Mon enfant est adopté et cherche sa mère biologique : que faire ?

Rédigé et vérifié par le psychologue Gorka Jiménez Pajares

Dernière mise à jour : 24 mars, 2023

L’adoption est une porte de sortie pour les garçons et les filles (mineurs) qui se trouvent en situation de vulnérabilité, une ressource qui est essentielle puisqu’ils ont le droit fondamental de grandir dans une famille. Dans cet article, nous vous disons quoi faire si votre enfant est adopté et a envie de rechercher sa mère biologique.

Les enfants adoptés ont, et encore plus parce qu’ils sont adoptés, un autre droit fondamental : connaître leurs origines. Et ce droit, malgré le fait que la plupart des parents le reconnaissent, génère aussi souvent beaucoup de peurs et de doutes sur ce qu’il faut dire à son enfant à propos de son histoire personnelle et de ses origines.

Par conséquent, tant les familles adoptives que les personnes adoptées ont besoin des conseils et du soutien de divers professionnels. Parmi les spécialistes impliqués figurent des psychologues qui les conseillent et les aident à aller loin dans la recherche de leurs proches biologiques.

Chaque minute compte, chaque enfant compte, chaque enfance compte.

– Kailash Satyarthi –

Ce que vous devez garder à l’esprit si votre enfant est adopté et cherche sa mère biologique

Les personnes adoptées peuvent vouloir retrouver leur famille biologique pour diverses raisons :

• Consolider leur identité.
• Compléter leur histoire personnelle.
• Initier un contact ou entretenir une relation avec des personnes significatives.

Les personnes adoptées, une fois la majorité d’âge atteinte ou pendant leur minorité, par l’intermédiaire de leurs représentants légaux, auront le droit de connaître les données sur leurs origines détenues par les entités publiques, sans préjudice des limitations pouvant découler de la législation des pays d’origine des mineur-e-s. Ce droit sera rendu effectif avec le conseil, l’aide, la médiation des services spécialisés de l’Entité Publique, des organismes agréés ou des entités habilitées à cet effet. – Loi 26/2015 –

Il est essentiel que tout le processus de recherche des origines soit adapté aux besoins de la personne et de la famille. Les objectifs partagés sont :

• Organiser et servir de médiateur dans les contacts convenus.
• Accompagner et soutenir émotionnellement pendant le processus de recherche.
• Aborder son histoire personnelle et répondre aux questions qui se posent.
• Fournir les outils qui permettent de faire face avec succès au processus de suivi des origines.

Mais comment y arriver ? Voyons cela de plus près.

Processus de recherche d’origine

Si votre enfant est adopté et cherche sa mère biologique, dans les premières phases, le travail avec « l’histoire vitale » de l’enfant devient très important. À cette fin, il est proposé d’explorer ce qui suit :

• Information initiale : il s’agit d’une première collecte d’informations sur le mineur, qui consiste fondamentalement à plonger dans toute la documentation que nous pourrions avoir sur la personne adoptée et son passé.
• Expliquer le processus de recherche des origines : il est nécessaire d’indiquer qu’il peut ne pas se terminer par des retrouvailles avec les parents biologiques. C’est un processus qui peut parfois prendre des années : ce n’est pas quelque chose d’immédiat. Nous devons être clairs pour éviter de générer des attentes qui ne seront pas satisfaites par la suite.

Prise de décisions

Si la famille biologique de l’enfant adopté a été localisée, il faut décider des retrouvailles : les personnes concernées, les jours, le lieu. De plus, la personne qui initie la recherche et la personne recherchée peuvent incorporer à la rencontre des personnes de leur entourage : fils, filles, conjoint-e, amis.

Il est également important que les personnes intéressées par les retrouvailles décident de la nature du soutien dont elles ont besoin pour construire la relation. Il faut préciser si :

• Elles feront des visites et à quoi ces dernières ressembleront.
• Si les retrouvailles seront sporadiques ou répétées dans le temps.
• Comment ces retrouvailles vont impacter la vie de la personne concernée, afin qu’elle soit la plus saine possible.
• Si cela implique de grands déplacements et quels sont leurs coûts économiques, en temps, en efforts et autres aspects.

Il faudra donc savoir ce qui est nécessaire avant d’établir ladite relation et si elle peut être mise en œuvre afin de la rendre efficace. Il est essentiel d’être réaliste.

Services d’adoption : un guide pour savoir quoi faire si votre enfant est adopté et cherche sa mère biologique

Si la personne à la recherche de ses origines est mineure, il est fortement recommandé d’effectuer toute la démarche auprès du service d’adoption de votre commune : la législation en vigueur doit être respectée. Ce service, en cas de conflit, se compose d’une équipe de professionnels dont la mission sera d’aider à réguler les relations entre les parties. Le but est d’atteindre, atténuer, minimiser, dissoudre ou résoudre les problèmes qui peuvent survenir.

Si la personne en quête de ses origines a déjà initié un contact, de manière informelle, via les réseaux sociaux, en personne, par téléphone ou par d’autres moyens de communication, il est important de :

• Évaluer la situation.
• Connaître l’impact des contacts avec la famille biologique de la personne adoptée.
• Encourager l’implication de la famille adoptive. La complicité avec l’enfant adopté est un facteur clé.
• Connaître le lien avec la famille d’origine et veiller au lien que la famille adoptive entretient avec la personne adoptée.

Si le processus de recherche des origines commence à cette phase, l’objectif n’est plus le contact avec la famille biologique : ce qui doit prévaloir, c’est la sécurité des personnes et l’évaluation de l’impact des contacts antérieurs. Ainsi, il est préférable de contacter les services d’adoption de la commune dans laquelle vous résidez. Ils vous guideront et serviront de médiateur tout au long du processus, afin que ce dernier soit le plus sain possible pour toutes les parties.