Le syndrome du bonheur ajourné
Relu et approuvé par le psychologue Sergio De Dios González
Le syndrome du bonheur ajourné (ou DHS, deferred happiness syndrome) est une conséquence de notre mauvaise gestion du temps. Les plans que nous nous étions fixés sont sans cesse remis à plus tard à cause de différentes obligations qui s’enchaînent inexorablement.
Les émotions négatives qui dérivent de cette habitude perverse peuvent affecter notre rendement ainsi que nos relations personnelles et professionnelles. Elles peuvent même finir par changer notre personnalité. Il est donc important de savoir gérer les obligations et les plaisirs afin que les premières n’écrasent pas les seconds.
Le bonheur et autres émotions
Le bonheur est ce que l’on appelle une émotion positive. Pourquoi ? Parce qu’en général, ses effets sur l’organisme et les relations sont positifs. Nous pouvons dire que nous ressentons du bonheur quand nous nous sentons pleinement satisfaits. Cette satisfaction, née de la réalisation d’un objectif ou d’une expérience agréable, ne peut être perturbée.
Nous avons tendance à penser, à tort, que le bonheur est une émotion qui sera toujours positive. Mais attention! A priori, ses effets sont positifs mais notre esprit peut nous tromper.
Nous ressentons une pointe de bonheur (ou, du moins, de plaisir) quand nous imaginons, nous souvenons ou souhaitons vivre des moments heureux. Mais cette illusion de bonheur ne dure pas longtemps. Par conséquent, elle peut se transformer en frustration, en lassitude et en stress.
Les symptômes du syndrome du bonheur ajourné
Pour savoir si nous souffrons de ce syndrome, nous pouvons prêter attention aux symptômes suivants:
- Vous recherchez constamment quelque chose de mieux. Vous n’êtes jamais satisfaits de vos réussites et voyez toujours des opportunités d’amélioration. Inévitablement, celles-ci enlèveront tout intérêt à vos succès et vous ne les valoriserez plus.
- Vous êtes obsédé par l’argent et économisez tout ce que vous pouvez, dans le but de le dépenser quand vous en aurez besoin. Or, ce moment n’arrive jamais car rien n’est jamais assez urgent.
- La peur de l’échec vous obsède tellement que vous préférez rester dans la situation dans laquelle vous vous trouvez au lieu de grandir sur le plan familial ou professionnel.
Ces trois symptômes, rassemblés ou pris individuellement, sont la preuve que vous avez besoin d’un changement. Remettre votre bonheur à plus tard ne fait que donner libre cours aux émotions négatives. Et nous empêche d’être réellement heureux. Très souvent, à la fin, le bonheur n’arrive plus car nous l’avons trop retardé.
Les conséquences du décalage du bonheur
Les effets du syndrome du bonheur ajourné sont évident. Nous deviendrons apathiques, mélancoliques ou irritables. En réalité, la personne qui souffre de ce syndrome ne fait qu’ajourner continuellement son bonheur en se projetant constamment dans le futur. Celui-ci finit par ne plus arriver.
Ainsi, une peur finit par apparaître. Une peur de l’échec, mais également du risque en soi. Nous avons peur de mettre en danger un style de vie considéré comme raisonnable ou stable. Le fait est que, très souvent, cette image de la vie n’est pas réelle. Elle résulte de l’idée selon laquelle “nous ne devons pas aspirer à plus de choses”.
Comment faire face au syndrome du bonheur ajourné ?
Si nous souffrons de ce syndrome, nous ne sommes peut-être pas conscients de notre problème. En revanche, si nous savons bien ce qu’il nous arrive, il est important d’agir le plus tôt possible.
Mettez de l’ordre dans vos priorités
La solution consiste à se concentrer sur ce qui est réellement important. Ceci ne coïncide pas toujours avec ce qui est urgent. Qu’est-ce que cela veut dire? Que vous devez établir des priorités ou consacrer du temps à ce qui vous passionne. Il s’agit simplement de voir que vous avez besoin d’un espace pour apprécier des choses et pas seulement pour souffrir ou vous sacrifier. Même si ce sacrifice peut vous faire vous sentir bien par la suite.
Cette envie d’être heureux vous poussera probablement à prendre des risques. Ces derniers sont nécessaires pour avancer. Si nous les évitons constamment, nous finirons par perdre en qualité de vie… et tout cela grâce à ces limitations que nous nous fixons nous-mêmes. Des limitations qui nous laissent peu de marge de manœuvre.
Songez à ce qui vous rend déjà heureux
Personne n’est entièrement malheureux. Nous avons tous quelque chose qui nous rend heureux dans notre vie et il s’agit d’un point de départ intéressant. Au lieu de continuer à projeter notre bonheur, même si cette projection se fait pour réorganiser nos priorités, vivre dans le présent nous aidera à changer.
Si certaines habitudes vous font déjà vous sentir bien, comme lire ou voyager pendant quelques jours, essayez de ne pas laisser vos obligations piétiner ces moments. En fin de compte, face au syndrome du bonheur ajourné, le plan de l’hypothèse est beaucoup moins tangible que la réalité.
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