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L'incapacité à se défendre face à une menace

4 minutes
Il est certaines situations tellement choquantes ou menaçantes que nous en arrivons à être incapables de nous défendre.
L'incapacité à se défendre face à une menace
Gema Sánchez Cuevas

Relu et approuvé par Psychologue Gema Sánchez Cuevas

Dernière mise à jour : 27 janvier, 2023

Vous est-il déjà arrivé d’être paralysé ou en état de choc face à une menace ? Le plus normal serait apparemment de réagir lorsque nous percevons un danger sérieux. Or, bien souvent, nous ne pouvons pas bouger le moindre muscle et semblons pris par une incapacité à se défendre. Nous allons voir ce qu’il nous arrive lors de ces situations. Et pourquoi nos muscles se paralysent alors qu’il serait logique de les utiliser.

Si nous tournons notre regard vers le reste du monde animal, nous avons peut-être déjà eu, par exemple, un chat qui restait paralysé lorsqu’il avait peur. Ou lorsque nous le prenions dans nos bras alors qu’il ne le voulait pas. Cela se produit habituellement quand ils sont petits. Il s’agit d’une technique de survie.

Ils font les “morts” pour que leur agresseur cesse de se concentrer sur eux. Et les laisse tranquilles. Une chose similaire se produit avec les êtres humains dans certaines circonstances. Une incapacité à se défendre apparaît.

La fonction de l’amygdale face aux menaces

L’amygdale se trouve dans le cerveau, et plus concrètement dans la partie interne du lobe temporal. Elle a une fonction très importante dans notre système émotionnel et, surtout, elle se charge de nous prévenir quand nous sommes face à un danger.

Peu importe que la menace soit interne (nous faisons un infarctus) ou externe (quelqu’un se dirige vers nous avec une attitude agressive). L’amygdale s’active dans ces deux cas.

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Après cela, l’amygdale envoie certaines impulsions nerveuses à différentes zones du cerveau pour qu’il actionne plusieurs fonctions dans notre corps. Ainsi, notre fréquence cardiaque va augmenter et une plus grande dose d’oxygène arrivera dans nos muscles. Nous nous préparerons à réagir. t à nous défendre de la possible menace. Que ce soit en fuyant ou en attaquant.

L’amygdale s’active à cause de la peur et génère une réaction qui envoie des hormones au système sanguin pour que celui-ci se prépare à l’action. Les sens s’aiguisent, la respiration s’accélère et la mémoire est plus vive.

L’adrénaline est bien sûr présente dans toute cette décharge de sensations. Elle participe activement à cette réponse de fuite ou d’affrontement de la menace. Grâce à elle, nos vaisseaux sanguins se contractent et nos voies respiratoires se dilatent. En même temps, plusieurs aires vont être totalement inhibées: celles qui sont chargées de prendre des décisions.

Pourquoi ne pouvons-nous pas prendre de décisions lors d’une situation de danger ? C’est une conséquence du stress qui provoque toute cette activation d’alarmes. Notre système nerveux décide d’agir de manière instinctive pour survivre. Ici, la raison peut être un inconvénient car la priorité est de réagir rapidement.

Pourquoi l’incapacité de se défendre apparaît-elle ?

Si nous prenons en compte tout ce que nous venons de dire, il peut être étrange de voir surgir cette incapacité de nous défendre face à une menace. En effet, tout notre corps semble se mobiliser pour lui faire face. Or, nous devons bien garder à l’esprit tout ce que ce besoin de se protéger déclenche en nous.

Si une circonstance réactive un trauma du passé ou est tellement grave qu’elle nous mène à nous plonger dans un état de panique, une déconnexion complète peut avoir lieu dans notre cerveau. Cela veut dire que nous allons nous bloquer.

Cette déconnexion est liée à ce que nous connaissons sous le nom de dépersonnalisation. Il s’agit de l’un des symptômes de l’anxiété. Nous nous sentons soudainement comme des étrangers dans notre propre corps. Nos sens et nos émotions s’endorment et nous nous retrouvons complètement désorientés. Au final, nous agissons de manière automatique, comme si nous étions des robots.

Nous parlons d’une forme de survie qui nous aide à réduire la douleur et la souffrance émotionnelle que la situation peut nous causer. Dans ce genre de situation, nous ne fuyons pas, nous ne réagissons pas, nous ne faisons rien.

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La dissociation

La dissociation est un mécanisme que notre cerveau met en marche pour nous protéger d’une situation à laquelle il ne voit pas d’issue. Pour cela, il “déconnecte” notre esprit de la réalité afin d’établir une certaine distance de sécurité. Cela réduit l’impact émotionnel provoqué par les circonstances.

Beaucoup d’enfants victimes d’abus ou de personnes ayant souffert d’agressions continues réagissent souvent de cette façon face à une menace. La dissociation peut faire douter la personne de ce qu’il s’est passé. Et peut aussi lui faire penser qu’elle a tout imaginé.

L’incapacité de se défendre face à une menace ne devrait jamais être pénalisée. Ou remise en cause. Il s’agit d’une réaction tout à fait normale qui nous permet de nous mettre à l’abri. En fonction de la situation à laquelle nous devons faire face, nous pouvons être capables de réagir ou de rester paralysés à cause de sa gravité. Ou de notre histoire personnelle.

 

Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.