Parfois, j'aime que quelqu'un me dise que tout ira bien

Parfois, j'aime que quelqu'un me dise que tout ira bien
Valeria Sabater

Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater.

Dernière mise à jour : 15 novembre, 2021

Je suis une personne forte, une de ces personnes que la vie a frappé plus d’une fois. Cependant, parfois, j’aime que quelqu’un me prenne par la main et me dise que tout ira bien. Qu’il me promette qu’il reste encore plein de choses à faire, et peu de choses pour lesquelles s’inquiéter. Ressentir ce besoin n’est pas une faiblesse, au contraire ; cela prouve le courage de la personne, qui est reconnaissante envers l’autre pour l’aide qu’iel lui apporte quand elle en a besoin.


Tout ira bien, au bout du compte, et si ce n’est pas le cas…c’est que tout n’est pas encore fini.


Seules les personnes fortes comprennent ce que cela suppose de recevoir parfois un mot plein d’espoir et une main amicale qui les invite à se relever. Dans ce monde égoïste de dos tournés, tout soutien est bon à prendre. Dans un moment d’adversité, même le/la plus grand-e des héro-ïne-s sera reconnaissant-e envers quelqu’un qui lui dira que tout ira bien…car si on vit de quelque chose, c’est bien de foi.

petite fille et papillons

Un besoin secret : la faim émotionnelle

Et en 1920, Edward Throndike définissait l’Intelligence Emotionnelle comme une “capacité à comprendre les personnes en les aidant sagement dans leurs relations”. Plus encore, il disait aussi que s’il y a une dimension qui caractérise généralement l’être humain, c’est la “faim émotionnelle”. Nous avons tou-te-s besoin parfois d’un plus grand soutien que celui que l’on reçoit, de plus de considération que celle que l’on nous accorde, de plus de reconnaissance et même, pourquoi pas, d’une affection plus présente, plus tangible.

Cependant, s’il y a quelque chose que nous recommande la plupart des livres d’auto-aide, c’est d’apprendre à nous “auto-alimenter”. Autrement dit, nous devons mettre en pratique les bonnes stratégies pour disposer d’un bon amour propre, d’une estime de soi résistance et d’une personnalité forte avec laquelle sortir victorieux-se de toute adversité. S’il est bien certain que tout cela est positif voire même recommandable, il y a une nuance qu’il convient d’avoir bien au clair.

La personne qui intervient dans sa croissance personnelle et dans ses forces psychologiques ne doit pas tomber dans l’extrême de pratiquer une “auto-alimentation” tellement agressive qu’elle cesse d’avoir besoin de tout et de tout le monde. Car parfois, celleux qui n’ont besoin de rien n’offrent rien non plus, et presque sans s’en rendre compte iels finissent par pratiquer un véritable matérialisme émotionnel.


La clé réside dans l’équilibre et dans le fait de comprendre qu’une personne forte n’est pas quelqu’un qui est immunisé face à la souffrance, ni insensible, ni manquant de sentiments. Les personnes fortes sont celles qui un jour se sont permises d’être faibles et celles qui, en elles, continuent à souffrir de la trace de l’adversité, c’est pourquoi elles plus que personne devraient non seulement apporter du soutien, mais aussi se permettre de recevoir ces caresses émotionnelles avec lesquelles rassasier leur faim, avec lesquelles continuer à guérir leurs blessures silencieuses.


Tout ira bien, fais-moi confiance

Nous avons tou-te-s besoin, à un moment ou un autre de notre vie, que quelqu’un nous prenne par la main et nous dise que tout ira bien. Il y a des moments comme ça où la confiance en soi ne vient pas, où une bonne estime de soi ne garantit pas le succès, la résolution ou le bon dénouement. Il y a des moments ponctuels où rien n’est aussi cathartique que le fait de partager certaines charges, d’alléger le poids des peurs et le fardeau des inquiétudes.

On sait, par exemple, que ces médecins qui prennent la main de leurs patient-e-s et leur offrent des messages positifs, chaleureux et pleins d’espoir, parviennent à réduire la peur et l’anxiété des malades. Ainsi, peu de calmants sont aussi réconfortants que ce père ou cette mère capable d’apaiser les inquiétudes de leurs enfants, en les invitant à se confier, en leur disant que tout ira bien.

Parfois, et cela nous arrive à tou-te-s, le cerveau se trouble et apparaissent les ténèbres mentaux. Car les pensées négatives ont la mauvaise habitude d’être résistantes, d’être comme l’étain qui assemble le négativisme et le chagrin, l’incertitude et le chaos.


Quand cela arrive, quand les cavaliers de la peur circulent librement, nous n’arrivons pas toujours par nous-mêmes à appliquer cette approche rationnelle nous permettant de comprendre qu’une défaite n’est pas une catastrophe ou qu’une tromperie n’est pas la fin du monde.


femme pensive qui se demande si tout ira bien

Dans ces moments-là, une main amicale, un esprit clair et un coeur d isposé peuvent faire des miracles. Car on ne peut pas parcourir seul-e tous les chemins menant à la guérison, car même si on a appris à nous auto-alimenter, personne n’est libre d’expérimenter ces instants d’offuscation, de faillibilité et de faiblesse.

Que quelqu’un nous dise que tout ira bien, aide. Qu’il nous rappelle que dans la vie, tout arrive et tout passe, soulage. Que quelqu’un nous prenne par la main et nous promette qu’il sera à nos côtés quoi qu’il arrive nous apaise. Apprenons alors à accepter l’aide, à être humbles et à nous permettre de recevoir ce que les autres nous offrent librement. Soyons avant tout capables aussi d’offrir aux autres le meilleur de nous-mêmes pour créer ainsi des environnements plus réceptifs, plus forts et sains depuis un point de vue émotionnel.

 


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