Les différentes phases du choc culturel
Rédigé et vérifié par Psychologue Elena Sanz
Dans un monde de plus en plus globalisé, les migrations sont de plus en plus courantes. Les causes qui peuvent conduire un individu à quitter son lieu d’origine sont diverses. Bien que nous soyons tous conscients du défi que suppose cette décision, nous ne connaissons pas toujours les phases de choc culturel qui surviennent au cours des premières années.
Le besoin de s’adapter à une nouvelle culture, une nouvelle langue et un style de vie différent a un réel impact émotionnel. C’est ce qu’on appelle le choc culturel, une expérience dans laquelle des émotions telles que la peur, la tristesse, l’euphorie, la confusion et l’incertitude sont présentes.
Cependant, ce processus n’est pas statique, ni continu. Le migrant passera par différentes étapes, chacune avec leurs propres caractéristiques, jusqu’à ce qu’il s’adapte à son nouvel environnement. Ce processus peut prendre des années. Approfondissons le sujet.
Les phases du choc culturel
Plusieurs auteurs ont étudié l’impact d’une nouvelle culture sur la personne qui se déplace d’un pays à l’autre. A cet égard, la théorie de la “courbe en U” de Lysgaard (1955) se démarque, une théorie selon laquelle il y a trois étapes dans le processus d’ajustement culturel.
Dans un premier temps, la personne ressent de l’euphorie. Plus tard, elle fait face à une dissonance cognitive et à un déséquilibre qui finira par se stabiliser.
Cependant, c’est la théorie de Gullahorn et Gullahorn (1963) qui a eu le plus grand impact. D’après cette théorie, les phases du choc culturel sont au nombre de cinq et suivent la forme d’un W : le migrant connaît des hauts et des bas cognitifs et émotionnels lorsqu’ils s’adaptent à son nouveau lieu de résidence.
La courbe W et les cinq phases du choc culturel
1. La lune de miel
Dans cette première étape, l’excitation, le bonheur et l’euphorie sont les principales émotions. Le pays hôte est fascinant, passionnant et nouveau. Les différences ont tendance à être perçues comme positives et nous sommes motivés à apprendre et à coopérer. De plus, nous nous sentons encore proches de notre culture.
2. Le choc
À ce stade, le sentiment de nouveauté a disparu et la nouvelle réalité est irritante, froide et étrange. Les valeurs et le mode de vie du nouveau lieu de vie ne sont ni compris ni partagés et l’idée surgit que tout était mieux dans le lieu d’origine.
L’hostilité, l’anxiété, la frustration et la tristesse marquent cette phase et il se peut que des symptômes somatiques apparaissent. Le réseau de soutien social que nous avions autrefois (famille et amis) semble maintenant loin et inaccessible.
3. Le réglage initial
Pendant la phase d’adaptation, des émotions positives et agréables refont surface. La nouvelle culture et ses coutumes nous sont déjà familières et compréhensibles. Nous avons atteint un niveau de confort adéquat et la solitude n’est plus aussi prononcée. La vision est désormais plus objective : nous nous sentons prêts à profiter de notre nouvelle routine.
4. L’isolement mental
Cette phase survient généralement après une visite dans le pays d’origine. On constate que les choses ont changé, ce qui affecte le sentiment d’ appartenance : nous sommes pris au piège entre deux mondes auxquels nous n’appartenons pas pleinement. Le sentiment de nostalgie d’un passé qui n’existe plus est évident.
De plus, dans le pays hôte, nous avons déjà établi une routine, il n’y a plus de nouvelles stimulations. Nous pouvons alors penser penser que notre ancienne vie et notre ancien environnement nous manquent. Le sentiment de solitude prédomine.
5. L’adaptation
Enfin, la culture, les coutumes et les valeurs du nouveau pays nous sont totalement familières et propres. Nous avons réussi à nous adapter à vivre et à travailler dans cet endroit sans nous sentir étranges ou frustrés. Nous sommes à l’aise et nous nous sentons chez nous.
Surmonter les phases de choc culturel
Passer par les différentes phases de ce processus d’ajustement culturel peut prendre plusieurs années. En outre, il est important de souligner qu’il ne s’agit pas d’un processus linéaire. Les phases peuvent alterner et se répéter plusieurs fois avant une adaptation complète.
Connaître leur existence peut aider le migrant à comprendre les émotions qu’il vit, à les normaliser. Cela atténuera le sentiment d’incertitude : il saura à quoi s’attendre et le processus, espérons-le, se terminera avec succès.
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- Black, J. S., & Mendenhall, M. (1991). The U-curve adjustment hypothesis revisited: A review and theoretical framework. Journal of international business studies, 22(2), 225-247.
- Gullahorn, J. T., & Gullahorn, J. E. (1963). An extension of the U-curve hypothesis. Journal of Social Issues, 19(3), 33–47
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