La peur qui se cache derrière la haine

La peur qui se cache derrière la haine

Dernière mise à jour : 08 janvier, 2017

La haine et la colère sont considérées comme des émotions saines, basiques et universelles ; autrement dit, nous pensons qu’elles nous aident à résoudre les problèmes auxquels nous sommes parfois confronté, et nous les ressentons tous à un moment ou un autre de notre vie.

La colère nous protège des choses qui sont susceptibles de nous faire du mal.

On pourrait donc dire qu’il faut se mettre en colère lorsque la situation dans laquelle on se trouve l’implique et le demande, fixer des limites cohérentes avec le monde et les autres, ainsi qu’exprimer nos attentes et nos besoins.


Lorsqu’on accumule trop de colère non exprimée, cela nous est désagréable, et on a davantage de mal à contrôler cette émotion. On finit alors par éclater, et c’est alors que la haine surgit.


La haine ne remplit donc pas de fonction ni ne nous aide, au contraire ; elle fait obstacle aux actes que l’on mène à bien afin d’atteindre nos objectifs.

D’autre part, elle nous fait nous sentir très mal au niveau émotionnel, sans même parler du point auquel cela peut être préjudiciable pour nos relations sociales en général.

Par peur de souffrir, on encaisse, et ce jusqu’à ce que l’émotion dise “stop” et qu’elle ait besoin d’être exprimée.

Tel une Cocotte-Minute, on se remplit de gênes non communiquées et de demandes non formulées. On finit alors par devenir irritable, et par ressembler à ces personnes hostiles et agressives.

Les gens cessent de nous prendre au sérieux, ou bien ils se mettent à leur tour en colère, nous reprochant cette façon agressive que l’on a d’exprimer notre souffrance nous faisant perdre la raison qui, au départ, aurait pu être de notre côté.

Derrière la haine se cache une grande peur

Même si elles peuvent sembler sûres d’elles et même si elles imposent le respect partout où elles passent, les personnes qui se trouvent dans la haine sont en réalité mortes de peur.

Pour se défendre, elles ont besoin d’avoir recours à ce mode d’expression, à cette colère. Mais contre quoi les personnes en colère tentent-elles donc de se défendre ?

Evidemment, probablement veulent-elles se protéger face à quelque chose qui peut leur faire du mal, ou bien les faire souffrir.

Elles ont très peur de tomber dans la souffrance, et emploient donc la stratégie de la colère afin de s’en libérer.

La question se formule donc instantanément : pourquoi ces personnes souffrent-elles ? La réponse est claire : parce que le fait de ne pas réussir à combler leurs attentes, leurs besoins ou leurs demandes leur fait très peur.

En effet, cela voudrait dire que le monde, la vie ou les autres ne font pas toujours les choses comme elles le voudraient.


Les gens n’agiront pas toujours en notre faveur, et notre vie ne sera pas toujours facile et confortable, car la vie n’est presque jamais facile et confortable.


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Si leurs exigences ne sont pas satisfaites, alors les personnes irritables se sentiront en danger.

Ce danger leur fait peur, et cette peur envoie au corps un signal consistant à le pousser à trouver une réponse sous forme de lutte visant à défendre le moi.

Si cela est nécessaire, elles pourront même en arriver à avoir recours à toute stratégie pouvant les sauver : crier, intimider, casser des choses, faire des simagrées, insulter…

Peut-être pensez-vous que le fait de vous mettre en colère pourra changer les choses, pousser les autres à agir comme vous voulez qu’ils agissent ou bien faire prendre au monde un tournant à votre avantage, mais finalement, il n’en est rien.

Au contraire, tout ce que vous gagnerez en vous mettant en colère, c’est vous attirer davantage de problèmes : disputes avec votre famille ou vos amis, maux de ventre, consommation de drogues dans le but de vous évader, etc.

Comment gérer la haine ?

Pour commencer, vous devez bien avoir conscience du fait que l’objectif ne consiste pas à éliminer l’émotion saine de la colère, mais plutôt cette dimension de la colère qui vous fait perdre vos moyens.

En effet, s’énerver, cela peut s’avérer bénéfique et nous permettre de tisser des relations sociales plus saines ainsi que de nous libérer émotionnellement.

La première étape que l’on doit franchir afin de se débarrasser de la colère, c’est de l’accepter et de la laisser s’exprimer, ce qui vaut pour la colère comme pour toute autre émotion.

Pour cela, vous pouvez vous isoler dans une pièce calme, fermer les yeux, et laisser la colère se propager dans votre corps, se créer son propre espace, lui donner un nom et lui attribuer une forme ainsi qu’une couleur afin de sentir qu’elle existe et d’être en mesure de l’observer.


Etre conscient du fait qu’elle existe et l’accepter, cela n’a rien à voir avec le fait de la juger ; juger les émotions, c’est précisément un des comportements qui ne fait que les accentuer, puisqu’on retombe alors dans le cercle vicieux consistant à manifester de la colère contre cette même émotion que l’on considère comme dangereuse.


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Une fois que vous avez accepté votre émotion et que son intensité a diminué, vous pouvez commencer à remettre en question vos exigences envers le monde et envers le autres.

Pour cela, vous pouvez vous poser quelques questions, comme par exemple : que me dis-je à moi-même qui me fait ressentir cette haine ? Quelles sont mes exigences ? Ces exigences sont-elles réalistes ou irréalistes ? Les gens peuvent-ils agir comme bon leur semble, ou bien doivent-ils se plier à mes désirs ?

Vous pouvez vous poser des questions à vous-même jusqu’à ce que vous trouviez vos exigences absolutistes et que vous décidiez de les échanger contre des désirs et des préférences, en acceptant du même coup que même si vous voulez que quelque chose arrive, cette chose quelle qu’elle soit n’arrivera pas forcément.

Enfin, la dernière étape et pas des moindres consiste à découvrir cette peur au fond de vous et d’identifier quels sont les besoins que vous avez et qui n’ont pas été satisfaits.

Peut-être s’agit-il de quelque chose qui vient de votre enfance, comme par exemple un besoin d’amour ou de sécurité, ou encore d’un besoin s’étant instauré plus récemment et étant lié à l’amour, à la famille ou au travail.

Une fois que vous avez identifié votre peur, couchez-la sur le papier, sortez-la, prenez-en conscience, et de même que vous l’avez fait avec vos exigences, remettez-la en question et rendez-vous compte du fait que vous n’avez plus besoin de tout ce dont vous pensez avoir besoin.

Si ce besoin que vous avez n’est pas comblé, contrairement à ce que vous pouvez croire, il n’arrivera rien de grave, puisqu’il ne s’agit pas d’un besoin réaliste.

 


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