L'important, c'est d'avoir quelqu'un quand tout s'écroule autour de soi

L'important, c'est d'avoir quelqu'un quand tout s'écroule autour de soi

Dernière mise à jour : 25 juin, 2017

L’important, c’est d’avoir quelqu’un quand tout s’écroule autour de soi. Un dernier câlin, une dernière poupée, des derniers doigts, une dernière peau quand tout le poids fait craquer les vertèbres de notre dos. Dans ces moments où on serait disposé-e-s à faire un pacte avec le Diable pour une misère, car dans le fond on pense que s’il y a quelque chose de proche de la misère, c’est nous.

Des simples mortel-le-s, plus mortel-le-s que jamais. Il ne s’agit pas de trouver quelqu’un qui puisse nous faire remonter à la surface, mais plutôt quelqu’un qui puisse freiner notre chute. Que cette personne vienne à nous un soir et qu’elle nous dise : je suis tout-e à toi. Je dispose de mes cinq sens : le toucher pour te prendre dans mes bras, l’ouïe pour t’écouter, les dents pour te mordre, l’âme pour te caresser, et l’espoir pour te permettre d’avancer.

Il existe trois types de solitude

Il existe trois types de solitude. Le premier type de solitude, nous l’avons tou-te-s déjà ressenti ; il s’agit de cette solitude qui apparaît lorsque l’on est entouré-e-s d’un groupe de personnes et que l’on a la sensation de n’être connecté-e à aucune d’entre elles. De même que l’on est déconnecté-e-s de l’air qui souffle dans nos cheveux ou du soleil qui nous réchauffe.


Ce tumulte qui semble constituer un nombre premier et singulier de personnes, où en tant que nombre impair, nous n’arrivons pas à trouver notre place.


Ce type de solitude se produit normalement quand beaucoup de personnes disparaissent et qu’il reste plus que celles qui comptent vraiment pour nous. Quand la fête se termine et qu’elle doit reprendre. Empiler les verres, manger les restes de nourriture et vider les bouteilles ouvertes et non terminées. Quand la musique s’arrête et que vous vous rendez compte du point auquel pouvait vous manquer l’absence de vibrations insensées. Vides.

La solitude du premier, du dernier et du “sois libre”

Il y a un second type de solitude, et c’est celle que ressentent celleux qui sont les premier-ère-s ou les dernier-ère-s. Celleux qui travaillent sur un projet depuis longtemps et qui ont face à elleux un horizon confus, seulement éclaircit parfois par la foi. Cette solitude nous rend grand-e-s, fort-e-s et met à l’épreuve nos limites. Il s’agit de faire quelque chose dont, ensuite, on saura très bien comment nous avons été capables de le faire. Un mystère qui fait partie de l’idiosyncrasie vitale, souvent déconcertante.


Cette solitude est positive, dans le sens où elle laisse cette saveur sur les lèvres. Cette saveur, cette sensation de se dire “allez !”. On avance pour les autres, mais surtout pour nous-même, qui avons tant travaillé et qui travaillons encore tant. Une puissante dette.


Complétez l’album d’images de votre amour propre. Ces aventures desquelles on sera les derniers témoins et qui constituent ces racines invisibles pour les autres qui nous ancrent dans la vie. Parfois, on en a raconté certaines, mais on a l’impression que personne ne pourra comprendre, car les autres n’ont pas vécu ce que nous avons vécu, n’ont pas été tel-le-s que nous avons pu être.

La pire solitude 

Le dernier type de solitude est le pire ; il s’agit de cette solitude que l’on peut ressentir quand on regarde autour de nous, que l’on cherche des gens autour de soi, mais qu’on ne voit personne. C’est avoir la sensation qu’à mesure que vous descendez les étages, les gens disparaissent. Jusqu’à ce qu’arrive le moment où il n’y a plus personne.

Vous préfériez vous dire que vous vous trouvez dans une partie de cache-cache et que vous avez la sécurité de remonter à la surface, comme lorsque vous étiez petit-e et que vous tentiez de rester sous l’eau le plus longtemps possible sans respirer. Or, maintenant, sans respirer, il n’y a pas que les poumons qui brûlent…c’est alors que vous vous demandez si vous avez vraiment envie de remonter à la surface. Penser que l’on est superflu-e, ce n’est pas la même chose que de sentir que l’on ne manque à personne.

Il ne reste alors plus rien de divertissant. Vous pouvez ouvrir les yeux, mais il n’y a pas de lumière autour de vous. Seulement des ombres, de plus en plus petites. Vous sentez que vous vous éloignez et que vous criez dans une langue transformée, de plus en plus différente de la vôtre. Vous commencez à vous dire que s’il était compliqué pour les autres de comprendre lorsque vous étiez proche d’elleux, maintenant, ce n’est plus seulement compliqué mais impossible…

Fermez les poings et frappez l’eau, comme si en s’échappant entre vos doigts elle pouvait former une véritable corde. Et parfois…quelqu’un vous freine, vous surprend et vous permet de retrouver la foi. Vous vous sentez bête de l’avoir perdue, d’avoir surestimé la distance, mais attention, car il y a peu de sensations qui réconfortent plus que celle de compter véritablement pour quelqu’un. Suffisamment pour changer de direction.

Or, ce n’est pas toujours le cas.


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