Les schémas, la partie immergée de l'iceberg
Rédigé et vérifié par Psychologue Alicia Escaño Hidalgo
Le terme “schéma” est utilisé dans de nombreux domaines d’études. D’une manière générale, les schémas sont une structure, un référentiel ou un profil. Ce concept a une histoire particulièrement riche en psychologie, principalement dans le domaine évolutif.
Un schéma serait un modèle imposé sur la réalité ou une expérience pour aider les individus à l’expliquer, à arbitrer la perception et à orienter leurs réponses. Depuis la thérapie des schémas de Young, ce terme renvoie à différentes expériences vécues pendant l’enfance que l’on pourrait qualifier de toxiques : ce sont les “schémas précoces inadaptés”.
Il y a alors un modèle généralisé composé de souvenirs, d’émotions, de cognitions et de sensations corporelles. Le schéma est relatif à soi et à sa propre relation avec l’environnement. Il se développe pendant l’enfance ou l’adolescence, se perpétue tout au long de la vie, et, il est dysfonctionnel pour la personne à un degré significatif.
En somme, les schémas précoces inadaptés sont des schémas émotionnels et cognitifs contre-productifs qui apparaissent tôt dans le développement d’un individu et se répètent indéfiniment tout au long de sa vie. La métaphore de l’iceberg nous permet de visualiser ce schéma : le schéma est la partie submergée, inconsciente, celle qu’on ne voit pas.
Le schéma s’active au moment où survient un événement présent semblable à celui vécu dans l’enfance. Lorsqu’un de nos schémas est activé, une émotion négative intense est donc ressentie : peur, douleur, colère, etc.
L’origine des schémas
Lorsque nous sommes enfants, nous avons des besoins émotionnels fondamentaux qui doivent être satisfaits. Un enfant a besoin d’affection, de nourriture et de vêtements. Ces éléments assurent sa survie. La thérapie des schémas détermine les cinq besoins fondamentaux d’un enfant :
- Un sentiment de sécurité envers les autres, en particulier avec ses parents
- Autonomie, compétence et sentiment d’identité
- La liberté d’exprimer des besoins et des émotions
- Spontanéité et jeu
- Limites réalistes et maîtrise de soi
Ce sont des besoins universels que nous devons tous satisfaire. Le problème est que parfois certains enfants ne répondent pas à ces besoins essentiels.
Lorsque les patients sont dans une dynamique adulte qui active leurs schémas d’enfance, ils vivent le drame de leur enfance, drame qui, généralement, concerne l’un des parents.
D’autres influences, telles que les amis, de l’école, du quartier ou de la culture dans laquelle l’enfant est élevé, deviennent plus importantes à mesure que l’enfant grandit et peuvent également influencer le développement de ces schémas. Cependant, ces influences ne sont pas aussi puissantes ou aussi intenses que celles du noyau familial pendant l’enfance.
Les schémas à l’âge adulte
Comme nous l’avons vu, des schémas se forment pendant l’enfance en raison de besoins non satisfaits, de déficiences émotionnelles qui finissent par créer une blessure. Cette blessure non cicatrisée continue de faire mal même lorsque l’individu a mûri. C’est la partie immergée de l’iceberg : elle reste latente, mais dès qu’un événement nous est familier, le schéma s’active.
Lorsque le schéma s’active, l’enfant refait surface afin de satisfaire ce besoin qui n’a pas été satisfait en son temps. Le problème est que de nos jours, et d’un point de vue rationnel, l’adulte n’a plus besoin de ce dont il avait besoin.
Cet enfant est en quelque sorte caché dans ce corps mature. Cet enfant caché, cette zone immergée, active certaines émotions chez l’adulte et lui fait revivre encore et encore son passé.
Par conséquent, le but est de soigner l’enfant et de briser les schémas. L’adulte doit se rendre compte que ces besoins n’ont pas été comblés à l’époque. Et il est important qu’il commence à accepter cette réalité.
Une fois que ce dernier accepte que le passé ne peut pas être modifié, il peut prendre des mesures qui vont à l’encontre de ce schéma qui le fait revivre son enfance. L’un des moyens d’y parvenir est d’utiliser des procédures comportementales.
Si, par exemple, un enfant a été “abandonné” par ses parents et a été élevé par quelqu’un d’autre, il se peut que, une fois adulte, il ait toujours l’impression que ses partenaires vont l’abandonner. Cela peut l’empêcher de s’ouvrir et d’établir des relations de ce type.
Dans ce cas de figure, l’objectif thérapeutique consisterait à s’exposer à la rencontre de partenaires potentiels et de risquer un nouvel “abandon”. Cependant, ce nouvel “abandon” ne supposerait pas un besoin non satisfait, comme ce fut le cas dans l’enfance, puisqu’aucun adulte n’a besoin d’un autre adulte pour fonctionner.
Il est également souhaitable que l’adulte commence à protéger cet enfant qui présente des déficiences. Donnez-vous de l’amour, prenez soin de vous, acceptez-vous et validez-vous. L’idée est d’arrêter de blesser l’enfant intérieur, et de l’aider à surmonter ses lacunes et ses blessures.
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- Young, J. (2013). Terapia de esquemas. Guía práctica. Descree de Brouwer.
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