Le syndrome de la mère poule
La plupart des mamans souhaitent le meilleur pour leurs enfants. Cependant, cela n’est parfois pas le cas dans des situations exceptionnelles impliquant généralement de graves pathologies.
Le problème, c’est que de nombreuses mères confondent ce qui est bon pour leurs enfants avec leurs propres nécessités à elles.
Il est très fréquent que des mères soient mortes de peur quant au sort de leurs enfants. Comment ne pas avoir peur dans un monde rempli de dangers, allant d’une chute avec sa petite éraflure à des situations impensables telles que les enlèvements ou encore la mort due à un virus récemment découvert ?
“La main qui berce l’enfant est la main qui dirige le monde.”-Peter de Vries-
En soi, le problème n’est pas la peur en elle-même, mais la stratégie adoptée pour la surmonter. Une mère peureuse peut transformer ses peurs en une prudence raisonnable, mais elle peut également succomber à ses craintes et devenir une “mère poule”.
Les “mères poules”
On appelle “mères poules” toutes les mamans qui aiment garder leurs petits sous leurs ailes, bien au chaud. Ces mères cherchent à étendre un manteau protecteur qui les éloigne de tous les risques et les dangers qui peuvent être présents dans ce monde.
Leur intention consciente est parfaitement compréhensible : elles souhaitent éviter que leurs petits traversent des expériences désagréables, voire même traumatiques.
Elles ne veulent pas qu’ils soient exposés à des situations difficiles qui pourraient les affecter physiquement ou émotionnellement.
Ces mères sentent que leurs enfants sont des êtres extrêmement fragiles. Bien évidemment, en général, tous les enfants le sont, car ils n’ont pas encore atteint entièrement leur développement physique et psychologique et sont donc plus vulnérables face aux multiples risques.
La “mère poule” veut donc s’assurer qu’aucun risque n’atteindra ses enfants.
L’une des techniques qu’utilisent les “mères poules” est d’avertir constamment leurs enfants sur les dangers du monde. “Si tu t’approches du poêle, tu peux te brûler”. “Attention quand tu joues avec le ballon, tu pourrais tomber et te casser un os”. “Ne sors pas dans la rue, il y a des gens qui kidnappent les enfants”.
Ainsi, même si leur intention est douce, elle finissent pas élaborer une liste de craintes pour les enfants. Elles leur apprennent à se déplacer dans le monde en fonction de la peur.
“Se déplacer” est un bien grand mot, puisqu’au final elles les incitent plutôt à ne pas bouger, car chaque situation est synonyme de risque.
Lorsque les enfants grandissent et réclament de plus en plus d’espace pour se déplacer dans le monde, les “mères poules” deviennent contrôleuses et culpabilisantes.
Elles établissent des mécanismes pour garder leurs enfants sous surveillance en permanence et considèrent leurs demandes d’autonomie comme une agression envers elles-mêmes.
Les enfants des “mères poules”
Les “mères poules” pensent qu’elles agissent ainsi dans l’intérêt de leurs enfants. Cependant, elle ont une idée du “bonheur” qui ne sous-entend aucun contre-temps.
Elles pensent que si elles parviennent à mener leurs enfants jusqu’à l’âge adulte sans qu’ils aient connu la souffrance, elles auront joué un grand rôle.
Le problème, c’est que les enfants de ce type de mamans finissent pas vivre tout l’inverse. En effet, ils souffrent d’un excès de tension émotionnelle due à l’anxiété de leur mère, qui les protège et les avertit en permanence, imaginant toujours les pires situations.
Ainsi, les enfants ne peuvent profiter de rien. Lorsqu’ils sont petits, ils ne veulent pas contrarier leur mère et transforment ses avertissements en obligations à suivre à la lettre.
Si la relation n’est pas bonne ou que les exigences maternelles deviennent excessives, c’est tout le contraire qui se produit : l’enfant défiera constamment les dangers comme méthode pour réclamer de l’indépendance.
Autant l’enfant passif par obéissance que l’enfant agité par défi finissent par attirer de nouveaux problèmes. Il leur est difficile d’avoir confiance en eux et de faire confiance au monde.
Ils ne parviennent pas à s’adapter de façon créative aux situations de difficultés et explorent le monde avec de forts sentiments d’inquiétude. Il est très fréquent que ces enfants deviennent au fil des années des adolescents difficiles.
Ainsi s’écrit une histoire dans laquelle personne ne sort gagnant. La mère, comme l’enfant, mettent en place un schéma de relation qui allie l’extrême dépendance à des épisodes de ruptures brusques.
La culpabilité sera au centre de tout et aucune des personnes impliquées ne trouvera la paix.
Les “mères poules” sont caractérisées par leur peurs profondes. Elles sous-estiment les capacités de leurs enfants et projettent sur eux leur propre sentiment d’impuissance.
Elles ne comprennent pas que chaque être humain est maître de sa propre vie et que cette vie est faite de difficultés, de problèmes et de situations de risques et de dangers que nous devons tous apprendre à surmonter.
Ainsi, ce qui fait de nous des adultes c’est d’apprendre à surmonter les difficultés, les erreurs et les problèmes, car cela nous donnera confiance en ce que nous sommes et en ce que nous sommes capables de faire.
C’est ce qui marque la différence entre un adulte “poussin” et un adulte sain et fort.
Images publiées avec l’aimable autorisation d’Emma Block.
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