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Que signifie valider une émotion ?

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La validation est le point de départ dans de nombreux contextes d'aide. En réalité, il s'agit de l'un des principaux ingrédients pour que cette aide soit efficace. Voulez-vous savoir de quoi il s'agit ?
Que signifie valider une émotion ?
Sergio De Dios González

Rédigé et vérifié par le psychologue Sergio De Dios González

Dernière mise à jour : 27 janvier, 2023

Valider une émotion ou une histoire racontée et vécue par une autre personne est une réalisation si précieuse – la redondance en vaut la peine – qu’elle est l’un des piliers fondamentaux de bon nombre des interventions qui sont réalisées en psychologie. Bien des personnes qui viennent en consultation se sentent gênées. Mal à l’aise. Perdues au milieu d’une mer d’émotions à laquelle elles ne savent peut-être pas comment elles sont arrivées. Ou dans laquelle elles ne savent pas naviguer.

L’autre jour, Alicia a dit qu’elle ne savait pas comment elle pouvait se sentir triste, alors qu’elle a une famille merveilleuse et un travail pas si mal que cela. Fernand a dit qu’il s’en voulait de ne pas avoir fait assez d’efforts. Lucas était prisonnier de l’anxiété parce que son emploi du temps avait changé et que son fils quittait l’école avant qu’il ne puisse venir le chercher. D’ailleurs, il s’en voulait aussi à lui-même d’avoir ressenti cela : il savait qu’il n’allait rien se passer si son enfant attendait cinq minutes de plus le soir à l’école.

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C’est normal que vous vous sentiez ainsi

L’une des premières idées que nous allons essayer de transmettre à Alicia, Fernand ou Lucas, c’est que c’est normal qu’ils se sentent ainsi. Qu’ils ne sont pas des “fous émotionnels”. Que ce qu’ils ressentent est cohérent. Non pas avec le monde, mais avec la réalité parallèle qu’ils ont construite. Celle avec laquelle ils travaillent en arrière-plan.

Ainsi, valider une émotion, cela implique en premier lieu que l’autre cesse de se sentir étrange. Il faudra peut-être intervenir ou non, mais en aucun cas la personne ne peut être considérée comme défectueuse. Elle peut avoir une plus grande sensibilité, un plus grand degré de névrose, travailler avec un camion entier d’idées irrationnelles, mais le problème n’est pas dans sa nature.

C’est le point de départ que tout psychologue doit établir avec son patient : qu’il ou elle est capable de faire mieux. En quoi exactement ? En matière de gestion des émotions et d’établissement des priorités, par exemple. Ainsi, le fait de valider une émotions sert aussi à rendre une partie du contrôle que le patient peut penser avoir perdu.

En ce sens, le fait de valider une émotion est aussi une merveilleuse ressource pour prendre soin des relations. Si nous le faisons bien, ce sera un premier pas, un bris de glace qui n’entraînera jamais de rejet. De plus, et en même temps, nous ferons savoir à l’autre que nous l’avons écouté attentivement (écoute active).

Attention, dire que ce que l’autre ressent est normal, ce n’est pas dire que le problème qu’il nous pose est extraordinaire ou non, ou que l’intensité émotionnelle avec laquelle il vit est celle qui l’aide le plus. Nous ne l’aiderions pas beaucoup si nous disions à Lucas que ce n’est pas grave si son fils doit attendre un peu, parce qu’il le sait déjà et qu’il ne parvient pas à ne pas se punir à cause de cela. Inciter à cette idée ne fera qu’empirer les choses, les rendre encore plus étranges pour lui. Tout comme cela serait le cas dans la situation d’Alicia.

C’est pourquoi dire aux autres “Arrêtez de vous sentir triste” ou “Il n’y a aucune raison pour vous d’en arriver là” est si contre-productif. Ces impératifs ne permettent jamais à une personne de se sentir mieux. Ils imposent plus d’obligations à une bataille qui est déjà en cours. S’il y a quelque chose dont la personne a besoin, c’est exactement du contraire, que les autres reconnaissent ses efforts, qu’elle mène cette bataille.

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Valider une émotion : le meilleur point de départ pour le soutien émotionnel

De cette façon, avec la validation, nous ouvrons les portes à l’expression émotionnelle, sans craindre que l’autre se sente jugé. Ou réprimandé. Comme nous l’avons dit, nous redonnons aussi à l’autre le contrôle de ses émotions. De plus, cela nous permet de nous placer en tant que figure aidante auprès de l’autre. L’autre sentira que nous le comprenons. Que nous avons ramassé ce bout de corde qu’il nous a jeté. Et que nos possibilités de pouvoir l’aider vont augmenter.

Ainsi, le fait de valider une émotion est l’un des éléments essentiels à la base de toute relation. Or, c’est dans les contextes cliniques qu’elle est particulièrement importante. Elle est également importante dans les situations d’urgence. Par exemple, une personne peut devenir très déconcertée et ne pas ressentir une énorme tristesse d’avoir perdu plusieurs membres de sa famille dans une tragédie.

En fait, vous pouvez déduire de cette insensibilité émotionnelle que vous ne les aimiez pas. Et que vous vous sentez très coupable. Pensons maintenant que la manifestation de la culpabilité et de la tristesse peut avoir des traits communs. Comment allons-nous pouvoir l’aider si nous ne savons pas quelle est la situation à laquelle nous sommes confrontés ?

 


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Linehan, M. (1993). Cognitive-behavioral treatment of borderline personality disorder. New York: NY: Guilford Press.


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