Pour une éducation axée sur le cerveau, et non sur les informations

À l'heure où les parents cherchent à tout prix à optimiser l'éducation de leurs enfants, il est essentiel de comprendre comment notre cerveau apprend. Comprendre la manière dont nous assimilons les informations ou intégrons les procédures est un bon point de départ pour aller dans cette direction.
Pour une éducation axée sur le cerveau, et non sur les informations
Sergio De Dios González

Rédigé et vérifié par le psychologue Sergio De Dios González.

Dernière mise à jour : 02 août, 2022

Le Dr Julia Harper est l’une des figures de proue de l’éducation centrée sur le cerveau plutôt que sur les informations. Elle est titulaire d’une maîtrise en éducation spéciale, d’un doctorat en psychologie et elle dirige aujourd’hui la clinique Therapeed. Il s’agit d’un centre spécialisé dans la neuroplasticité qui existe depuis 1999.

Selon Julia Harper, au moins 1 personne sur 25 ne traite pas correctement les informationsqui parviennent à son cerveau. Cependant, elle n’en est pas consciente. Elle ajoute, qui plus est, que la science a montré que nos fonctions intellectuelles peuvent être optimisées grâce à un entraînement adéquat.

Comme d’autres experts, elle pense en effet que dans de nombreux pays, l’éducation n’est pas axée sur le cerveau, mais plutôt sur l’accumulation d’informations. C’est ce qui conduit à un manque total de performance dans de nombreuses tâches associées à l’intellect.

“Il existe un moyen de rendre notre cerveau et nos schémas comportementaux plus constructifs et efficaces. Cela vous permettra de changer votre comportement.”

-Julia Harper-

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L’éducation centrée sur le cerveau

Selon Julia Harper, c’est le cerveau qui doit être éduqué à l’école. Elle souligne que tout apprentissage commence par là. Dans notre cerveau, il y a le cortex et le sous-cortical. Chacune de ces zones joue un rôle à différents moments de l’apprentissage.

  • Le sous-cortical est responsable de 80 % de l’apprentissage. C’est là que se déroulent les processus de la collecte et de l’automatisation de l’information.
  • En ce qui concerne le cortex, c’est là que sont générés les résultats de l’apprentissage. Dans l’enseignement traditionnel, tout est axé sur le cortex, laissant de côté les processus antérieurs.

Une éducation centrée sur le cerveau implique un apprentissage centré sur le sous-cortical. Une telle éducation doit se baser sur une compréhension profonde du système nerveux et du cerveau, afin de renforcer les capacités supérieures. Autrement, le cerveau recevra des informations, mais il ne sera pas en mesure de les comprendre, ni de les traiter correctement.

L’apprentissage et la neuroplasticité

Julia Harper affirme que le cerveau peut être transformé à tout âge. Il suffit de l’entraîner à établir les bonnes connexions et à donner les bons ordres. La neuroplasticité sert notamment à réparer les connexions qui ne fonctionnent pas bien.

La méthodologie utilisée pour y parvenir s’appelle W.A.Y. Elle commence par une division fonctionnelle du cerveau. Par exemple, au niveau un, la moelle. Au niveau deux, le tronc cérébral supérieur et le cervelet. Au niveau trois, le cortex gauche ou droit, et ainsi de suite.

Ensuite, on établit dans quel domaine il y a des difficultés et on y intervient. Pour ce faire, on utilise divers outils. Il s’agit d’exercices ciblés. Ces exercices génèrent de nouveaux stimuli qui nous permettent de rompre les habitudes indésirables (et donc certaines connexions) et d’en créer de nouvelles.

Pour parvenir à une éducation centrée sur le cerveau, il faut également compter sur une équipe de thérapeutes cognitifs, neurologues,  audiologistes, psychologues et nutritionnistes. Il convient alors de suivre un traitement de six semaines : les trois premières semaines servent à se débarrasser de nos habitudes et les trois suivantes à en construire de nouvelles.

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L’impact de l’environnement

L’un des exemples cités par le Dr Julia Harper est celui d’un jeune enfant incapable de contrôler ses intestins. Selon elle, c’est le niveau deux du cerveau qui est en cause ici. Cela s’accompagne généralement d’autres comportements tels que l’impulsivité, le manque de souplesse et la difficulté à s’adapter au changement.

Elle souligne également que les parents ne disposent souvent pas des outils nécessaires pour éduquer le cerveau de leurs enfants. Cela se manifeste par certains comportements qui nuisent aux enfants, mais qui sont systématiquement passés sous silence. Parmi eux, on peut citer les habitudes suivantes :

  • L’exposition aux écrans. Julia Harper affirme que la science a prouvé qu’aucun enfant de moins de deux ans ne devrait être exposé à un écran. Cela affecte son cerveau en diminuant ses capacités d’attention.
  • Les lumières des écrans. En outre, Harper note que les écrans lumineux stimulent les zones du cerveau associées à la dépendance. C’est pourquoi, après les avoir utilisés, l’enfant ne peut plus s’en séparer. Il le garde alors à ses cotés pour manger, pour s’amuser, etc.
  • L’anti-gravité chez les bébés. Les bébés ont besoin de passer du temps face contre terre. En effet, l’antigravité stimule leur cerveau. Dans ce sens, ramper aide également au développement de l’enfant.

Une éducation centrée sur le cerveau doit donc s’appuyer sur ce que la science a découvert sur ce dernier et sur la façon dont celui-ci apprend. Si cela n’est pas fait au cours de l’enfance, selon Julia Harper, il est toujours possible d’apporter des corrections à tout moment de la vie grâce à la neuroplasticité.


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  • Fuster, J. M. (2014). Cerebro y libertad. Los cimientos cerebrales de nuestra capacidad para elegir. Participación educativa. Revista del Consejo Escolar del Estado. Segunda época. Vol. 3/Nº 5/2014. Conocimiento, políticas y prácticas educativas, 139.


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