligence. Scandinavian Journal of Psychology42(4), 313–319.
  • Thorndike, E. L. (1920). Intelligence and its uses. Harper’s Magazine140, 227–235.

Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.