L'impact psychologique des premières règles
Rédigé et vérifié par Psychologue Elena Sanz
L’arrivée des menstruations est une expérience à laquelle, tôt ou tard, toute adolescente doit faire face. Cependant, bien qu’il s’agisse d’un événement tout à fait naturel et révélateur d’une bonne santé, il peut être vécu comme négatif et même traumatisant. Pour réduire l’impact psychologique des premières règles, il est essentiel que les jeunes filles soient accompagnées et soutenues par leur noyau familial.
Nous avons assurément fait des progrès en matière d’éducation sexuelle et reproductive. Ce qui, il y a des décennies, était considéré comme un tabou et était caché avec honte, est aujourd’hui expliqué dans les écoles à la fois au niveau des programmes et à travers des cours et des ateliers conçus à cet effet.
Malgré cela, et malgré des informations théoriques suffisantes, sur le plan pratique, la gestion des sentiments continue d’être un défi pour les jeunes filles. Il est donc nécessaire que les parents prennent conscience de ce que la ménarche peut signifier pour leurs filles et comment ils peuvent les accompagner dans cette transition.
L’impact psychologique des premières règles
Toutes les filles ne vivront pas l’arrivée des règles de la même manière ou ne s’y adapteront pas au même rythme. Certaines peuvent les accueillir avec enthousiasme, d’autres avec crainte. Dans tous les cas, il existe une série de réactions courantes qui doivent être prises en compte afin de les détecter et de les prévenir.
Le corps change
Après la ménarche, le corps de la jeune fille change : la masse osseuse et corporelle augmente, le bassin se dilate et il y a une augmentation régionale du tissu adipeux. Les seins se développent et des poils axillaires et pubiens apparaissent.
Cette transformation peut produire des complexes, le rejet de son propre corps et même l’apparition de troubles du comportement alimentaire.
L’enfance se termine
Au niveau biologique et symbolique, la première menstruation marque la fin de l’enfance. La jeune fille commence à être considérée comme une jeune femme et peut constater que les regards et le traitement des autres changent à la suite de cet événement.
Pour beaucoup d’entre elles, cela est déroutant, angoissant et déconcertant car elles ne ressentent encore pas, intérieurement, cette maturité qui leur est désormais attribuée. Cela est particulièrement vrai chez celles qui souffrent de puberté précoce, au point que chez ces jeunes filles, le risque de développer une dépression et d’autres difficultés psychosociales est plus élevé.
De plus, un processus de deuil peut se déclencher à cause de la perte du corps d’enfant et du statut de petite fille qui part pour ne plus jamais revenir. Bien que ce ne soit pas facile à verbaliser, la peur et la tristesse peuvent être présentes.
Le monde des adultes semble leur appartenir
Beaucoup de jeunes filles vivent cette transition avec enthousiasme et fierté et peuvent vivre le phénomène inverse : elles ne se languissent pas de l’enfance perdue mais se lancent plutôt à la découverte du monde des adultes. Elles se sentent matures, indépendantes, capables et peuvent être tentées de franchir les étapes plus rapidement qu’il ne le faudrait.
Le désir sexuel commence à se manifester et les parents peuvent observer, stupéfaits, le style vestimentaire, l’attitude ou les goûts de l’adolescente changer radicalement.
Les émotions sont incontrôlables
L’action hormonale joue un rôle important dans l’état émotionnel. Pour cette raison, les adolescentes peuvent commencer à éprouver une labilité émotionnelle difficile à comprendre et à gérer.
La tristesse, l’euphorie, la colère ou l’irritabilité apparaissent et disparaissent sans raison claire et avec une intensité inhabituelle, surtout dans les cas où elles subissent le syndrome prémenstruel. Cela peut effrayer la jeune fille si elle n’est pas accompagnée.
Peur, culpabilité et honte
Bien que ces cas soient de moins en moins fréquents, dans certains foyers, la désinformation ou le manque de communication à ce sujet sont si importants que les jeunes femmes peuvent vivre l’arrivée des règles avec peur, culpabilité ou honte.
Elles peuvent sentir ou comprendre, à partir des messages implicites qu’elles reçoivent de leur entourage, qu’il s’agit de quelque chose de déshonorant qui doit être caché ; ou même ne pas avoir connaissance de ce qui se passe dans leur corps et le vivre dans une véritable panique.
Comment prévenir l’impact psychologique des premières règles ?
Depuis la maison, il existe une série de directives qui peuvent être mises en œuvre pour prévenir ou réduire l’impact psychologique de la première menstruation :
- Offrir des informations suffisantes et pertinentes sur le cycle menstruel et reproductif. Expliquer ce qui se passe et ce à quoi les jeunes filles peuvent s’attendre à chaque instant. Savoir comment leur corps réagira et quels changements émotionnels elles pourront ressentir réduira la peur et la détresse.
- De même, il convient de discuter des différentes options disponibles : tampons, serviettes jetables ou réutilisables, coupe menstruelle… Si nécessaire, un professionnel de santé peut être consulté, qui pourra répondre aux doutes de la jeune femme.
- Le traitement de l’adolescente par les parents ne doit pas changer à la suite de la ménarche. En d’autres termes, ils doivent continuer à établir des limites adaptées à son âge et être proches et émotionnellement disponibles. Augmenter la surveillance ou les restrictions, à cause de la crainte des parents que la jeune fille ne tombe enceinte, est souvent contre-productif.
- Aider la jeune fille à gérer les changements de son image physique et rester attentifs aux éventuels comportements à risque, tels que la restriction de l’apport calorique ou l’exercice physique excessif. Ils peuvent indiquer le début d’un problème plus important.
Accompagner pour éviter l’impact psychologique des premières règles
Il est avant tout essentiel d’accompagner la jeune fille dans ce processus, en lui permettant d’exprimer ses émotions.
Les règles ne doivent pas être un tabou et cette période doit être traitée naturellement au sein de la famille. De cette façon, nous éviterons que l’impact psychologique des premières menstruations n’entraîne des troubles à long terme.
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