L'échelle de gravité de la déficience intellectuelle
Rédigé et vérifié par le psychologue Sergio De Dios González
Dans cet article, nous allons vous présenter l’échelle de gravité de la déficience intellectuelle. Elle s’utilise dans le domaine clinique.
En la connaissant, nous pourrons mieux comprendre comment la déficience est évaluée. Et de quelle manière on parvient à un diagnostic qui la place dans l’un des quatre sous-types identifiés.
Qu’est-ce que la déficience intellectuelle ?
Il s’agit d’un trouble du développement neurologique, c’est-à-dire un trouble qui commence à l’enfance. Il se caractérise par une détérioration cognitive et une difficulté à s’adapter en termes conceptuels, sociaux et pratiques.
Pour établir un diagnostic, ces trois caractéristiques doivent être présentes :
- Détérioration cognitive : difficultés pour la résolution de problèmes, la planification, le raisonnement, etc. Elle est fréquente lorsque l’enfant présente des difficultés scolaires ou des difficultés pour la planification d’activités ou de jeux à la maison.
- Difficulté d’adaptation (conceptuelle, sociale et pratique) : difficulté pour l’autonomie personnelle, la responsabilité sociale, la communication sociale, etc. On peut la détecter quand l’enfant se sent forcé de communiquer avec d’autres personnes. Qu’elles soient de son âge ou non.
- Début au moment du développement : les difficultés antérieures doivent avoir commencé dans l’enfance.
Une fois la déficience détectée, il faut déterminer la gravité du trouble. Dans ce but, nous pouvons avoir recours à l’échelle de gravité de la déficience intellectuelle. Nous prendrons alors en compte le niveau d’habileté cognitive. Et aussi la capacité d’adaptation.
En quoi consiste l’échelle de gravité de la déficience intellectuelle ?
Si l’on considère que la capacité cognitive est altérée, l’évaluation doit être complétée par une analyse qualitative des habiletés adaptatives du sujet. Ainsi, l’échelle se compose de trois domaines liés à l’adaptation sociale:
- Domaines conceptuels : ce domaine fait référence à la compréhension et à l’usage de la pensée abstraite. Il s’agit par exemple de la compréhension du langage symbolique. De la compréhension et l’usage du temps, de l’argent, entre autres.
- Domaines sociaux : il se réfère aux habiletés de socialisation de la personne. Avec qui se lie-t-elle, comment le fait-elle ? Quels outils sociaux est-elle capable d’utiliser pour s’exprimer ?
- Domaines pratiques : ce point se caractérise par les habiletés au niveau du soin personnel. De l’hygiène. Du développement professionnel, entre autres.
Comment identifier chaque niveau de déficience intellectuelle ?
Déficience intellectuelle légère
Très souvent, ce type de déficience intellectuelle passe inaperçu. Une grande partie de ces personnes parviennent à devenir indépendantes et sont capables de s’adapter pour mener une vie “normale”. Elles peuvent compenser leur manque de “fluidité” cognitive par un travail manuel ou en prenant plus de temps pour réaliser une tâche.
Leurs difficultés sont fréquemment prises pour une absence d’intérêt, de la distraction, une mauvaise humeur, une démotivation, etc. Ce peut parfois être le cas mais il vaut mieux consulter un spécialiste qui nous aidera à savoir ce qu’il se passe réellement.
Ces personnes ont aussi besoin, en général, de plus de temps pour apprendre. Leurs principales difficultés sont la planification, le raisonnement abstrait, la détermination de stratégies, de priorités, entre autres. Elles sont capables d’avoir des connaissances en langage et en arithmétique mais ont des difficultés lorsque la complexité augmente.
Sur le plan social, elles peuvent communiquer avec leur entourage de façon acceptable. Cependant, la déficience peut être perçue, dans le cas des enfants, au moment de jouer. Ainsi, et en définitive, la personne avec ce degré de déficience peut développer des habiletés conceptuelles, sociales et pratiques mais à un niveau de complexité plus basique qu’une personne sans déficience.
Déficience intellectuelle modérée
À la différence de l’antérieure, le pronostic est plus réservé. Les faiblesses au niveau des habiletés conceptuelles, sociales et pratiques sont plus évidentes. Ici, nous ne pouvons plus parler d’indépendance “presque normale”.
La capacité d’apprentissage est plus limitée. Par conséquent, l’absence de développement au niveau des habiletés conceptuelles complique l’habileté à travailler de façon abstraite. Lorsqu’il faut travailler avec des réalités qui ne sont pas tangibles ou avec des hypothèses, ces personnes se sentent perdues. Leur développement dans un environnement social est aussi limité.
Leurs habiletés pratiques, avec ce diagnostic, dépendent davantage d’un soutien externe. Dans des activités de type pratique (soin personnel, hygiène, activités domestiques, etc.), elles ont besoin d’une plus longue période d’apprentissage.
Déficience intellectuelle grave
Ici, les apprentissages conceptuels significatifs ne sont plus réalisés. On ne s’attend plus à une compréhension symbolique complexe et on passe à une compréhension plus matérielle.
Les outils principaux de ces personnes pour se développer sur le plan social sont les phrases simples. En plus des gestes et gesticulations. Leur cercle social se réduit encore plus au domaine familial. La personne devient dépendante au niveau des activités pratiques. Même si elle l’est un peu moins qu’une personne avec une déficience intellectuelle profonde: c’est une question de degré.
Déficience intellectuelle profonde
Nous parlons ici d’une personne complètement dépendante. Sa compréhension conceptuelle se limite uniquement à la communication matérielle et se fait difficilement.
Par conséquent, une bonne partie de sa socialisation est possible grâce aux mimiques. Surtout lorsqu’elle veut ou rejette quelque chose qu’elle a vu. Beaucoup sont capables de suivre des instructions simples ou des processus qu’elles ont automatisés.
Que faire ?
Maintenant que vous connaissez les quatre sous-types de déficience intellectuelle, vous pouvez devenir un “détecteur précoce”. Si vous détectez l’un de ces profils, faites appel à un spécialiste.
Souvenez-vous des informations antérieures pour garder votre calme en cas de doute. Le stress ou l’anxiété, par exemple, peuvent affecter les fonctions cognitives de n’importe quelle personne, et encore plus des enfants. Derrière un faible rendement académique ou un désintérêt social, il n’y a pas automatiquement de trouble.
Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.