J'ai moins de mal à parler à des inconnus qu'à des connaissances

Sénèque a dit, il y a des siècles de cela, que "l'une des plus belles qualités de la véritable amitié est de comprendre et d'être compris". 
J'ai moins de mal à parler à des inconnus qu'à des connaissances
Sergio De Dios González

Relu et approuvé par le psychologue Sergio De Dios González.

Dernière mise à jour : 27 janvier, 2023

Que se passe-t-il lorsque vous ne vous sentez pas compris par des amis ou des proches ? Vous choisissez peut-être de parler à des inconnus pour compenser ce manque. Vous pouvez même vous sentir beaucoup mieux grâce à cela. Or, est-ce normal d’avoir moins de mal à parler à des inconnus qu’à des connaissances ? Quels mécanismes se mettent en marche pour que ce phénomène si curieux se produise ?

Même si ce n’est pas habituel, ce peut être considéré comme normal. Il existe des profils de personnes qui ont du mal à se lier à des gens qu’elles connaissent. Elles rencontrent plus de difficultés, se sentent moins sûres. Pourquoi? Cela est dû à la peur du jugement négatif, voire positif, que les autres peuvent effectuer.

Pourquoi nous sentons-nous à l’aise lorsque nous parlons à des inconnus ?

Parler avec des inconnus peut nous faire nous sentir à l’aise. Et lorsque nous disons “parler”, nous faisons référence à établir d’autres types de relations sociales. Prendre une douche dans le vestiaire du gymnase ou entamer une conversation au travail, par exemple.

Cependant, lorsque nous sommes avec un ami ou un proche avec lequel nous avons déjà un lien de confiance,  nous pouvons ressentir une honte ou une peur terrible. Oui, nous pouvons nous sentir mal. Nous avons peur de ce que les autres peuvent penser de nous. De l’image négative qui peut se former dans leur tête. Nous ne voulons pas qu’ils connaissent nos défauts. Ceci obéit à la mauvaise image que nous avons de nous-mêmes. D’une certaine façon, nous avons honte de notre physique, de nos habiletés sociales, etc.

parler à des inconnus

Curieusement, la peur que nous ressentons ne vient pas seulement du jugement négatif qui pourrait être fait. Car si ce dernier est positif, nous pouvons aussi en avoir honte, comme nous l’avons dit. Cela veut dire que nous faisons preuve d’insécurité.

Le fait est qu’en conversant avec des inconnus, les sujets sont normalement plus vides, routiniers… Comme si nous suivions un scénario qui n’a pas été écrit mais auquel nous sommes habitués et qui nous fait nous sentir à l’aise. Dans ce type de situations, nous pouvons en arriver à interpréter un rôle, c’est-à-dire ne pas nous montrer tels que nous sommes réellement. Pourquoi? Parce que ce moment sera court et parce que nous ne recroiserons probablement plus cette personne.

Les psychologues pensent même qu’interagir avec des inconnus nous offre des bénéfices différents de ceux que nous pourrions obtenir en parlant à des proches. Selon une étude réalisée par Elizabeth Dunn, professeure de psychologie à l’Université de Colombie Britannique, parler avec des inconnus pousse les personnes à se sentir plus joyeuses, à se comporter de façon plus agréable et à se sentir intégrées à la communauté.

Pourquoi parlons-nous plus librement avec des inconnus ?

La clé réside dans la trivialité de la conversation. Si vous avez l’habitude de travailler avec un public, vous n’aurez pas de mal à être sympathique avec des gens que vous ne connaissez pas. Vous savez que vous parlerez du temps ou de la vie puis que cette personne disparaîtra.

Cependant, lorsque la conversation gagne en intimité, vous commencez peut-être à vous montrer tel que vous êtes. C’est là qu’apparaît la peur du jugement de l’autre. Tout comme la honte de nous montrer tels que nous sommes réellement.

Un phénomène très curieux se produit alors. L’image qu’un inconnu se fera de nous ne va pas nous préoccuper. Ce n’est pas du tout le cas lorsque nous parlons à un proche ou une connaissance.

Il est évident que plus nous gagnerons en intimité avec une personne, plus elle se concentrera sur nos attributs positifs et également nos défauts. L’effet que nous causons chez cette personne est peut-être trop difficile à accepter.

Que faire si vous êtes dans ce cas ?

La psychologue clinique Encarni Muñoz Silva nous offre une série de trucs que nous pouvons mettre en pratique au moment de parler avec des gens que nous connaissons déjà. Les voici:

  • Lorsque vous parlez avec un proche, pensez à ce qui vous fait réellement peur et à ce qui pourrait se passer. Ce ne serait sûrement pas si grave.
  • Dites-vous que vous ne pouvez pas vivre constamment derrière un masque ou une armure. Vous ne pourrez pas plaire à tout le monde. Certaines personnes vous rejetteront: vous devez apprendre à vivre avec cette réalité.
  • Assurez-vous de la gravité de votre secretNe pouvez-vous réellement pas le raconter ? Qu’avez-vous à cacher ?
  • Vous avez peut-être peur qu’on vous fasse du mal. Or, si vous vous protégez derrière une armure, ce ne sont peut-être pas les gens qui vous feront du mal mais vous-même. En effet, vous ne ferez confiance à personne. Et ne développerez pas les habiletés sociales indispensables pour vivre en groupe.
  • Vous ne devez pas avoir peur de vous montrer tel que vous êtes, avec vos erreurs, vos défauts et vos réussites. Vous devez seulement essayer de les corriger s’ils ne vous plaisent pas. Ne les cachez pas à ceux qui ont confiance en vous car eux-mêmes ont leurs défauts. Nous en avons tous.

“Le plus beau cadeau de la vie est l’amitié et je l’ai reçu.”

-Hubert H. Humphrey-

parler à des inconnus

Sachez qu’il est relativement normal de parler avec des inconnus. Et de se sentir mal lorsqu’on le fait avec des proches. Mais les choses ne doivent pas forcément se passer de la sorte. L’idéal est de se sentir à l’aise avec les personnes que nous connaissons déjà. Évitez de ressentir de la tension et de l’anxiété à cause de ce petit problème. Car cela ne vous mènera nulle part.

 

 


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