L'impact de l'anxiété sur le cerveau: le labyrinthe de l'épuisement
Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater
L’impact de l’anxiété sur le cerveau est énorme. Le cortisol, l’adrénaline et la norépinéphrine nous placent en état d’alerte et nous font nous sentir sur la défensive. Notre esprit est rapidement envahi de pensées irrationnelles, d’une peur qui dévore et paralyse. Il est également habité par ces émotions qui, comme une nuit sans lune ni étoiles, assombrissent complètement notre réalité. Peu d’états psychologiques peuvent être aussi intenses.
Les études démographiques nous disent que beaucoup de personnes vivent avec une anxiété chronique. Incapables de voir qu’il existe une autre façon de ressentir et de traiter la réalité, elles se laissent porter par ce cheval de guerre sans savoir comment réagir. D’autres, en revanche, vivent ce que l’on connaît sous le nom d’anxiété situationnelle. Parler en public, passer un entretien d’embauche ou un examen ou même se lier à des gens sont des exemples de moments où le drapeau rouge indiquant un danger est hissé. Inutile de dire que cela nous limite énormément.
“La peur aiguise les sens. L’anxiété les paralyse.”
-Kurt Goldstein-
Nous avons tous déjà croisé l’anxiété dans notre vie. Cette réponse humaine si naturelle qui, si l’on respecte les bonnes doses, peut agir comme une force motivante, nous échappe très souvent des mains. Elle finit par prendre le contrôle de nos vies, sans même que nous nous en rendions compte. Et quand cela arrive, tout se déforme et s’écroule, comme dans un tableau de Kandisky.
L’impact de l’anxiété sur le cerveau
Pour mieux comprendre l’impact de l’anxiété sur le cerveau, nous devons d’abord savoir la différencier d’une chose. Nous faisons bien sûr référence au stress. Par exemple, ce dernier répond à un processus d’activation physiologique qui surgit en tant que résultat à de multiples facteurs externes. En d’autres termes, il y a toujours un élément qui le déclenche au moment présent. La pression au travail, un excès de choses à faire, des problèmes familiaux, etc. Tout cela apparaît quand nous sommes conscients qu’il nous “manque des ressources” pour faire face à tous ces stimuli.
L’anxiété est un peu plus complexe. S’il est vrai qu’elle peut souvent surgir à la suite d’un stress, il faut bien avouer que nous ressentons parfois cette émotion sans savoir pourquoi. Il s’agit d’une chose interne, d’une chose qui éclate à plusieurs reprises et à différents moments. Nous sommes face à une réponse physiologique qui nous prépare à fuir ou à lutter face à une menace (réelle ou non).
L’anxiété est donc, intrinsèquement, différente du stress. Il est également plus difficile de la gérer à cause de la façon dont elle s’orchestre dans notre cerveau. Étudions cela de plus près.
L’amygdale
L’amygdale est une petite structure située au fond de notre cerveau. C’est elle qui traite et interprète tous les signaux sensoriels qui viennent de notre environnement. C’est aussi elle qui avertir le cerveau lorsqu’une menace ou un danger apparaît. Elle représente un peu ce capteur instinctif (parfois même irrationnel) qui nous fait réagir face à des peurs aussi communes que les araignées, l’obscurité, la hauteur…
L’hippocampe
L’hippocampe est la partie du cerveau reliée à notre mémoire émotionnelle. Si l’impact de l’anxiété sur le cerveau est intense et soutenu dans le temps, cette structure est l’une des premières à en souffrir. En effet, sa taille se réduit et nous souffrons de sérieux effets associés à cette altération. Les pertes de mémoire, les problèmes de concentration ou même le stress post-traumatique deviennent fréquents. Cet effet est habituel chez des enfants qui ont souffert de maltraitance, d’une peur permanente, d’angoisse, d’une sensation continue de danger…
Par ailleurs, il n’y a que quelques mois de cela, une découverte aussi intéressante que porteuse d’espoir a été publiée dans la revue “Neuron“. On a trouvé que les cellules responsables de l’anxiété étaient justement localisées dans l’hippocampe. On espère donc développer des médicaments plus précis pour réguler son activité.
Cortisol, norépinéphrine et adrénaline
L’inquiétude, la sensation d’alarme, la tension dans les muscles ou la tachycardie sont les effets de l’action de neurotransmetteurs très concrets. L’impact de l’anxiété sur notre cerveau est dû à cette conjonction infaillible (et effrayante) du cortisol, de la norépinéphrine et de l’adrénaline.
Tandis que l’amygdale se chargeait d’identifier le danger, ces neurotransmetteurs nous poussent à réagir. Le cerveau veut que nous nous défendions, que nous nous échappions, que nous réagissions… Et cela se fait en envoyant plus de sang dans les muscles. En accélérant le cœur, en apportant plus d’air aux poumons…
Cet état d’alarme pourra nous aider dans des moments très concrets mais uniquement lorsque la menace sera “réelle”. Cependant, quand ce n’est pas le cas et quand cette activation physiologique est constante, les problèmes surgissent. Mauvaise digestion, céphalées, hypertension, risque d’accidents cérébrovasculaires…
Que pouvons-nous faire face à l’impact de l’anxiété sur notre cerveau ?
Comme nous l’avons signalé au début, l’anxiété est une réponse physiologique. Il ne suffit donc pas de nous dire “calme-toi, tout va bien se passer”. Si notre cerveau pense qu’il existe un danger, nos raisonnements ne serviront pas à grand-chose. Par conséquent, il est recommandé de faire attention aux points physiologiques, organiques et corporels.
- Vous devez convaincre votre corps qu’il n’y a pas de menace. Comment ? En pratiquant la relaxation ou la respiration profonde. Mettez votre corps sur “pause” pour que votre cerveau se tranquillise aussi.
- Tirer parti de l’anxiété. Gérer l’anxiété n’est pas un problème de force de volonté. Il ne s’agit pas de faire disparaître cette réalité psycho-physiologique de notre cerveau. Il s’agit d’utiliser ce qu’elle nous apporte en notre faveur. Pour visualiser cette idée et y parvenir, nous pouvons nous servir des thérapies artistiques. Peindre est par exemple un moyen de donner forme à cette anxiété. Comme un monstre dévorateur, elle peut rapetisser, devenir plus inoffensive…
- De nouvelles habitudes, de nouvelles routines. Parfois, apporter des changements à notre quotidien peut être très efficace. Aller se promener, aller voir un concert chaque semaine, connaître de nouvelles personnes, faire du yoga… Tout cela peut changer la perception d’alarme de notre cerveau. Il pourra voir les choses d’une autre manière.
Enfin, n’hésitons pas à consulter un professionnel si cet état d’anxiété est plus fort que nous. Personne ne mérite de vivre en ayant peur. Personne ne doit vivre de façon permanente entre les griffes de cette anxiété chronique qui assombrit tout.
Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.