Mon/ma partenaire ne me parle pas de ses préoccupations, pourquoi ?
Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater
« Mon/ma partenaire ne me parle pas de ses préoccupations, il/elle garde tout pour lui/elle et ne m’explique rien ». Beaucoup de personnes se plaignent de ce point dans leurs relations affectives.
Il s’agit d’un phénomène relativement commun qui génère souvent des disputes, des conflits, des tensions et même de la distance. La communication est un point que tout le monde ne parvient pas à (ou ne veut pas) dominer.
Certains appellent ces figures relationnelles des « personnes carapaces ». Ce sont des personnalités qui construisent une couche impénétrable autour d’elles, empêchant les autres de la franchir.
Bien souvent, cette carapace d’isolement est assortie de réactions défensives. Face à la moindre tentative de rapprochement à travers des phrases comme « à quoi tu penses ? » ou « qu’est-ce qui t’inquiète ? », on ne réussit qu’à fâcher l’autre ou à générer du mal-être chez lui.
Au fur et à mesure que nous accumulons des expériences de ce type, le lien s’effrite et devient douloureux. En effet, la confiance se brise lorsque la communication échoue, mettant par la même à mal l’intimité du couple. Nous sommes face à un problème très important qui vaut la peine d’être approfondi.
Mon/ma partenaire ne me parle pas de ses préoccupations, pourquoi ?
« Je n’ai rien. Laisse-moi tranquille ». Il s’agit probablement de la réaction la plus habituelle quand nous essayons de nous rapprocher de notre partenaire lors de ces moments où, quelle qu’en soit la raison, nous le/la trouvons plus préoccupé-e que d’habitude. Ce type de réponses et de comportements est vécu dans la confusion et, surtout, dans la souffrance.
S’il y a bien une chose que nous savons tous, c’est que l’une des clés des relations heureuses est une bonne communication. Néanmoins, quand nous tombons amoureux de quelqu’un, il est très difficile de décrocher le « pack complet ».
En d’autres termes, réussir à ce que cette personne aimée ait de bonnes compétences en matière d’intelligence émotionnelle, d’empathie, de compréhension et de communication n’est pas forcément simple. Mais à quoi cela est-il dû ? Pourquoi certaines personnes ont-elles du mal à partager leurs réalités émotionnelles avec leur partenaire ? Analysons cela.
Des personnalités qui vivent sur la défensive
L’une des théories les plus respectées de John Gottman est celle qui concerne les quatre cavaliers de l’apocalypse. Après plus de quatre décennies de travail, lui et son équipe ont étudié plus de 3000 couples. À partir de ce travail, ils en ont conclu que l’un des plus grands problèmes dans une relation de couple est la communication défensive.
Couper les voies de communication, se renfermer ou, pire encore, réagir avec mépris face aux préoccupations de l’autre est un poids pour l’adaptation sociale de la personne. Mais pourquoi agit-on de cette façon ?
Derrière l’auto-défense, il y a une insécurité : la personne tient pour acquis que l’autre ne pourra pas comprendre sa réalité. Dans de nombreux cas, on peut aussi voir se refléter une grande frustration accumulée et des réalités internes non affrontées.
La peur de la vulnérabilité : montrer des émotions me fait me sentir faible
Pourquoi mon/ma partenaire ne me parle-t-il/elle pas de ses préoccupations ? Il est possible qu’il/elle ait peur de se montrer vulnérable. Aujourd’hui, dans la pensée sociale, on fait vite le lien entre vulnérabilité et fragilité. Nos partenaires peuvent avoir l’impression qu’un dialogue au sujet de leurs inquiétudes les rend vulnérables sur le moment ou dans le futur.
Une éducation pauvre en matière émotionnelle et en communication
Les problèmes de communication viennent, dans une bonne partie des cas, de l’enfance. Le tissu familial est celui qui nous nourrit pour ces compétences de vie : la gestion des émotions, la confiance, l’empathie et les capacités conversationnelles.
Ainsi, si quelqu’un grandit dans un environnement où les besoins émotionnels sont négligés et où on ne construit aucun type d’attachement, il est habituel que des vides se maintiennent à l’âge adulte. Il est compliqué de partager ses pensées et ses besoins avec les autres quand personne ne nous a laissé le faire quand nous étions enfants.
Manque de confiance : la sensation que l’autre ne va pas nous comprendre
Un autre des facteurs qui fait que mon/ma partenaire ne me parle pas de ses préoccupations est peut-être dû à une autre réalité qui est assez problématique. Mon/ma partenaire peut se dire que je ne vais pas comprendre sa réalité interne. Nous ne pouvons pas non plus écarter un autre point, qui est l’absence de confiance en soi.
Comment faire pour que notre partenaire s’ouvre à nous ?
Si, dans une relation de couple, le climat défensif est très présent, tout comme l’absence de confiance et les difficultés de communication, des brèches vont s’ouvrir dans le lien et ne pourront, bien souvent, pas se résoudre. Il est prioritaire de prendre en compte que la communication ne concerne pas seulement les conversations quotidiennes.
Une relation ne se base pas sur des dialogues sans transcendance, sur des conversations au sujet de la météo ou des séries que nous regardons – et autres aspects superficiels. Communiquer, c’est aussi approfondir nos émotions, nos préoccupations et nos besoins. C’est nous ouvrir à l’autre de façon authentique.
La communication est plus qu’un pilier : c’est un tendon psychologique indéniable. Alors, que faire si elle ne fonctionne pas ?
Mon/ma partenaire ne me parle pas de ses préoccupations, que puis-je faire ?
Le docteur Victor Harris a réalisé une étude à l’Université de Floride pour rassembler les stratégies qui doivent permettre d’améliorer la communication au sein d’un couple. Nous pouvons bien sûr nous dire que « le problème vient de l’autre », mais il est important de se rappeler qu’à la moindre faille, nous devons travailler ensemble.
- Évitons de mettre la pression. Faisons comprendre à notre partenaire que nous sommes là quand il/elle a besoin de nous, que nous sommes là à chaque instant et quand il/elle en a envie. Nous voulons aider, comprendre et accompagner. En amour, il s’agit de partager et non de juger ou de critiquer.
- Il convient de lui rappeler que partager ses préoccupations ne signifie pas faire preuve de faiblesse. Partager ses pensées avec l’être aimé est une valeur psychologique qui enrichit et renforce le lien. L’hermétisme l’affaiblit et peut le briser.
- Attendons un moment où l’autre personne est plus détendue et réceptive. Dans ces moments-là, il est bon d’entamer une conversation en évitant les questions directes.
- Voici un exemple que nous pourrions suivre : « j’ai remarqué que, dernièrement, tu avais l’air plus préoccupé-e. Je crois que quelque chose te dérange, tu sais que tu peux m’en parler quand tu le veux. Je t’aime et je suis là pour toi. »
Pour conclure, nous pouvons dire que ces situations sont compliquées et, dans certains cas, infructueuses. Nous devons prendre conscience que la communication dans la relation de couple est l’engrenage qui fait tout fonctionner. Améliorons donc cette compétence de vie et de bien-être.
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