Raymond Cattell et sa théorie de la personnalité
Raymond Cattell est né en Angleterre au début du XXème siècle. Sa trajectoire professionnelle a fait de lui l’un des théoriciens de la personnalité les plus importants de l’histoire de la psychologie. Ses apports ont été décisifs dans la théorie des traits de personnalité et ont été mis en pratique dans un test qui porte son nom.
Même si Raymond Cattell avait commencé par étudier la chimie, il a fini par s’intéresser à la psychologie. Il a été professeur à l’Université de l’Illinois pendant 30 ans puis a enseigné à l’Université d’Hawaï pendant 20 ans. C’était un chercheur infatigable dans le champ du comportement humain. Il a aussi été le fondateur de l’Institute for Personality and Ability Testing (IPAT).
Raymond Cattell a défini 16 aspects basiques de la personnalité. Chacun d’eux a été identifié par une lettre. Son célèbre test a été créé à partir de ces aspects et s’utilise encore aujourd’hui dans différents buts. Voyons maintenant quels sont les facteurs de personnalité définis par cet extraordinaire théoricien.
“La psychologie est un domaine compliqué. De véritables autorités ont fini par y tourner en rond et par décrire des choses que tout le monde connaît avec des mots incompréhensibles.”
-Raymond Cattell-
Facteurs A, B, C et E dans la théorie de Raymond Cattell
Les facteurs A, B, C et E dans la théorie de la personnalité de Raymond Cattell correspondent à l’affectivité, au raisonnement, à la stabilité et à la dominance. L’affectivité, selon sa théorie, représenterait le degré du contact qu’une personne établit avec d’autres individus.
Le raisonnement serait lié à la capacité intellectuelle. Ainsi, plus la pensée abstraite d’un individu sera profonde et juste, plus nous pourrons dire qu’il est intelligent.
De son côté, la stabilité fait référence à la capacité d’adaptation. Elle correspond à la faculté des personnes de ne pas se laisser perturber par les stimulus de la peur. Cela inclut aussi la capacité de les comprendre et de se les approprier.
La dominance est le degré d’autonomie ou de soumission d’une personne. Les personnes les plus dominatrices sont normalement compétitives, agressives et sûres d’elles. Les moins dominatrices seraient plus fragiles et se soumettraient facilement aux autres.
Les facteurs F, G, H et I
Les facteurs F, G, H et I correspondent à l’impulsivité, la conformité groupale, l’audace et la sensibilité. Cattell relie l’impulsivité à la spontanéité et l’expressivité. Plus on est impulsif, plus on est enthousiaste. Les personnes qui le sont moins sont en revanche plus prudentes, réservées et pessimistes.
Pour Raymond Cattell, la conformité groupale fait référence au degré d’acceptation des normes sociales des individus. Les personnes les plus conformistes deviendraient moralistes. Et les moins conformistes seraient plus rebelles ou révolutionnaires.
Quant à l’audace, elle serait liée à la capacité de prendre des risques et d’agir sous la pression. Les personnes avec un faible niveau d’audace auraient donc tendance à chercher la sécurité et la prévisibilité.
Enfin, la sensibilité renvoie à la prédominance des aspects émotionnels face aux aspects rationnels. Une personne extrêmement sensible se laisserait donc facilement guider par ses sentiments. En revanche, quelqu’un avec une faible sensibilité serait davantage pratique et réaliste.
Les facteurs L, M, N, et O
Les facteurs L, M, N et O correspondent à la suspicion, l’imagination, la ruse et la culpabilité. La suspicion serait liée au degré de confiance ou de méfiance vis-à-vis des autres. L’imagination, de son côté, serait la capacité d’une personne à se plonger dans ses pensées et dans son monde interne.
Le facteur N, ou ruse, concerne la facilité à analyser la réalité en identifiant les traits qui permettent de tirer quelque chose de positif des autres. Par conséquent, les plus rusés seraient aussi calculateurs et froids. Les moins astucieux, eux, seraient sincères, spontanés et directs.
Le dernier facteur, la culpabilité, fait référence à la capacité d’une personne à assumer la responsabilité de ses actes d’une façon réaliste. Ceux qui se sentent souvent coupables auraient tendance à souffrir et à s’accuser de tous les maux. Les personnes avec des faibles niveaux de culpabilité, elles, auraient une excellente opinion d’elles-mêmes et seraient plus indulgentes par rapport à leurs erreurs.
Les facteurs Q1, Q2, Q3 et Q4
Les facteurs Q, du 1 au 4, sont: la révolte, l’autosuffisance, le contrôle de soi et la tension. La révolte concerne l’ouverture au changement et la capacité à changer les situations. L’autosuffisance est liée au degré d’indépendance personnelle.
De son côté, le contrôle de soi fait référence à la tendance d’un individu à se comporter de façon idéale sur le plan social. Enfin, la tension se réfère au degré d’anxiété que ressent un sujet dans sa vie quotidienne.
Tous ces facteurs sont ceux que le test de Raymond Cattell mesure. Les résultats nous permettraient de tracer le profil de personnalité de la personne qui a fait ce test. Actuellement, on l’utilise fréquemment pour la sélection de personnel dans les départements de ressources humaines.
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