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Je ne regrette pas, mais je sais ce que je ne referai pas

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Je ne regrette pas, mais je sais ce que je ne referai pas
Dernière mise à jour : 22 juin, 2017

Nous sommes faillibles, délicatement imparfait-e-s, mais uniques dans notre essence et dans nos histoires personnelles. C’est pour cela qu’il est bon et nécessaire d’accepter chaque erreur commise sans tomber dans la plainte perpétuelle, mais en clarifiant ce que nous ne recommencerions pas, quels chemins nous ne reprendrions pas et quelles personnes nous laisserions aux frontières de la distance hygiénique.

Woody Allen a un jour dit dans l’un de ses films : “Je ne regrette rien de ce que j’ai fait dans ma vie, mais j’aimerais être quelqu’un d’autre.” Cette phrase ironique résume bien quelque chose de concret : les erreurs vécues tout au long de la vie font mal et les commettre suppose souvent de ressentir une attaque frontale envers notre propre dignité, qui, souvent, nous donne envie d’appuyer sur le bouton imaginaire “Reset”.

“Le succès va d’échec en échec sans perdre l’enthousiasme.”

-Winston Churchill-

Cependant, nous ne sommes pas des machines et de fait, c’est là que réside notre grandeur, dans cette magie inscrite dans notre ADN qui nous implore d’apprendre des erreurs commises pour nous améliorer en tant qu’espèce et pour survivre ainsi beaucoup mieux face à ce monde complexe. Pour finir, vivre c’est avancer mais aussi changer et savoir accepter chaque mauvais choix ou chaque mauvaise action. C’est comme une montée sur le chemin, de laquelle apprendre pour être meilleur-e chaque jour.

Ne pas l’accepter ou rester accroché-e à cette culpabilité qui nous saigne et tourne autour du passé suppose de nous renier nous-même cette croissance nécessaire que l’on doit assumer à tout âge et à tout moment.

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Ces actions que nous regrettons mais qui font partie de notre bagage de vie

La culpabilité ou le regret prennent de nombreuses formes, ont des ombres très longues et tissent dans notre esprit d’épaisses toiles d’araignée, propices à nous attraper pendant un moment. Des faits aussi concrets qu’une relation avec une mauvaise personne, une décision professionnelle peu appropriée, une négligence fortuite, une promesse non tenue, de mauvaises paroles ou une mauvaise action, supposent souvent de devoir se voir face au miroir sans filtre, sans anesthésie et avec une blessure ouverte. C’est alors que nous sommes conscient-e-s des crevasses de notre supposée maturité, celles qu’il faut réparer après avoir récupéré les morceaux brisés de notre dignité.

D’autre part, dans une étude intéressante, publiée dans la revue “Cognitive Psychology“, on offre une donnée qui doit nous inviter à une profonde réflexion. Les personnes les plus jeunes ont tendance à se plaindre de nombreuses erreurs commises tout au long de leur vie. Parfois, il suffit d’une simple conversation avec quelqu’un qui a entre 20 et 45 ans pour qu’il nous énumère, un par un, chaque choix, chaque mauvaise personne qu’il a laissée entrer dans sa vie ou chaque décision mal prise. Une évaluation et une auto-analyse qui peut être saine et cathartique : cela nous aide à mieux décider, à mieux orienter nos boussoles personnelles.

Cependant, le véritable problème arrive au troisième âge. Quand on atteint 70 ans, apparaît la complainte des choses non réalisées, des opportunités perdues, des décisions non prises par manque de courage. Ainsi, nous devrions tou-te-s savoir que le pire regret est celui d’une vie non vécue. Nous acceptons alors que beaucoup de nos supposées erreurs, celles dont les conséquences n’ont pas été fatales ni extrêmement adverses, soient notre bagage d’expérience, notre héritage de vie et ces crevasses par où la lumière de la sagesse entre.

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Les erreurs frapperont toujours à notre porte d’une manière ou d’une autre

Une erreur implique, par-dessus tout, l’acceptation de la responsabilité. C’est quelque chose que la plupart d’entre nous savons, sans aucun doute, mais toutes les personnes ne sont pas capables de franchir cette étape si précieuse et digne.  Ensuite, arrive ce que l’on appelle en psychologie “la réparation primaire”, c’est-à-dire procéder à quelque chose d’aussi basique et élémentaire que de quitter cette relation tourmentée, finaliser un projet échoué ou même demander pardon à cause d’un dommage causé à d’autres.

“Les erreurs sont à la base de la pensée humaine. Si on nous a donné cette capacité à nous tromper, c’est pour une raison très concrète : être meilleurs.”

-Lewis Thomas-

Ensuite, nous devons procéder à quelque chose de beaucoup plus intime et complexe. “La réparation secondaire” nous attache à nous-même. Ici, nous devons coudre avec précision et artisanat chaque chute de tissu de notre estime de nous-même, chaque fibre arrachée de l’image que nous avons de nous, d’où le fait qu’il ne faille pas y ajouter de rancœur, ni le poids des déceptions qui ferment la porte de notre cœur et la fenêtre des nouvelles opportunités.

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D’autre part, dans un travail publié dans la revue “Personality and Social Psychology“, on nous rappelle un fait par lequel beaucoup d’entre nous sommes passé-e-s à plus d’une occasion et qui vous sera sans doute familier. Parfois, nous nous punissons nous-même avec la phrase redondante suivante : “Mais… Comment ai-je pu être aussi naïf-ve, à l’âge que j’ai ? J’ai encore commis ces erreurs !”

La croyance que l’âge et l’expérience nous immunisent des erreurs est un mythe. Laissons de côte ces idées et acceptons quelque chose de très concret et précieux : être vivant-e, c’est embrasser le changement et le défi, c’est nous permettre de rencontrer de nouvelles personnes et faire des choses différentes chaque jour. Se tromper dans certaines choses fait partie du processus et c’est une pièce de plus à rajouter à notre croissance. Refuser de vivre des expériences et se cantonner éternellement à l’île du regret, de la peur et du “Mieux vaut rester tel-le que je suis“, c’est nous limiter à respirer et à exister mais pas à VIVRE.

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Images de Miss Led

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