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Mon lieu favori, avec toi (les espaces émotionnels)

6 minutes
Mon lieu favori, avec toi (les espaces émotionnels)
Valeria Sabater

Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater

Écrit par Valeria Sabater
Dernière mise à jour : 15 novembre, 2021

Une des bases pour la santé mentale est d’habiter et de nous développer quotidiennement dans des espaces émotionnels positifs. Ce sont ces espaces où la règle principale est « d’être et d’arrêter d’être », ce sont des milieux ou nous pouvons grandir en nous sentant extrêmement libres, mais à la fois relié-e-s à quelque chose ou à quelqu’un. Par conséquent, nous devrions tou-te-s avoir un lieu favori, un endroit enrichissant où s’épanouir et grandir émotionnellement.

Le thème des espaces émotionnels n’est pas nouveau, cependant, la majeure partie de la documentation et de la bibliographie que nous trouvons à ce sujet est associée à des contextes professionnels. En fait, et comme nous le savons tou-te-s, notre lieu de travail est celui où les conséquences du climat émotionnel se font le plus ressentir. Dans ces lieux, on ne retrouve pas systématiquement des conditions favorables nous permettant d’être à l’aise dans nos relations, ou même de fournir à l’organisation tout notre potentiel humain.


« Ils ne sont sur aucune carte, les lieux véritables et les plus beaux n’apparaîtront jamais sur les cartes. »

-Herman Melville-


En revanche, nous pouvons affirmer que le thème intéressant de l’espace émotionnelle va au-delà du contexte professionnel. Pour commencer, il y a un aspect basique que nous ne pouvons pas oublier : à partir du moment où un espace physique est habité par une ou plusieurs personnes,  une ambiance déterminée se crée. Nous « libérons » tou-te-s des émissions émotionnelles qui, ajoutées à celles des autres membres, produisent une atmosphère enrichissante, hostile ou neutre.

Aussi, certain-e-s psychologues expliquent quelque chose de très curieux : il ne suffit que de cinq minutes pour capter par exemple le climat émotionnel d’une maison et d’une famille. De nombreuses choses peuvent être déduites rien qu’en lisant les expressions, le ton des voix et le style de communication.

Les agents immobiliers affirment même que 30 secondes seulement après être entré-e dans une maison, un-e visiteur-se sait si elle lui plaît ou non. Dans certains cas, même si l’environnement est vide et non habité, notre cerveau continue de s’imprégner de stimulus émotionnels très subjectifs (la luminosité, les couleurs, et des détails ponctuels pour lesquels notre esprit donnera une valeur émotionnelle basée sur nos expériences et notre style de personnalité).

Comme nous le voyons, nous sommes face à un thème aussi intéressant que vaste.

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Les espaces émotionnels, lieux où reste le cœur

Herman Melville disait que les lieux les plus beaux n’apparaissent pas sur les cartes. Les espaces les plus précieux sont ceux qui sont construits entre deux personnes qui s’aiment avec maturité, qui détruisent leurs propres murs afin de croître et de faire croître l’autre, en semant du respect et en récoltant de la satisfaction, qu’ils investissent dans leur propre bonheur en sachant que ce bien-être interne se reflète parallèlement chez l’être aimé.

Les espaces émotionnels positifs et de qualité, au-delà de ce que nous pourrions penser, ne sont pas facile à construire. Une erreur, qui souvent nous fait perdre de vue notre objectif, est de penser que tout environnement joyeux et significatif se construit en rendant les autres joyeux-ses. Par ce moyen, nous facilitons notre position dans notre environnement professionnel, par exemple en tant que complaisant-soumis qui manque d’initiative pour proposer et générer, avec son attitude, des changements positifs pour l’organisation.

Tandis qu’au niveau relationnel ou familial, le fait de prioriser les émotions des autres aux siennes générera tôt ou tard un environnement de frustration cachée et d’insatisfaction amère. Avec tout cela, nous souhaitons mettre en avant une vérité sur laquelle réfléchir : les espaces émotionnels positifs requièrent en premier lieu d’investir en nous-mêmes.

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La qualité humaine, conjuguée à la maturité émotionnelle et à la positivité, parvient à mettre des limites à la formation d’un quelconque environnement toxique, par exemple.


« Il est nécessaire de se rappeler que tout climat émotionnel négatif est un champ de bataille dans lequel entrent en scènes aussi bien les préjugés, que l’ombre de l’égo, les jugements catégoriques, l’individualisme, le démon de l’impatience, les offenses et le pire ennemi de tous, la peur. »


Si toutes ces dimensions habitent originellement en moi, elles conditionneront mon comportement et également le climat émotionnel qui m’entoure. Il est nécessaire de comprendre que tout environnement émotionnel enrichissant dépendra sans doute du profil psychologique de ses habitants.

Comment créer des espaces émotionnels généreux, positifs et forts

Nos espaces émotionnels quotidiens doivent être nos lieux favoris. Lieux dans lesquels nous pourrons toujours être nous-mêmes, dans lesquels nous savons que nos idées, valeurs et sentiments seront respectés. Ce sont des lieux délimités où les liens relationnels avec celleux qui nous entourent, n’agissent pas comme des cadenas ou des menottes, mais comme des souffles d’air chauds qui gonflent nos voiles d’espoir, nous permettant de nous sentir libres et nous remplissant de possibilités.


« Les émotions sont contagieuses. Nous les connaissons tous par expérience. Après un bon café avec un ami, tu te sens bien. Quand tu fais face à un réceptionniste mal éduqué dans un magasin, tu te sens mal. »

-Daniel Goleman-


Il ne suffit pas pour autant qu’ils nous aiment, il est essentiel qu’ils nous aiment correctement et pour cela, pour créer des espaces émotionnels positifs et généreux ; il est recommandé d’appliquer ces stratégies simples. Ci-dessous, voici des réflexions sur chacune d’entre elles.

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4 clés pour construire des espaces émotionnels généreux

Plus que de nous concentrer sur l’état émotionnel de ceux qui nous entourent, commençons par notre propre état. La frustration personnelle, l’irritabilité ou le fait d’être sur la défensive affectent les espaces émotionnels de manière considérable.  Creusons dans nos émotions et apprenons à les gérer avant de laisser notre colère, notre anxiété ou notre manque des autres s’exprimer.

  • Renforcements positifs. Les expert-e-s en climats émotionnels nous disent qu’en moyenne, les individus peuvent tolérer un commentaire négatif par jour, tels qu’un reproche, une critique ou un avertissement à condition d’en recevoir 4 positifs. Un excès démesuré de mots positifs générerait pour sa part une sensation inconfortable de fausseté ou d’artificialité.
  • Communication constante, sincère et positive. En plus de renforcements positifs et de caresses émotionnelles, un environnement émotionnel de qualité requiert un dialogue constant dans lequel appliquer l’écoute active, l’empathie et la positivité.
  • Faciliter une connexion adéquate. Dans un environnement professionnel, nous pouvons bien nous entendre avec beaucoup de monde. L’authentique qualité, aussi bien dans l’environnement professionnel, que dans le foyer est cependant d’avoir la sensation que nous sommes « connecté-e-s » avec les autres, qu’il existe quelque chose dépassant la simple courtoisie voire le langage. C’est la complicité.

Enfin, et pas des moindres, une stratégie primordiale pour nourrir un quelconque espace émotionnel est de savoir prendre soin des petites choses, des détails les plus délicats. Il faut porter un regard attentif sur ces subtilités quotidiennes  en les illuminant, en les prenant en compte, en utilisant la gratitude ou grâce à un « merci d’être là », un « qu’est-ce que je ferais sans toi » ou un « mon lieu préféré est toujours d’être à tes côtés ».

Prenons soin de ces aspects quotidiennement pour créer des environnements beaucoup plus joyeux.

Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.