Quand les résultats dépendent de l'épistémologie
Rédigé et vérifié par Psychologue Roberto Muelas Lobato
Nous avons tous déjà au moins une fois entendu parler du terme épistémologie. La complexité du mot en soi lui donne déjà un halo d’importance qui se retrouve effectivement dans la réalité. Même si beaucoup ne sont pas conscients de l’épistémologie qu’ils suivent, certains l’ont déjà étudiée. Mais qu’est-ce que l’épistémologie? Il s’agit de la branche de la philosophie dont l’objet d’étude est la connaissance.
La connaissance est cet ensemble de savoirs que nous acceptons comme véritables. Or, pour qu’une connaissance soit acceptée comme véritable, d’autres doivent être considérées comme fausses. Ainsi, l’épistémologie se centre sur les critères qui valident la connaissance.
Son contraire, c’est-à-dire la destruction de la connaissance, s’appelle l’épistémicide. Un épistémicide se produit par exemple quand, en Europe, on brûlait des femmes parce qu’on pensait qu’il s’agissait de sorcières. En réalité, elles étaient brûlées parce qu’elles avaient des connaissances qui ne plaisaient pas à ceux qui étaient au pouvoir. En faisant cela, ils mettaient fin à la connaissance.
Types de connaissance épistémologique
L’épistémologie étudie la connaissance. Et, plus concrètement, la façon dont on obtient la connaissance (les critères qu’il faut suivre). Elle définit des concepts comme “vérité”, “objectivité”, “réalité” et “justification”. Ainsi, l’épistémologie sert à définir, entre autres choses, ce qu’est la science.
Au début, pour savoir ce qui fait partie de la connaissance ou pas, il faut se demander s’il est possible d’atteindre la connaissance d’une quelconque vérité. Si nous pensons que ce n’est pas possible, nous ferons partie de l’école des sceptiques. En revanche, si nous considérons que les vérités existent, deux nouvelles questions surgiront.
La première de ces questions est: comment peut-on atteindre cette vérité? Si nous décidons que la vérité ne peut être obtenue qu’à partir de l’usage des sens, nous serons des empiristes. Et, au contraire, si nous pensons que la vérité peut être atteinte à travers l’usage de la raison, nous serons des rationalistes.
La seconde question fait référence à l’objet de la vérité. Si nous considérons que l’objet de cette vérité est interne, comme par exemple l’opinion que nous avons sur quelque chose, nous serons des idéalistes. Et si nous croyons que l’objet de la vérité est une réalité externe, nous serons réalistes.
“Je crois que l’épistémologie créée par la télévision est non seulement inférieure à l’épistémologie basée sur l’imprimerie mais est aussi dangereuse et absurde.”
-Neil Postman-
Les implications de chaque épistémologie
En psychologie, comme dans d’autres sciences, se définir d’un point de vue épistémologique est fondamental. En général, on considère que les sciences sont celles qui parviennent à la connaissance de la vérité avec l’usage des sens. En d’autres termes, elles sont empiristes, en plus d’être réalistes; elles considèrent que la vérité se trouve dans la réalité externe.
Cependant, toutes les sciences n’ont pas pris cette position. Certaines écoles comme l’interprétativisme, le constructivisme ou l’humanisme n’offrent pas la même réponse aux questions épistémologiques. Par ailleurs, le positivisme et le post-positivisme se situent plus près de l’épistémologie que nous avons nommée dans le paragraphe antérieur. Par conséquent, il existe un débat à propos de l’épistémologie qui offre la véritable connaissance.
Le fait est que la connaissance qui part de chacune de ces écoles va être différente. Même si elles peuvent coïncider sous de nombreux points, les façons d’obtenir la connaissance (ou méthodologies) vont être distinctes. Par conséquent, la connaissance de certaines écoles pourra être rejetée par d’autres.
Implications en psychologie
Même si nous pouvons avoir l’impression que l’épistémologie n’est rien de plus qu’une discussion de vieux sages sans réponse, dans l’actualité, nous faisons face à un débat très pertinent. Il s’agit du débat qui concerne les thérapies alternatives, comme celle qui se base sur les produits homéopathiques.
L’efficacité de ces produits homéopathiques a récemment été mise en doute. Sont-ils réellement efficaces? Selon le post-positivisme, ce n’est pas le cas. Plusieurs expériences confirment qu’ils n’ont pas d’effet réel, au-delà de l’effet placebo. Cependant, une école dont la position épistémologique s’appuie sur le rationalisme et un objet interne pourrait argumenter que si les personnes qui consomment ces produits pensent qu’ils fonctionnent, alors ils fonctionnent réellement.
Ainsi, le débat des thérapies alternatives se situe sur un plan épistémologique. En fonction de la réponse aux questions que l’on exposait au début, on peut considérer que ces thérapies produisent ou non l’effet désiré. Par conséquent, il est nécessaire de connaître le positionnement épistémologique à partir duquel on défend une cause. Il faut aussi être critique et conscient des limites que les différentes méthodes rencontrent au moment d’apporter une véritable connaissance.
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- Lewin, K. (1991). Epistemología comparada. Madrid: Tecnos.
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