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Pistanthrophobia : lorsque vous avez peur de faire confiance aux autres

6 minutes
Pistanthrophobia : lorsque vous avez peur de faire confiance aux autres
Sergio De Dios González

Rédigé et vérifié par le psychologue Sergio De Dios González

Écrit par Sara Clemente
Dernière mise à jour : 27 décembre, 2022

La majorité d’entre nous a déjà vécu une déception amoureuse ou une trahison par un-e ami-e ou par un-e membre de la famille. Nous avons donc tous-te- expérimenté avec difficulté le fait d’accorder de nouveau notre confiance à cette personne. A l’origine, avoir confiance n’est pas chose facile, mais si en plus vous souffrez de pistanthrophobia, cette tâche se convertit en une authentique illusion.

La confiance n’est pas gratuite et reste trouble au bord des précipices lorsque l’on y cherche des points intermédiaires : soit on l’a, soit on ne l’a pas. La confiance est le fruit de mois et d’années de relations ainsi que d’expériences partagées. Nous savons que nous tardons énormément à la gagner, mais très peu à la perdre. On dit également que la dernière chose qui se perd est l’espérance et que le temps soigne (quasiment) tout.

Qu’est-ce que la pistanthrophobia ?

La personne souffrant de pistanthrophobia est caractérisée par une crainte irrationnelle d’établir une relation intime et personnelle avec les autres. Les expériences traumatiques ou dangereuses qu’elle a vécues antérieurement l’ont marquée d’une telle manière que la peur dépasse l’envie d’accorder la confiance à d’autres personnes.

Celleux qui souffrent de cette phobie commencent à pressentir que tôt ou tard, tout le monde les décevra ou les trahira. Iels se convertissent peu à peu en des personnes totalement méfiantes. Iels ressentent de la crainte face à l’idée que la situation puisse se répéter et ne donnent lieu à aucune possibilité de pouvoir la revivre.

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« Pourquoi cela m’arrive toujours à moi ? ». « Je ne serai jamais heureux-se ». « Je serai toujours seul-e ». Ces phrases reviennent souvent comme un diagnostic d’une situation générant chez ces individus une grande impuissance : celle qui donne l’envie, mais pas la force. Pour cela, en plus de la méfiance, ces personnes ressentent de la désillusion, de la frustration, de la tristesse, de la colère, de la culpabilité et de la honte généralisée.

Comportements qui développent la pistanthrophobia

Personne ne veut souffrir, mais si nous perdons la confiance, nous perdons la base essentielle de n’importe quelle relation interpersonnelle. Les conséquences chez celleux qui souffrent de pistanthrophobia ne se limitent pas uniquement au plan affectif, en fait elles transfèrent leur crainte sur le reste des domaines de leur vie : le domaine professionnel, le domaine familial, le domaine relatif au couple, ou le domaine socioculturel.

Ses auto-suggestions la mènent à avoir des comportements antisociaux et isolationnistes qui affectent tout son entourage. Certaines de ces conduites sont :

  • Eviter de réaliser des activités qui supposent d’avoir un contact interpersonnel proche. Son repli sur soi est le fruit de sa peur des critiques, une crainte exagérée du jugement, du rejet ou de la trahison.
  • Ne pas participer à des évènements ou des rencontres durant lesquels il faut se regrouper avec des personnes inconnues sans être sûre de pouvoir bien s’entendre.
  • Ne prendre aucun type de risque qui puisse mettre en danger son plan émotionnel. La personne se montre très réticente à s’engager affectueusement avec le reste des personnes. Le fait de s’ouvrir aux autres la terrifie. Pour cela, elle est souvent considérée comme une personne introvertie, solitaire, réservée et renfermée.
  • Eviter de maintenir des relations intimes du fait de la crainte d’être déçue à nouveau. La personne phobique ne veut pas avoir de nouveau un partenaire par peur d’un nouvel échec.

Toutes ces répercussions augmentent l’intensité de la pistanthrophobia de manière exponentielle dès lors que la personne phobique est impliquée émotionnellement avec quelqu’un d’autre.

Le manque de confiance est également personnel

Normalement, les difficultés à accorder sa confiance aux autres partent d’un manque de confiance envers soi-même. Cette méfiance affecte directement l’intuition ou septième sens qui nous permet de savoir si une personne est fiable ou non. Les personnes atteintes de cette phobie ne manquent pas d’intuition, en fait elles n’ont pas confiance en leur capacité de réussite. Chez les personnes sans pistanthrophobia en revanche, ce n’est pas qu’elles ne savent pas que leur intuition se trompe, mais le fait de pouvoir se tromper ne les fait pas paniquer ; elles ont donc confiance en leur analyse faute d’en effectuer une autre meilleure.

Ce manque de confiance dans l’intuition diminue généralement la confiance en d’autres habilités, comme celle de nous défendre si quelqu’un nous attaque. Ainsi, en pensant que nous sommes sans défense nous deviendrons encore plus méfiant-e-s. De cette manière, le cercle se referme et la phobie devient chaque fois plus limitante.

Construire un lien affectif avec une autre personne dans ce contexte est une tâche très difficile, quelque chose de semblable à l’ascension d’une montagne très haute lorsque nous avons le vertige. La peur de tomber augmente chaque fois que nous faisons un pas, jusqu’à ce qu’en taille et en intensité, elle dépasse l’illusion d’aller de l’avant. Pour cela, de nombreuses personnes souffrant de pistanthrophobia coupent brusquement les relations : leurs forces ne sont pas suffisantes pour continuer d’escalader, en approfondissant cette relation et le vertige se déclenche.

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Suivre une thérapie : le meilleur pas que nous pouvons faire

La confiance ne revient pas du jour au lendemain, ni d’un seul coup et pas non plus comme une tendance envers les autres. Pour cela, pour surmonter la pistanthrophobia il est important de chercher de l’aide. Le psychologue peut nous aider à nous remettre de ce qui nous a blessé émotionnellement. Ainsi, en attaquant la cause, il est probable de pouvoir résoudre le problème.

  • Construire un bon processus de douleur est vital si l’on veut avoir de nouveau confiance. Pour cela, il est nécessaire d’accepter la douleur que nous ressentons et de ne pas fuir nos sentiments. Minimiser le problème ou regarder ailleurs n’est pas non plus convenable.
  • Cela nécessite du temps et du repos. Vos émotions doivent se stabiliser, ce n’est donc pas une bonne idée de commencer une nouvelle relation. En plus d’être trop rapide, il est très probable que vous ne soyez pas en mesure de faire confiance à quelqu’un et que vos traumatismes passés refassent surface.
  • Affronter des situations quotidiennes qui requièrent de la confiance pour les autres. Par exemple, déléguer certaines tâches à son partenaire afin d’augmenter la certitude envers lui, faire des activités ensemble ou naturaliser le trouble.

Avoir de nouveau confiance en quelqu’un, en plus d’être un véritable défi, est une nécessité vitale. La confiance que nous maintenons chez les personnes qui nous sont proches a des bénéfices multiples. Parmi eux, l’augmentation de notre bonheur et de notre sécurité envers nous-même en nous permettant de mieux affronter les problèmes et de diminuer le stress. Sans doute, le courage de cet objectif repose dans le fait que la tentative de recommencer en vaille la peine.

 

Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.