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Quand les réseaux sociaux augmentent-ils le risque de dépression ?

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Comment les réseaux sociaux influencent-ils notre humeur ? A partir de quel moment peuvent-ils devenir dangereux ? Nous vous en parlerons dans l'article suivant !
Quand les réseaux sociaux augmentent-ils le risque de dépression ?
José Padilla

Rédigé et vérifié par Psychologue José Padilla

Dernière mise à jour : 18 février, 2023

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), environ 280 millions de personnes dans le monde souffrent de dépression. On peut donc dire qu’il s’agit d’un trouble de l’humeur fréquent dans le monde entier, avec environ 3,8 % de personnes atteintes, dont 5,0 % chez les adultes et 5,7 % chez les adultes de plus de 60 ans.

Des chercheurs de diverses disciplines tendant à comprendre la prévalence de ce trouble identifièrent que l’utilisation des réseaux sociaux peut être un facteur de risque clé. En fait, il pourrait s’agir d’un facteur causal, selon une étude publiée dans le Journal of Social and Clinical Psychology. Il constatèrent que moins les gens utilisaient les médias sociaux, moins ils déprimaient et se sentaient seuls.

En plus de ce qui précède, des recherches antérieures montrèrent  que les personnes qui utilisent constamment les réseaux sociaux sont plus susceptibles de développer une dépression dans les six mois, quelle que soit leur personnalité. Allons plus loin.

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Selon une étude, les personnes bienveillantes sont moins susceptibles de devenir déprimées.

L’utilisation des réseaux sociaux à un lien avec à la dépression

Nous le disions, l’utilisation des réseaux sociaux a un lien avec la dépression. Cependant, le nombre d’enquêtes qui étudièrent comment les traits de personnalité peuvent interagir avec les deux éléments augmenta considérablement. En ce sens, une étude publiée dans le Journal of Affective Disorders Reports s’attacha à aborder cette question.

Les données furent obtenues à partir d’un échantillon américain de 978 personnes âgées de 18 à 30 ans. Les mesures utilisées comprenaient le PHQ-19 ( Patient Health Questionnaire ) qui évalue la dépression et le Big Five Inventory qui évalue l’ouverture, la conscience, l’extraversion, l’agréabilité et le névrosisme. Pour mesurer l’utilisation des réseaux sociaux, une auto-évaluation des 10 principaux réseaux sociaux utilisés par les participants a été utilisée.

Quels furent les résultats de l’étude ?

Parmi les résultats, ils constatèrent que les personnes très agréables étaient 49 % moins susceptibles de devenir déprimées que les personnes peu agréables. De plus, ceux qui avaient des scores élevés de névrosisme étaient deux fois plus susceptibles de développer une dépression que ceux qui avaient un faible névrosisme.

La relation entre le névrosisme et la dépression est cohérente avec les études précédentes décrivant ce trait de personnalité comme un puissant prédicteur des troubles dépressifs (Kotov et al., 2010 ; Noteboom et al., 2016). De plus, elle est associée à une diminution de la satisfaction de vivre et à une diminution de l’affect positif.

Le plus pertinent de ces résultats est que, quel que soit le type de personnalité, l’utilisation des réseaux sociaux augmente le risque de futurs diagnostics de dépression. De plus, pour chaque trait de personnalité, l’utilisation des médias sociaux était fortement associée au développement de la dépression.

Pourquoi les réseaux sociaux entraînent-ils des problèmes de santé mentale ?

Les explications sont que les gens sont plus susceptibles de se comparer à d’autres qui semblent vivre leur meilleure vie. Cela génère alors du ressentiment, une faible estime de soi et d’autres problèmes associés à l’image de soi et au concept de soi.

Une autre explication est que, paradoxalement, les réseaux sociaux peuvent isoler les gens et les faire se sentir seuls. En effet, le temps qu’ils  y passent leur enlève de l’espace pour les interactions sociales dans la vie réelle. De plus, les réseaux sociaux affectent la manière dont les gens entretiennent et interagissent avec leur réseau social.

Se connecter virtuellement avec des gens peut augmenter le risque de mauvaise communication ou de perception erronée entraînant des difficultés relationnelles et le risque potentiel de développer des problèmes de santé mentale“, déclara Merril, auteur de l’étude.

Cette recherche est l’une des nombreuses qui élève la voix sur les impacts négatifs des réseaux sociaux sur notre santé mentale. Plusieurs études indiquaient en effet déjà que l’utilisation prolongée des médias sociaux peut être associée à des signes et symptômes négatifs de dépression, d’anxiété et de stress (Berryman et al, 2018 ; O’reilly et al, 2018). De plus, ils peuvent créer une pression pour se conformer à certains stéréotypes ou pour être aussi populaires que d’autres.

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Les réseaux sociaux encouragent les comparaisons avec les autres, ce qui affecte l’estime de soi.

Que faire pour prévenir les effets négatifs des réseaux sociaux ?

Avant de savoir quoi faire, il faut souligner que tout n’est pas mauvais avec les réseaux sociaux. Ils ont aussi leurs points positifs. L’essentiel est de savoir comment les utiliser. Par conséquent, pour prévenir les effets indésirables, il est crucial de faire attention à la façon dont vous les utilisez quotidiennement (combien de temps et dans quel but).

Installez des applications sur votre téléphone mobile qui vous aident à suivre combien et comment vous utilisez les médias sociaux. Lorsque cela devient trop ennuyeux, pensez à désactiver les notifications pendant un certain temps ou à supprimer l’application de votre téléphone jusqu’à ce que vous vous sentiez mieux.

L’épée à double tranchant de diverses plateformes numériques est que, bien qu’elles puissent vous aider à socialiser lorsque vous êtes déprimé, elles peuvent également aggraver vos schémas de pensée malsains. Enfin, si vous sentez que vous ne supportez pas l’usage que vous faites de vos réseaux sociaux ou les symptômes dépressifs qu’ils peuvent engendrer, pensez à contacter un thérapeute. Un professionnel de la santé mentale qualifié peut en effet vous aider à concevoir un plan adapté à vos problèmes et à vos besoins.

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Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique


  • Berryman, C., Ferguson, C. J., & Negy, C. (2018). Social media use and mental health among young adults. Psychiatric quarterly89(2), 307-314.
  • Hunt, M. G., Marx, R., Lipson, C., & Young, J. (2018). No more FOMO: Limiting social media decreases loneliness and depression. Journal of Social and Clinical Psychology37(10), 751-768.
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  • Kotov, R., Gamez, W., Schmidt, F., & Watson, D. (2010). Linking “big” personality traits to anxiety, depressive, and substance use disorders: a meta-analysis. Psychological bulletin136(5), 768.
  • O’reilly, M., Dogra, N., Whiteman, N., Hughes, J., Eruyar, S., & Reilly, P. (2018). Is social media bad for mental health and wellbeing? Exploring the perspectives of adolescents. Clinical child psychology and psychiatry23(4), 601-613.
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  • University of Arkansas. (2022, 3 de octubre). Social media use linked to developing depression regardless of personality. https://news.uark.edu/articles/62109/social-media-use-linked-to-developing-depression-regardless-of-personality
  • Depression Fact Sheet. (2020). Retrieved from: https://www.who.int/news-room/fact-sheets/detail/depression (accessed March 09, 2021).

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