Les secrets de famille peuvent bloquer votre vie
La clé d’un malaise psychologique réside souvent dans les secrets de famille, qui cachent la honte et la culpabilité. Celles-ci sont transmises inconsciemment et finissent par conditionner le bien-être émotionnel des personnes.
Les secrets de famille sont un poids invisible. Ils sont ressentis mais, précisément parce qu’ils sont secrets, ils ne peuvent être saisis et encore moins être approchés et élaborés. S’il s’agit d’événements graves ou pervers, le résultat pourrait être une forte dépression sans explication, ou une manie, ou tout type de névrose ou de psychose.
La presse mondiale a passé en revue, par exemple, le cas de Jennifer Teege. Jennifer savait seulement qu’elle avait grandi dans un orphelinat et qu’à l’âge de 3 ans elle avait été adoptée par une famille. Quelque chose en elle l’empêchait de sentir totalement bien. C’est pourquoi elle a cherché et contacté sa mère biologique pour connaître son passé, ce qui ne satisfaisait pas non plus son agitation intérieure. Elle avait l’impression que, d’une certaine façon, de sombres secrets de famille la hantaient. Par ailleurs, elle a perçu la présence de quelque chose de “mauvais” dans sa vie.
Elle a appris plus tard que sa mère lui avait caché des informations importantes. Par exemple, que son grand-père avait été un commandant SS et qu’on l’appelait le Boucher de Plaszow. Il faut souligner qu’elle ne l’a appris que dans un livre et au travers de quelques documents. Puis, elle a commencé à mener sa propre enquête jusqu’à ce qu’elle réussisse à percer les secrets de famille. Selon ses propres mots : ” Je n’ai pu commencer à vivre ma vie authentique, à avoir une identité, que lorsque mes histoires de famille ont fait surface.”
L’importance des secrets de famille
Les secrets de famille existent aussi à cause d’embarras familiaux. C’est précisément ce qui devient l’objet de la dissimulation : ce qui fait honte. Et si ce sentiment apparaît, c’est parce que le secret est inacceptable, objectivement ou subjectivement. Sinon, on n’aurait pas besoin de le cacher.
La psychanalyse affirme que toute répression est un échec. Les secrets de famille sont une forme de répression collective. Ce qui s’est passé est envoyé dans une zone sombre avec l’idée que cette dissimulation va le faire disparaître. Cependant, le cacher, c’est précisément le contraire qui se produit. Ce contenu, de toute évidence, restera plus vivant que jamais, même si personne ne peut le voir.
Tout ce qui est refoulé finit tôt ou tard par revenir et reste plus vivant que jamais. Ainsi en matière de contenus refoulés, il se passe la même chose qu’avec la matière : elle n’est pas détruite, mais se transforme. En quoi ? En névrose ou psychose.
Les sentiments et les émotions qui sont héréditaires
Cette honte que renferment les secrets de famille s’accompagnent toujours de culpabilité. Une telle culpabilité est l’un des sentiments les plus toxiques et les plus nocifs auxquels un être humain puisse faire face. Elle rend la personne qui la vit indigne, et la pousse à chercher des moyens de se punir inconsciemment. Elle projette ou avoue cette culpabilité constamment, même si elle n’en parle jamais directement.
Dès la naissance, nous recevons de la part de notre environnement un ensemble de messages implicites et explicites. Par exemple, nous pouvons sentir et pressentir que notre mère est excessivement nerveuse et sombre. Au cœur de ces comportements, qui nous sont étranges, il y a sûrement un contenu refoulé qui nous est transmis.
Tout ce qui n’est ni dit ni connu est filtré dans la vie d’une manière imprécise mais forte. Les secrets de famille, lorsqu’ils sont très graves ou sont couverts d’une grande culpabilité, rendent leurs détenteurs malades. Elles sont aussi implicitement transmises aux générations suivantes, qui n’héritent pas de la connaissance de ce qui s’est passé, mais de ses effets sur la psyché.
La mémoire transgénérationnelle
Chacun de nous est l’enfant d’une histoire et d’une position face à la vie. Lorsque nous naissons, nous sommes un nouveau chapitre dans cette histoire et dans cette perspective. Nous ne partons pas de rien, mais nous sommes précédés d’un ensemble de faits qui définissent une bonne partie de ce que nous sommes.
C’est pourquoi il est très important de connaître cette mémoire transgénérationnelle afin de mieux se comprendre et de découvrir une partie importante de qui nous sommes. Toutes ces informations sont fondamentales pour notre développement et notre bien-être. Connaître et comprendre nos ancêtres est une façon d’interpréter nos sentiments, nos émotions et nos attitudes.
Si nous ne connaissons pas les détails de la vie de nos ancêtres, ces derniers continueront à conditionner nos expériences. En chacun de nous vit l’écho de ceux qui nous ont précédés. Beaucoup de conditionnements inconscients proviennent de secrets de famille ou d’informations que nous ne connaissons pas. Pour beaucoup de gens, c’est là que résident la clé d’un certain malaise émotionnel, ainsi que la façon de le surmonter.
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- Rodríguez, C. & Espinoza, A. (2007). La memoria enquistada, un acercamiento al trauma transgeneracional. Revista Reflexión, 33, 1-8.
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