Neuralink : la puce qui connectera le cerveau à l'ordinateur
Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater
S’il y a un nom capable de susciter l’admiration et la controverse à la fois, c’est bien celui de Elon Musk. On dit de lui qu’il est le roi Midas et même le nouveau Nikola Tesla. Quoi qu’il en soit, il semble qu’il soit déterminé à être un promoteur de la technologie du futur et la preuve en est sa dernière création : Neuralink, une interface cérébrale qui se connecte à un ordinateur.
Il est très probable qu’en lisant les gros titres de cette nouvelle, beaucoup ont déjà réfléchi à ce que cela pourrait signifier. Cette puce de la taille d’une pièce de monnaie pourrait stocker sans effort de grandes quantités d’informations, apprendre de nouvelles langues comme à partir d’une application, et essentiellement créer un cerveau avec un plus grand potentiel.
Tout cela, après tout, nous l’avons lu dans les romans d’Isaac Asimov, Arthur C. Clark ou Philip K. Dick. Or, la vérité est que le prototype qui vient d’être présenté a des aspirations assez simples (du moins pour l’instant).
À ce jour, des tests sont en cours sur des modèles animaux. La puce implantée enregistre uniquement l’activité cérébrale d’un groupe de porcs, dont Gertrude, un jeune porc qui ne comprend pas pourquoi c’est une nouvelle.
L’objectif (à court terme) est médical. Elle pourrait contribuer à l’arrêt des crises d’épilepsie et à l’amélioration de la qualité de vie des patients souffrant d’une lésion médullaire.
Neuralink : tout ce que vous devez savoir
Le but ultime de Neuralink est de parvenir à créer une symbiose absolue avec l’intelligence artificielle. C’est du moins le rêve pour lequel Elon Musk a créé en 2016 cette société de neurotechnologie spécialisée dans le développement d’interfaces cerveau-ordinateur.
Nous sommes conscients que quelque chose comme cela génère une étrange sensation. Une sensation qui mêle agitation, curiosité, espoir et peur. Cette proposition qui combine clairement la vie humaine et les machines annonce un changement presque révolutionnaire dans nos vies.
Ce n’est guère plus que la fusion de la technologie avec le corps et, plus précisément, avec le cerveau. Cela ouvre en soi un kaléidoscope de questions éthiques et sociales sur lesquelles nous devrions commencer à réfléchir. Approfondissons le sujet.
Qu’est-ce que Neuralink ?
Neuralink est un type de technologie qui est en développement depuis quatre ans. En 2019, un petit appareil implanté dans le cerveau d’une souris avait déjà été présenté. Le 28 août dernier, la deuxième génération a été présentée. C’est un appareil de la taille d’une pièce de monnaie implanté directement dans le crâne (dans ce cas, celui d’un cochon).
- Le dispositif ou l’interface mesure environ 8 millimètres de diamètre et contient une petite sonde.
- Cette sonde possède à son tour environ 3000 électrodes flexibles et minces comme des cheveux humains capables de surveiller l’activité de 1000 neurones. L’implant se fait sous anesthésie locale et le sujet, dans ce cas, Gertrude et deux autres porcs, mènent une vie normale sans s’apercevoir qu’ils portent cet appareil.
- Désormais, cette technologie dispose également d’une connexion Bluetooth afin qu’elle puisse être connectée à un ordinateur externe. Le but ? Pour l’instant, Elon Musk a présenté l’enregistrement cérébral de l’animal et la façon dont les informations étaient traitées et collectées par les machines.
- L’étape suivante consiste à rendre la technologie Neuralink capable de traiter les affections vertébrales et neurologiques telles que la paralysie, les lésions cérébrales ou la dépression.
Elon Musk souligne que tous ces problèmes ne sont rien de plus que des perturbations dans le réseau des neurones. Un câblage complexe peut être résolu par une liaison neuronale implantable connectée à un ordinateur.
L’objectif du futur : la cognition surhumaine
L’une des aspirations de la technologie Neuralink est d’atteindre une cognition surhumaine. Qu’est-ce que cela signifie et quelles en sont les implications ? Elon Musk cherche avant tout à faire en sorte que les machines soient à notre service et non l’inverse. Le but est de mettre l’intelligence artificielle à portée de main à tout moment pour en avoir le contrôle.
À l’avenir, nous pourrions avoir des cerveaux avec un plus grand potentiel et, surtout, en bonne santé. Des maladies telles que la maladie d’Alzheimer, la maladie de Parkinson ou toute autre condition neurodégénérative cesseraient d’exister parce que la mémoire et d’autres fonctions cognitives seraient préservées.
Lier le cerveau aux ordinateurs prendra du temps
Il y a quelque chose d’évident que nous devons souligner. Il existe déjà des appareils de base qui utilisent cette symbiose entre le cerveau et la machine.
Nous avons, par exemple, des machines qui enregistrent déjà l’activité cérébrale, comme les électroencéphalogrammes (EEG). De même, la société DARPA (Defense Advanced Research Projects Agency) a également créé une micropuce chirurgicale permettant à une personne paralysée de voler dans des avions simulés.
Neuralink signifie aller plus loin et obtenir des informations qui entrent et sortent en permanence entre l’ordinateur et le cerveau. Le but est de voir comment un tétraplégique peut à nouveau marcher, permettre à ceux qui ont subi un traumatisme de retrouver leurs fonctions, ou fournir d’autres types de stimuli mentaux aux personnes dépressives.
Cela prendra du temps. Elon Musk souhaitait qu’en 2020 la puce Neuralink commence à être testée chez l’homme. Cependant, pour le moment, cela n’est pas possible, car l’implant d’interface doit encore être amélioré.
L’objectif est d’optimiser davantage le robot qui effectuera ces interventions sous anesthésie locale. L’intervention durerait moins d’une heure et l’appareil ne serait pas visible. Autrement dit, nous ne remarquerons rien.
Un objectif réalisable mais qui pose des problèmes éthiques
“Ce n’est certainement pas de la science-fiction”, déclare un membre de l’équipe d’Elon Musk qui a créé cette technologie. “Avec le temps, ce sera réel, pratique et commercial, mais il reste encore beaucoup de travail à faire.”
Par ailleurs, cette invention pose des problèmes éthiques et sociaux. La puce Neuralink aura accès à nos pensées et les stockera. Et si quelqu’un d’autre avait accès à notre banque de mémoire stockée sur un ordinateur ?
De plus, un ordinateur pourrait décider, par exemple, d’effacer un élément traumatique vécu en vue améliorer notre équilibre psychologique. Serait-ce légal ? Et qu’arriverait-il en cas de piratage ?
Ce sont des questions que nous devons nous poser et affronter le plus rapidement possible. Parce que le monde progresse très rapidement et nous allons devoir nous préparer à des changements notables. Les entreprises d’Elon Musk ouvrent déjà la voie…
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