Résilience et traumatisme, quel est leur lien ?
Rédigé et vérifié par Psychologue María Alejandra Castro Arbeláez
La résilience et le traumatisme sont deux concepts étroitement liés. Pensez à la situation la plus douloureuse que quelqu’un ait endurée ou que vous ayez vécue. Que faire face à une douleur aussi profonde ? Est-il possible de trouver une issue ? Comment accompagner quelqu’un dans cette situation ?
La clé est de comprendre que la résilience et le traumatisme ont un lien très étroit. Ce faisant, il pourrait être plus facile de trouver une solution pour faire face à cette situation de douleur profonde.
« Sauve-toi, la vie t’attend.
-Boris Cyrulnik-
Résilience et traumatisme, que sont-ils ?
Selon l’Académie royale de la langue espagnole (RAE), le traumatisme est “un choc émotionnel qui produit des dommages durables à l’inconscient”. Cela signifie qu’après une expérience, la personne en vient à ressentir une douleur – normalement intense – qui se perpétue dans le temps..
La résilience quant à elle, selon la même académie, serait “la capacité d’un être vivant à s’adapter à un agent perturbateur ou à des situations adverses”. En d’autres termes, cette capacité à se surpasser lorsque le courant est contraire. Les deux sont des concepts étudiés par la psychologie, puisque cette discipline étudie notre comportement, nos émotions et nos pensées.
Ainsi, elle aborde à la fois les situations qui nous sont difficiles et les habiletés à surmonter les obstacles et notre capacité à nous réaliser.
Résilience et traumatisme, quel est le lien ?
La résilience et le traumatisme sont associés par la difficulté. Le premier parle de la force de le vaincre, le second parle de l’écho ou du résidu qu’il peut laisser. De plus, bien qu’avec la résilience on puisse se relever quand l’inertie n’aide pas, sa mise en œuvre comme instrument n’implique pas forcément de surmonter un traumatisme.
Ainsi, lorsque nous parlons de résilience, nous entendons une capacité d’adaptation, avec ou sans expérience traumatisante. D’autre part, la résilience est souvent une ressource précieuse, un instrument, pour réduire ou éliminer les limitations qu’un traumatisme peut imposer.
Pensons que les réactions au traumatisme peuvent varier selon les personnes, mais elles sont généralement de profonde douleur. Par exemple, selon Papalia & Martorell, auteurs du livre “Developmental Psychology”, chez les enfants de 6 à 9 ans, ils pourraient être :
- Incapacité à faire attention.
- Comportement perturbateur.
- Retrait extrême.
- Maux d’estomac.
- Dépression.
- Irritabilité.
- Culpabilité.
- Comportement agressif.
Actuellement, voyant les conséquences qui peuvent résulter d’un traumatisme, les psychologues et pédagogues promeuvent une éducation affective qui inclut la résilience comme apprentissage afin qu’elle puisse être valorisée dès le plus jeune âge, et que les enfants sachent faire face aux situations difficiles.
Comme le traumatisme peut devenir inéluctable, et que c’est une question subjective, car chacun assume les expériences de manière différente, il est important de développer des outils qui nous aident à nous renforcer et à savoir nous adapter, même s’il y a eu une crise. De plus, il existe divers facteurs qui influencent la capacité à surmonter l’adversité du traumatisme psychique, on en voit quelques-uns :
- Neurobiologique.
- Traumatisme antérieur.
- Croyances.
- Capacité de sublimation.
- Le projet de vie.
- Humour.
- Mécanismes d’adaptation.
- Attachement adéquat.
Ce n’est donc pas si simple, mais cela peut être construit étape par étape. Imaginez un petit rayon de lumière dans l’obscurité qui devient de plus en plus puissant. Eh bien, c’est comme ça que nous serions si nous étions résilient, nous éclairerions notre douleur et notre vide petit à petit.
Résilience et traumatisme, approche des experts
Il existe diverses études sur la résilience et le traumatisme. Par exemple, Sivak, Ponce, Huertas et Ghigliazza, dans leur article « traumatisme psychique », soulignent qu’ils renforcent notre résilience. Pour ce faire, ils passent en revue différentes littératures internationales et les comparent avec leur expérience clinique.
Boris Cyrulnik, neurologue, éthologue et psychanalyste, se consacre à l’étude de la résilience et du trauma. Il a publié plusieurs livres dans lesquels il traite des deux problèmes et à travers lesquels il propose des stratégies pour surmonter les problèmes dans une situation traumatisante.
Cyrulnik est convaincu que l’art est un moyen puissant pour mettre un nom sur ces situations traumatiques si difficiles à exprimer avec des mots. Selon cet expert, nous communiquons progressivement ces problèmes inconscients qui régissent notre angoisse à travers le processus créatif.
De plus, il inclut dans ses histoires des exemples de la façon dont on peut être résilient malgré des difficultés extrêmes. Par exemple, dans l’après-conflit. En effet, il donna une conférence en Colombie intitulée “La paix prend la parole”, dans laquelle il déclara que “Toutes les formes d’art sont un facteur de résilience”.
Ce qu’il y a de merveilleux dans sa recherche est qu’elle n’est pas seulement réalisée du point de vue du chercheur, mais qu’elle inclut également sa propre histoire, pour démontrer comment il est possible de surmonter les problèmes dans des situations traumatisantes. En effet, dans son livre « Les âmes blessées : les traces de l’enfance, le besoin du récit et les mécanismes de la mémoire », il raconte ses expériences personnelles jusqu’à l’adolescence. Ensuite, il montre notamment comment, après ses traumatismes, il a acquis de la résilience.
Nous pouvons tous vivre des expériences traumatisantes. L’important est donc de pouvoir déployer nos ailes et aller au bout de nos objectifs sans laisser de côté ce que nous ressentons et pensons. Parfois nous aurons besoin d’aide, d’autres fois nous nous entraiderons à travers l’art. Chacun aura son propre chemin.
Il ne s’agit pas d’oublier l’expérience qui nous a marqué. Il s’agit de transformer la douleur en un moteur qui nous aide à surmonter l’adversité. Pour aller au plus profond de notre être, nous explorer et avancer avec nos précieuses ressources. Améliorer nos capacités et développer toujours plus notre résilience.
“Il n’y a pas de résilience si la douleur n’est pas métamorphosée et n’a pas de sens.”
-Boris Cyrulnik-
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Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique
Cyrulnik, B. (2015). Las almas heridas: Las huellas de la infancia, la necesidad del relato y los mecanismos de la memoria. Editorial Gedisa.
Papalia, D.E. & Martorell, G. (2015). Psicología del Desarrollo. MacGraw-Hill.
Sivak, R. Ponce, Á., Huertas, A. M., & Ghigliazza, C. Resiliencia y trauma psíquico. Actas de jornadas de resiliencia.
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