Personnes impatientes : je veux tout et je veux tout maintenant
Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater
Nombreuses sont les personnes impatientes. Ce sont celles qui sont envahies par une frustration constante : rien ne les satisfait. Et lorsqu’elles sont satisfaites, cette complaisance est de courte durée et laisse rapidement place à l’anxiété ; ces personnes auront besoin instantanément d’une plus grande dose de satisfaction. Peu nombreux sont les états qui alimentent de telle façon les émotions négatives, rendant ainsi difficile la cohabitation avec les autres.
La plupart d’entre nous connaissent très certainement une personne qui présente ce type de caractéristiques. Il est même peut-être possible que nous soyons nous-mêmes concernés par ce comportement, par cette impatience qu’il est si difficile de contrôler. Qu’est-ce que cela fait de vivre suspendu dans un tel vortex émotionnel et psychologique ? Cela implique, par exemple, de vivre dans l’anxiété et dans le stress.
L’écrivain britannique John Ruskin disait que l’espoir cessait d’être une bonne chose lorsqu’il était accompagné d’impatience. Nous sommes alors face à une dimension qui affecte notre bien-être et qui, d’une certaine façon, complique la cohabitation avec les autres. Apprendre à gérer son impatience nous aidera à devenir une personne plus sereine, patiente et centrée et à améliorer notre bien-être.
Personnes impatientes : la frustration constante comme mode de vie
Certains estiment que de plus en plus nombreuses sont les personnes qui souffrent d’impatience. Cela concerne particulièrement les jeunes. Chez les enfants et les adolescents, la résistance à la frustration est très faible ; ils recherchent un renfort immédiat, le like, le moyen de satisfaire leurs besoins presque de façon immédiate.
Le problème est plus complexe qu’il n’y paraît au premier abord. C’est ce que nous montre l’étude menée par l’Université Nationale de Singapour pour laquelle 1158 étudiants ont été analysés. Les conclusions tirées sont intéressantes : le docteur Xinh Zhang, coauteur de l’étude, signale qu’il existe une relation entre l’impatience et l’incapacité cognitive et sociale.
L’impulsivité n’est pas la seule caractéristique de ce type de profil. Les personnes impatientes ne réfléchissent pas avant d’agir et sont incapables de profiter du moment présent. Par ailleurs, ces personnes se laissent guider par les préjugés et le jugement rapide, c’est-à-dire qu’elles n’approfondissent pas les informations qui parviennent à elles, car leur capacité d’attention est faible et leur pensée est trop rigide. Dans leur mental, c’est l’urgence qui prime : il n’y a pas de temps pour envisager d’autres perspectives et pour apprendre des choses.
L’impatience n’est pas un manque de patience, c’est un manque d’éducation
Par ailleurs, les personnes impatientes ont tendance à rencontrer plus de problèmes au sein de leurs relations, raison pour laquelle la cohabitation est difficile. Tout ce qu’elles veulent, elles le veulent sur-le-champ. Elles ont ainsi tendance à manquer de respect aux autres et ne sont pas capables de manifester une certaine proximité émotionnelle qui leur permettrait de se connecter aux autres de façon modérée et délicate.
L’impatience est un comportement qui, dans de nombreux cas, montre notre propre culture, notre contexte et même notre éducation. Il arrive que les parents échouent à l’heure d’enseigner à leurs enfants l’importance de tolérer l’attente et d’accepter l’angoisse que suscite le fait de ne pas obtenir des renforts sur-le-champ.
Les personnes impatientes sont celles qui s’emportent lorsque leurs dispositifs ne parviennent pas à se connecter à Internet, lorsque quelqu’un ne répond pas immédiatement à leurs messages, lorsque le feu met trop de temps à passer au rouge…
La patience est une qualité qu’il faut transmettre. Il est essentiel d’enseigner cette vertu à la maison et à l’école. Il est encore plus important de pratiquer cette vertu au quotidien et de savoir ralentir. Cela n’est pas facile dans une société qui nous oblige à aller à 200 km/h.
Personnes impatientes : des clés pour contrôler l’impatience
L’impatience peut se transformer en patience si nous apprenons, par exemple, à contrôler nos émotions et nos impulsions immédiates. Pour y parvenir, il est important de réfléchir à tout un ensemble de stratégies.
- À quels moments fais-je preuve d’impatience ? À quels moments l’impatience me domine ? Il est intéressant d’analyser ces situations qui, souvent, échappent à notre contrôle et réveillent notre impatience. Pour un certain nombre d’entre nous, ce sera la conduite, pour d’autres ce sera l’éducation d’un enfant ou d’un adolescent rebelle, et encore pour d’autres, ce seront les relations sociales en général.
- Qu’est-ce qui déclenche mon impatience ? La deuxième étape consiste à identifier les éléments déclencheurs qui changent notre humeur et réveillent notre impatience. Voici quelques exemples : la lenteur de son enfant pour se lever le matin les jours d’école, être dans un embouteillage, être dans l’attente de résultats d’examens médicaux ou d’examens tout court…
- Qu’est-ce que je fais pour affronter l’impatience ? À ce stade, il est important de se rendre compte si l’on applique ou non une stratégie pour contrôler l’impatience et si cette stratégie est efficace.
- Adopter une approche rationnelle. Une stratégie utile pour gérer l’impatience est de faire preuve de bon sens. Par exemple : si voir mon enfant adolescent ne pas se soucier de ses responsabilités m’énerve, j’éviterai de me fâcher avec lui, car je sais que la mauvaise humeur aggravera la situation. Je ferai preuve de patience en raisonnant avec lui pour arriver à un accord concret.
- La pleine conscience. Enfin, il peut s’avérer utile de prendre en considération certaines pratiques telles que le mindfulness ou pleine conscience. Il s’agit d’une stratégie très utile pour calmer le mental impatient, améliorer notre attention et gérer nos émotions.
En somme…
Il est évident qu’il y aura toujours des personnes impatientes. Nous-mêmes pouvons faire preuve d’impatience dans des circonstances déterminées en adoptant un comportement plus nerveux et impulsif.
Sachant cela, il convient de garder à l’esprit qu’il existe des moyens et des stratégies pour apprendre à garder son calme et nous permettre ainsi de jouir d’une meilleure qualité de vie.
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