Phobie sociale : lorsque l'anxiété et la peur contrôlent vos relations
Rédigé et vérifié par Psychologue Gema Sánchez Cuevas
La peur est une force très puissante et parfois nécessaire. La peur est l’émotion qui nous permet de savoir qu’un élément hostile est présent dans notre environnement, et d’y réagir. Un zèbre qui ne craindrait pas son prédateur serait un zèbre disposant de très peu de chances de survivre.
Mais parfois, cette peur devient un obstacle car les mécanismes qu’elle initie sont inadaptés. L’anxiété est l’un d’entre eux. Apparaît un sentiment intense de peur et d’inquiétude qui est déclenché par des stimuli qui ne sont pas vraiment des menaces, comme cela est le cas avec les phobies.
Les araignées, les serpents, les espaces fermés, les hauteurs… Il existe de nombreux stimuli face auxquels certaines personnes réagissent avec une peur irrationnelle. Les relations avec les autres peuvent également conduire à l’activation de ce type de peur, connue sous le nom de phobie sociale. Lisez la suite de cet article, et vous en apprendrez davantage à ce sujet.
Qu’est-ce que la phobie sociale ?
La phobie sociale ou l’anxiété sociale est un trouble dans lequel les personnes souffrent de symptômes intenses d’anxiété lorsqu’elles sont dans des situations sociales les faisant irrationnellement craindre d’être jugées, humiliées ou ridiculisées.
Une personne souffrant de phobie sociale ne peut interagir ou effectuer de manière normale des activités impliquant d’être en groupe, que ce soit dans un contexte professionnel, festif ou sportif. Elle souffre même du fait de devoir agir en présence d’autres personnes, bien qu’il ne s’agisse que de parler au téléphone, de demander une facture ou à manger.
Nous pouvons dire qu’une personne atteinte de phobie sociale a une peur intense d’interagir.
Les symptômes physiques présentés par une personne atteinte de phobie sociale peuvent varier entre des rougeurs, une transpiration excessive, des vertiges, des tremblements, des nausées, des douleurs gastro-intestinales, de la tachycardie et même des crises d’angoisse. En outre, ces symptômes ne se limitent pas au simple moment de l’interaction sociale, l’une des caractéristiques de ce trouble est une anticipation exagérée faisant que les personnes qui en souffrent vivent des états d’anxiété plusieurs semaines avant chaque événement auquel elles doivent se confronter.
Le problème, comme pour les autres phobies, est que, très souvent, l’anxiété conduit les personnes à éviter les situations générant la peur, créant un cercle vicieux dans lequel l’objectif principal est d’éviter d’interagir.
La phobie sociale appauvrit la vie de la personne qui en souffre, rendant difficile la recherche de travail, d’ami-e-s ou de partenaires et toutes sortes d’expériences. Par ailleurs, chaque fois qu’elle évite une situation pouvant déclencher son anxiété, sa peur est renforcée et devient plus puissante. En effet, le seul moyen de surmonter la peur est d’y faire face.
Pouvons-nous sortir du cercle vicieux de la phobie sociale ?
Passer outre la phobie sociale est possible, mais comme pour d’autres problèmes d’anxiété, le chemin est long et nécessite de l’engagement et des efforts. Reconnaître et accepter le problème est la première étape, mais dans la plupart des cas, il sera nécessaire de recourir à l’aide d’un professionnel pour surmonter ce trouble.
Voici un certain nombre d’éléments pouvant faciliter l’adaptation et la gestion de la phobie sociale :
Être conscient-e du problème
Savoir ce qui nous arrive est la première étape pour ensuite y travailler. Maintenant, il est important de prendre conscience du fait que nous ne sommes pas le problème mais que nous avons un problème. Toutes les personnes connaissent des moments de fragilité et de dépassement, de vertus et de faiblesses. Nous avons tou-te-s le droit d’être nerveux-ses et de nous tromper, l’important étant d’être sur la voie du dépassement.
Travailler l’estime de soi ainsi que l’auto-acceptation est fondamental pour surmonter la phobie sociale car elle nous relie à notre essence et nous permet de nous connaître. De cette façon, il sera plus facile d’accepter ce qui nous arrive.
Affronter progressivement ses peurs
Le passage à l’acte est une autre étape fondamentale. L’important pour surmonter une phobie est de faire face à ce que nous craignons, mais de façon progressive. Nous pouvons commencer à le faire dans des environnements non hostiles, tels que des rassemblements familiaux, avec un-e ami-e ou en petits groupes.
Une autre façon d’aller de l’avant consiste à s’imposer nos propres défis. Si nous avons peur de manger en public, nous pouvons nous préparer régulièrement un panier-repas jusqu’à ce qu’un jour nous soyons capable nous asseoir dans un parc pour déjeuner. Si nous avons peur de participer en classe, nous pouvons choisir certaines activités pour lesquelles nous savons que la participation est réduite, nous permettant d’interagir peu à peu. Si nous avons peur de faire face aux opinions des autres, nous pouvons commencer par discuter d’un sujet avec un-e membre aimable de la famille.
La clé est de commencer lentement et de progresser vers les situations qui génèrent plus d’anxiété. Procéder à un suivi de nos succès est par ailleurs très motivant.
Apprendre à gérer l’anxiété
Trouver nos propres méthodes pour gérer l’anxiété nous aidera également. Par exemple, faire du sport, méditer ou apprendre des techniques de relaxation… Moins nous serons anxieux-ses, plus il nous sera aisé de combattre notre anxiété lorsqu’elle apparaîtra.
Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.