Le souci du paraître sur les réseaux sociaux

Le paraître sur les réseaux sociaux semble être promu par un besoin naturel d'approbation sociale. Nous cherchons constamment à être acceptés et soutenus par les autres.
Le souci du paraître sur les réseaux sociaux
Laura Rodríguez

Rédigé et vérifié par Psychologue Laura Rodríguez.

Dernière mise à jour : 27 décembre, 2022

Dans l’actualité, il existe un réel souci de paraître sur les réseaux sociaux. Sommes-nous aussi heureux que nous nous efforçons de le montrer sur notre profil ? Cette question fait référence au concept de “bonheur”, parfois fictif, que nous montrons continuellement sur les réseaux.

Si nous surfons sur les réseaux (et peu importe le réseau), nous pourrons observer des posts de personnalités qui parcourent le monde le sourire aux lèvres ou encore la photo d’un ami, auquel nous n’avons pas parlé depuis des semaines, qui comme dans un film, dévoile son amour parfait aux côtés de sa petite amie.

Selon l’Etude Annuelle des Réseaux Sociaux élaborée par IAB Espagne, nous sommes connectés environ 37 heures par semaine. Cela correspond à environ 22% de notre temps.

Pour cette raison (et selon l’étude de IAB), notre vie sociale est étroitement liée aux plateformes sociales d’Internet. Il n’est donc pas étrange de voir que nos utilisons ces outils pour envoyer des messages aux personnes de notre entourage.

Pour résumer, nous sommes constamment connectés à Internet et aux réseaux. Ces derniers font partie de notre quotidien de la même manière que les concepts “d’apparence” et de “selfies” en font partie. Nous pouvons donc nous demander “Quelle partie de la réalité montrons-nous sur les réseaux sociaux ?”, “En quoi consistent les concepts nommés précédemment?”.

Dans cet article, nous répondrons à ces interrogations.

Nous avons le besoin flagrant de montrer au monde que nous sommes heureux. Et ce, même si ce n’est pas nécessairement la réalité.

Le paraître sur les réseaux sociaux

“L’apparence” sur les réseaux sociaux : un besoin d’approbation sociale ?

Selon différentes recherches, il existe un besoin véritable de plaire aux autres. Ce besoin s’exprime par un besoin d’approbation social et de paraître sur les réseaux sociaux. Certaines études sont réalisées à ce sujet. Cela fut par exemple le cas de l’Université nationale autonome du Mexique avec l’étude La deseabilidad social revalorada : más que una distorsión, une necesidad de aprobación social (La désirabilité sociale réévaluée : plus qu’une distorsion, un besoin d’approbation social).

En fait, le souci de paraître sur les réseaux sociaux semble être promu par un besoin inhérent d’approbation sociale. Nous avons besoin d’être acceptés et soutenus par les autres. C’est ce qui explique notre joie lorsque nous postons un selfie et qu’il est salué par les likes et les commentaires flatteurs. Car en vérité, qui n’aime pas les compliments ?

Mais que signifie “apparence” ? Sur les réseaux, l’apparence est un terme qui fait référence à la tendance à adopter des habitudes ou des activités dans le but de paraître ou de faire bonne impression vis-à-vis des autres.

Le psychologue José Elias définit le concept d’apparence comme “l’adoption de certaines habitudes, gestes et attitudes visant à projeter une bonne image (une image qui reçoit une reconnaissance positive), dans le but de prouver aux autres que nous sommes heureux même si ce n’est pas réellement le cas ou que nous n’en sommes personnellement pas convaincus.

En d’autres mots, selon l’auteur, l’apparence est le besoin d’approbation sociale vis-à-vis d’images de nous que nous montrons et qui ne font pas forcément référence à la réalité.

Nous vivons avec un besoin constant d’approbation sociale. D’où le développement de “l’apparence” si importante sur les réseaux.

L’effet du “bonheur contagieux”

Selon une étude de l’Université de Californie, l’état moral des individus est modifié et conditionné par les posts qu’ils observent sur les réseaux sociaux. En fait, le contenu qui est publié “cherche à projeter une image de “bonheur contagieux”. Selon cette même étude, le fait de percevoir la joie et le bien-être des autres nous pousse à vouloir atteindre ce même état. Nous finissons donc par publier des contenus similaires sous l’effet du “bonheur contagieux”.

Ainsi, le fait de montrer son “bonheur” sur les réseaux est contagieux. Cela promeut le souci de paraître sur les réseaux sociaux, c’est-à-dire, la vague continue de messages et de photos “joyeux”.

Le faux bonheur et le paraître sur les réseaux sociaux

Ce que nous publions fait-il partie de la réalité ?

Yolanda Pérez, docteure en psychologie assure qu’il y a de tout. “Certaines personnes montrent la réalité, d’autres présentent des choses irréelles et d’autres ne racontent qu’une demie vérité. Ces dernières sont les plus nombreuses”. L’auteure ajoute même qu’avec nos photos, “nous montrons notre beauté, notre sympathie et nos sourires pendant un instant. Mais ces photos réelles ne montrent pas notre réalité dans sa totalité puisqu’une journée est composée de 24 heures et qu’il est impossible de sourire autant.

La réalité que nous projetons sur les réseaux n’est probablement pas complète. Il est impossible d’être tout le temps heureux : la vie est pleine d’émotions positives et négatives. Et ignorer les émotions négatives ne nous fera que plus de mal.

En résumé, il est clair que ce que nous voyons sur les réseaux sociaux n’est pas un reflet de la réalité. Comme nous l’avons expliqué, l’apparence sur les réseaux sociaux est relative. Ne tombons pas dans le piège des réseaux nous poussant à penser que certaines personnes vivent un état de bien-être maximal pendant les 24 heures qui constituent une journée. Nous avons tous des moments de déprime, de tristesse, d’angoisse.

Avoir des mauvais jours fait partie de la vie et cela nous permet de valoriser les bons moments. En fait, personne n’a une vie absolument parfaite.

 


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  • Domínguez Espinosa, Alejandra del Carmen et al. La deseabilidad social revalorada: más que una distorsión, una necesidad de aprobación social. Acta de investigación psicol [online]. 2012, vol.2, n.3, pp.808-824. ISSN 2007-4719.
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