Que faire quand votre travail ne vous rend pas heureux?
Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater
Profiter d’un emploi qui nous permet de gagner notre vie (sans la perdre) n’est pas toujours facile. Nous pourrions même dire que si nous sommes malheureux dans notre travail, il nous suffit d’en chercher un nouveau. Or, à cause de la complexité du marché du travail, cette décision n’est pas facile à prendre. Tout cela explique pourquoi les maladies mentales associées au travail sont de plus en plus fréquentes.
Des études comme celle publiée dans la revue Economic Research nous rappellent une chose aussi logique que compréhensible: la satisfaction personnelle des travailleurs améliore le rendement d’une organisation. Un employé heureux qui est reconnu pour ses compétences et ses efforts constitue un capital humain pour toute entreprise. Cependant, cela ne semble pas avoir de corrélation significative avec la situation professionnelle que nous connaissons actuellement.
Nombreuses sont les organisations qui oublient la valeur de leurs travailleurs et ne se centrent que sur leurs résultats et leurs objectifs. Beaucoup d’entités économiques et productives se basent uniquement sur un leadership vertical, rigide, traditionnel, qui manque d’intelligence émotionnelle. Par conséquent, si nous ne nous adaptons pas à ces engrenages inflexibles, nous serons rapidement remplacés par un nouvel employé. Et nous recyclerons ainsi la main-d’oeuvre d’un système de plus en plus compétitif.
Ces dynamiques professionnelles qui valorisent plus la productivité et le maintien dans un marché que le bien-être et la capacité à innover, à créer et à exploiter tout le potentiel d’un employé sont responsables d’un fait très grave: aujourd’hui, les troubles psychologiques associés au travail sont en constante augmentation. La principale source de stress de nos vies est désormais notre travail.
Qui plus est, des études comme celle publiée dans la revue The Scientific World Journal nous rappellent que l’insatisfaction au travail affecte notre santé et altère toutes nos habitudes de vie (alimentation, repos, loisirs…). Que pouvons-nous faire dans ce type de situation ?
“Lorsque le travail est un plaisir, la vie est belle. Mais quand il nous est imposé, la vie se transforme en esclavage.”
-Maxim Gorki-
Je suis malheureux au travail (et je ne suis pas le seul)
Être malheureux dans sa vie professionnelle implique souvent d’être malheureux dans la vie en général. Un emploi occupe la majeure partie de notre temps. Il crée une vision de nous-mêmes, une image qui devrait nous donner de la dignité. Nous réveiller chaque matin en étant angoissé-e-s de nous rendre à un travail qui ne nous procure aucune satisfaction nous plonge dans un état psychologique peu sain, voire même dangereux.
En 2017, une étude a été réalisée aux Etats-Unis. Le but était de vérifier quel était le niveau de satisfaction personnel des employés d’un grand nombre d’entreprises du pays. Les résultats du rapport ont été aussi frappants que désolants :
- 75% des travailleurs cherchaient un nouveau travail pour pouvoir quitter celui qu’ils avaient
- 77% déclaraient que les employés les plus compétents, qui apportent le plus de choses, sont toujours ignorés
- 44% indiquaient que les travailleurs les plus qualifiés n’étaient jamais pris en considération
- 55% révélaient que leur rétribution n’était pas à la hauteur de leur travail
Ces données illustrent ce qu’il se passe sur le marché du travail de nombreux pays. Voyons cependant quelles sont les causes d’insatisfaction dans un travail.
Raisons pour lesquelles nous ne nous sentons pas satisfaits dans notre travail
- La rétribution. Le salaire est encore la principale cause d’insatisfaction professionnelle
- Insécurité au travail. Actuellement, le fait de ne pas savoir si l’on aura encore notre travail dans quelques mois est l’une des plus grandes causes de stress et d’angoisse
- Type de travail. Au-delà du salaire, le type de travail que nous réalisons est important. Il peut être inférieur à notre niveau de formation, être routinier, nous soumettre à des horaires compliqués qui affectent notre santé et nous empêchent d’avoir la moindre connexion sociale avec les autres employés…
- Climat professionnel. Cet aspect est crucial pour que nous nous sentions satisfaits ou non dans un travail. Ce dernier peut être régi par la pression et la compétitivité. Ou nous pouvons retrouver des collègues toxiques, des chefs qui abusent de leurs employés…
- Directeurs incompétents. La direction d’une organisation implique d’être un bon leader. Celui-ci doit être habile au moment de tirer profit des compétences des personnes. Il doit aussi savoir motiver, mettre en place des environnements productifs et respectueux, innover… Si toutes ces choses n’ont pas lieu, il est normal de se sentir insatisfait dans son travail
Que puis-je faire si je suis malheureux dans mon travail ?
Deux choses peuvent se produire si notre poste ne nous satisfait pas. Nous pouvons tout d’abord choisir de quitter notre poste. La seconde option, quant à elle, et la plus habituelle. Elle consiste à se faire à l’idée que nous n’avons pas d’autre choix que de nous ajuster à un travail ingrat. En échange d’un salaire. Que nous choisissions la première ou la seconde proposition, une troisième voie intermédiaire pourra toujours exister. Une voie qui nous indique différentes stratégies pour améliorer (dans la mesure du possible) notre situation:
- Maintenir le contact avec des personnes positives au sein de l’organisation, qui nous apportent de la motivation, de l’énergie positive… Et avec qui nous pourrions avoir une bonne relation. Nous devons éviter les profils qui nous transmettent leur mauvaise humeur et leur négativité.
- Vérifier s’il est possible de réaliser un autre type de travail dans l’entreprise. Ceci peut se faire en gravissant des échelons ou en faisant d’autres tâches qui nous attirent davantage.
- Si notre directeur, chef ou gérant s’appuie sur un leadership toxique et abusif, fixons des limites. Obéir ou céder face à certaines choses qui nous rabaissent ou vont contre nos valeurs est dangereux pour notre intégrité physique et psychologique. Essayons, dans la mesure du possible, de conserver notre dignité.
- Une fois que nous rentrons chez nous, nous devons nous déconnecter de tout. Laissons derrière nous toute cette pression, ce stress et ces dynamiques professionnelles complexes.
Enfin, nous devons nous fixer certaines limites. Des limites qui doivent nous faire réfléchir à l’idée suivante: il vaut parfois mieux perdre un travail que perdre sa santé. Si notre entreprise ne valorise pas nos efforts et nos qualités, si le climat est toxique et abusif, si le salaire est infime et si tout cela affecte notre vie en général, la meilleure chose à faire est de chercher d’autres options. Personne ne mérite d’être malheureux dans son travail.
Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.