Quelles sont les causes de la perte d'intérêt ?
Rédigé et vérifié par Psychologue Elena Sanz
Nous avons tous été victimes d’une perte d’intérêt dans certains domaines de notre vie. Ce travail, cette amitié, ce partenaire amoureux qui générait autrefois euphorie et grande satisfaction semble avoir perdu de leur couleur. Que s’est-il passé ? Peut-être nous sommes-nous trompés en faisant ce choix ? Peut-être avons-nous surestimé les qualités positives de cette personne ou de cette situation ?
La perte d’intérêt pour quelque chose ou quelqu’un peut entraîner de la culpabilité, de la frustration et une grande indécision quant à la façon d’agir. Il est donc recommandé de se renseigner sur l’origine de ce désintérêt afin de prendre les décisions appropriées.
Qu’est-ce qui cause la perte d’intérêt ?
L’accoutumance
L’accoutumance est l’un des processus d’apprentissage les plus primitifs et les plus courants qui existent. Elle consiste en une diminution de la réponse à un stimulus qui se produit à plusieurs reprises. En d’autres termes, c’est le processus par lequel nous cessons de répondre à ce qui ne constitue plus une nouveauté.
Tout au long de la journée, nous pouvons trouver de nombreux exemples de ce phénomène. Le bruit d’un appareil électrique cesse de nous surprendre alors que nous l’écoutons au quotidien. La publicité située au bord de la route sur le chemin du travail finit par passer complètement inaperçue. Les cris des parents qui s’adressent constamment à leur enfant de cette manière cesseront d’avoir un effet sur l’enfant.
Lorsque nous nous habituons à un stimulus, il perd le pouvoir d’évoquer une réponse en nous. Ainsi, l’engouement pour un travail s’estompe au quotidien et nous commençons à trouver des défauts à cette amitié que nous considérions comme parfaite.
De même, si l’on se réfère aux relations de couple, les niveaux des différents neurotransmetteurs se stabilisent avec le temps. Ainsi, la phase où l’on tombe amoureux cède sa place à un amour amical dans lequel l’euphorie initiale est remplacée par des niveaux plus élevés d’intimité et d’engagement.
L’excès de confiance
D’autres fois, il arrive que nous nous désintéressions parce que nous tenons pour acquis ce que nous avons. Quand quelque chose est difficile, nous nous efforçons de travailler pour cela. Avoir un objectif nous pousse à mobiliser nos ressources et nos compétences, et la satisfaction lorsqu’on l’atteint est élevée.
En revanche, lorsque nous connaissons bien notre travail, nous finissons par nous relâcher et nous laisser porter. Le bonheur ressenti pour ce que nous avons réussi perd en intensité. Lorsque nous avons un emploi permanent ou lorsque les gens nous montrent une attention excessive, nous sentons qu’il n’y a plus besoin de faire d’efforts : l’élément de défi disparaît.
Le dénominateur commun dans les deux cas est que, d’une manière ou d’une autre, nous arrêtons de valoriser les situations ou les personnes qui nous entourent. Que ce soit par habitude ou par excès de confiance, nous pensons que nous ne pouvons pas vraiment perdre ce que nous avons. Les dommages causés par cette situation sont évidents : nos performances au travail seront bien moindres, nos relations sociales perdront en qualité parce que nous ne nous en occuperons pas et notre partenaire pourra même partir parce qu’il ne se sentira pas valorisé.
La perte d’intérêt se travaille aussi
Beaucoup de gens pensent que la perte d’intérêt est inévitable, qu’elle fait partie du processus normal de la vie. Ils adoptent donc une attitude passive et s’installent dans des situations qui ne les rendent plus vraiment heureux. Ou, au contraire, ils sautent d’une situation vitale à une autre en espérant que, dans la suivante, le désintérêt ne se manifestera pas.
Il est essentiel de savoir que l’intérêt se travaille à travers des actions quotidiennes. Si vous ressentez de l’apathie pour tout ce qui vous entoure, c’est probablement parce que vous avez cessé de lui donner de la valeur, et c’est quelque chose qui ne naît que de vos pensées. Nous avons l’habitude de négliger les bonnes choses qui composent notre vie et nous nous privons ainsi de la capacité d’en profiter.
Prenez l’habitude d’être conscient, chaque jour, de tout ce que vous avez, de ressentir pleinement le bonheur que cela vous procure. Travaillez sur votre gratitude et apprenez à votre esprit à ne rien prendre pour acquis. Rappelez-vous à quel point vous aspiriez à ce que vous possédez maintenant et consacrez-vous activement à profiter de cela dans votre vie.
Un esprit reconnaissant et axé sur le positif éprouve des niveaux de bonheur et de satisfaction beaucoup plus élevés. De plus, il prend naturellement soin de ses relations et de ses circonstances, en donnant le meilleur de lui-même dans chacune d’elles. La personne qui agit ainsi peut être sûre que la perte d’intérêt ne l’accompagnera plus dans son voyage.
Anhédonie : terme clinique pour la perte d’intérêt
Enfin, il est pertinent de mentionner que la perte d’intérêt peut être un symptôme caractéristique de divers troubles neuropsychiatriques, tels que la dépression ou la schizophrénie.
Dans ces cas, le terme clinique utilisé pour décrire cette attitude est « anhédonie », qui fait référence à l’incapacité d’éprouver du plaisir ainsi qu’à un manque d’intérêt ou de satisfaction dans presque tous les aspects de la vie. Cependant, elle peut aussi se manifester sous des aspects spécifiques, tels que : l’appétit pour la nourriture, les relations sexuelles ou les loisirs – qui étaient auparavant agréables.
Dans tous les cas, il en existe différents degrés : il y a ceux qui souffrent d’une incapacité totale à profiter et à obtenir du plaisir et d’autres qui se retrouvent seulement face à une diminution de ladite capacité.
Ceci dit, il est important d’être attentif à ce type de manifestations. Si cela persiste dans le temps, l’idéal est de se faire accompagner par un professionnel de la santé mentale. Vous pourrez ainsi identifier les causes de l’anhédonie et la traiter en conséquence.
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