Nous devrions moins nous écrire et nous voir davantage
Rédigé et vérifié par Psychologue Raquel Aldana
Les nouvelles technologies permettent à nos relations de survivre. En revanche, cette observation ne signifie pas que toutes les conséquences de cette évolution technologique soient bonnes. En fait, nous cessons peu à peu de nous voir en remplaçant le face à face par l’écriture. Il est impossible d’accepter cela, nous devons moins nous écrire et nous voir davantage.
Les contacts d’aujourd’hui sont plus basés sur des discussions Whatsapp que sur des tasses de café partagées. Comme conséquence directe de cela, les échanges sont généralement moins profonds et enrichissants que ceux établis autour d’un café, en se regardant dans les yeux et en se faisant des câlins les jours de grand froid.
Car une bonne communication s’établit au travers d’un câlin et en accordant du temps aux personnes que nous aimons. Cela ne devrait pas supposer tant d’effort de notre part. Si en vérité nous n’avons pas le temps, nous devrions peut être revoir notre quotidien et nos échelles de priorités.
Prendre soin de nous et de nos êtres-chers ne doit pas être une tâche de fin de liste. Les meilleures conversations n’ont pas lieu au travers de Whatsapp. Ce qui est véritablement réconfortant est de se voir davantage.
Réseaux sociaux virtuels, ennemis de l’écoute active et de la rencontre
Il existe encore très peu d’études analysant l’impact de l’usage (ou de l’abus) des réseaux sociaux sur notre santé psychologique et sur la création des réseaux de soutien social stables et bien sûr, réels.
Néanmoins, nous pouvons voir que nous avons cessé de nous regarder dans les yeux pour évoquer quelque chose d’important. Les interruptions sont constantes pendant les moments partagés et nous cessons peu à peu de pratiquer l’écoute active.
Le fait de maintenir une conversation sur Whatsapp concernant un sujet important pousse les participants à perdre une grande quantité d’information importante. Ce sont des données et des réflexions qui doivent nous permettre une lecture plus précise du problème. Cela peut aussi nous permettre d’améliorer la qualité du soutien que nous pouvons offrir à l’autre.
Au travers des réseaux sociaux, nous nous perdons en apparences, en demies-vérités et en impressions forcées. La relation perd ainsi de sa qualité. Nous finissons par ne plus nous reconnaître en nous voyant, par ne plus pouvoir lire sur le visage de nos amis, par ne plus connaître leur ressenti véritable.
Bien que la communication soit sincère, elle est toujours incomplète. C’est une autre raison justifiant le fait que nous devions nous voir davantage nous voir et moins nous écrire.
De plus, ce fait n’exclut pas précisément l’effet cumulatif. Peu à peu, nous incluons ces habitudes communicatifs dans notre quotidien. Nous finissons finalement pas nous percevoir de manière faussée.
Ce qui un jour fut une option communicative pour tous nous convertit aujourd’hui en esclaves. Nous nous engageons à répondre immédiatement. Ne pas le faire peut causer une colère immense, une dispute importante basée sur l’indignation et un manque de confiance impliquant des sentiments.
Le syndrome FOMO (Fear Of Missing Out)
Le syndrome FOMO fait allusion à la peur de perdre quelque chose. Cette crainte répond au besoin d’être toujours en ligne, de ne perdre aucune actualisation de ce qui se passe sur les réseaux sociaux.
Cela signifie finalement que la vie des autres est plus intéressante que notre propre vie et donc plus importante que les relations réelles. Leurs conséquences sont néfastes pour notre état de motivation car nous cessons de prendre soin de notre vie. C’est un moyen de couvrir le besoin fictif de contrôler notre environnement virtuel.
Il est certain que le besoin d’être toujours connecté et au courant de ce qui se passe sur les réseaux nous limite lorsque nous devons profiter des personnes de manière réelle. La triste réalité est que dans l’actualité, le smartphone est quasiment toujours présent. Il retire de la qualité et de la quantité à la relation.
Pour cela, nous devrions nous forcer à laisser de côté notre téléphone lorsque nous sommes avec quelqu’un. Nous devrions aussi tenter de proposer souvent un contact réel.
Car comme nous l’avons dit précédemment, les meilleures discussions n’ont pas lieu sur Whatsapp. Nous devons nous voir davantage et éviter de transformer les réseaux sociaux en notre unique moyen de contact. C’est un canal par lequel circule l’information, mais difficilement la complicité.
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