Le rôle du cerveau dans le contrôle du poids

Le rôle du cerveau dans le contrôle du poids est déterminant, même si ce n'est pas le seul aspect ayant une influence. Malgré tout, beaucoup de régimes échouent parce qu'ils ne prennent pas en compte la façon dont l'hypothalamus régule la sensation de faim.
Le rôle du cerveau dans le contrôle du poids
Elena Sanz

Rédigé et vérifié par Psychologue Elena Sanz.

Dernière mise à jour : 06 juillet, 2020

Le rôle du cerveau dans le contrôle du poids est définitif. C’est ce qu’ont conclu plusieurs neuroscientifiques à ce sujet. Bien évidemment, ce n’est pas le seul facteur, mais il est malgré tout essentiel. L’appétit chez l’être humain ne se déclenche pas ou ne se perd pas toujours à cause de facteurs exclusivement physiques ou physiologiques.

Le thème du poids corporel est l’une des grandes préoccupations dans l’actualité. Pour les personnes communes et courantes, parce que nous avons des canons d’esthétique de plus en plus sévères. Pour les médecins, parce que l’obésité est un facteur de risque pour des centaines de maladies, tout comme la maigreur excessive.

“Se nourrir est un besoin, savoir manger est un art.”

– François Rabelais –

Des milliers de personnes dans le monde font des régimes dans l’espoir de perdre quelques kilos. Or, ces derniers ne marchent pas toujours. Ils peuvent fonctionner pour certaines personnes et pas pour d’autres. Ceci est dû, en grande mesure, au fait que l’on ne prenne pas en compte le rôle du cerveau dans le contrôle du poids. Mais qu’est-ce que cela veut dire ? Étudions cela de plus près.

La faim est un phénomène complexe

Jusqu’à il y a peu, on parlait de la faim comme s’il s’agissait d’une simple contraction de l’estomac, qui se produisait quand un organisme n’avait pas ingéré d’aliment. On disait que le corps était comme une machine : il avait besoin de combustible pour fonctionner. S’il épuisait ce combustible, il devait en remettre.

Aujourd’hui, on sait que ce thème est plus complexe et qu’il y a une influence du cerveau sur le contrôle du poids. La faim est une chose ; la conduite alimentaire en est une autre. Certaines études nous montrent que les personnes continuent à avoir faim alors que, pour des raisons médicales, on leur a retiré l’estomac.

Actuellement, on sait que l’hypothalamus est la partie du cerveau qui se charge de réguler la sensation de faim et de soif. Cette zone détecte certains signaux du système endocrinien et digestif. Ensuite, elle détermine qu’il est l’heure de manger quelque chose et le communique au corps. Elle définit aussi quand on a suffisamment mangé.

Le contrôle du poids dans le cerveau

L’hypothalamus et la satiété

Quand l’organisme a besoin d’ingérer des aliments, la zone latérale de l’hypothalamus s’active. Si l’on retirait cette zone d’une personne, celle-ci ne ressentirait plus le besoin de manger. Quand on est rassasié, cette zone latérale se désactive et l’on voit s’activer la zone inférieure centrale de l’hypothalamus ou hypothalamus ventromédian. Si l’on retirait cette partie d’une personne, elle n’arrêterait plus jamais de manger.

Le signal qui dit “ça suffit” s’active grâce à une substance que libèrent les intestins : le GLP-1 (glucagon-like peptide-1). Celui-ci voyage dans le flux sanguin jusqu’au cerveau et atteint l’hypothalamus. Quand ce dernier reçoit une quantité suffisante de cette substance, l’envie de manger disparaît.

Le problème est le suivant : entre le moment où l’on mange et le moment où l’hypothalamus reçoit ce signal, 10 minutes se sont écoulées. Par conséquent, si nous mangeons rapidement, il est probable que nous ne nous sentions rassasiés qu’après avoir trop mangé. En revanche, si nous mangeons lentement, nous ne mangerons probablement que les bonnes quantités.

Une femme qui mange un yaourt

Le rôle du cerveau dans le contrôle du poids

Ce que nous venons de mentionner nous donne une idée de l’importance du cerveau dans le contrôle du poids mais ne clôt pas le sujet. La neuroscientifique Sandra Aamodt a étudié ce point en détail. Et voici ce qu’elle conseille : ne mangez que lorsque vous avez faim. Cela semble très simple, mais ça ne l’est pas forcément.

Aamodt signale que le cerveau a un point d’ajustement : il sait quel est votre poids idéal et régule votre appétit en fonction de cela. Le problème est que toutes les personnes n’obéissent pas à ces sensations. Elles se privent de manger quand elles ont faim ou mangent de trop, même quand elles sont rassasiées. Si ces schémas anormaux se maintiennent pendant plus de deux ans, l’hypothalamus établira un nouveau point d’ajustement.

Cela veut dire que l’hypothalamus fixera un nouveau poids idéal. Ainsi, la personne qui mange peu conservera un poids peu élevé et n’aura pas faim, tandis que son corps aura besoin de plus de nutriments. Et celle qui mange de trop aura faim alors qu’elle aura déjà ingéré ce dont son organisme a besoin. C’est ainsi que fonctionne le cerveau dans le contrôle du poids.

Tout cela nous montre pourquoi perdre du poids devient difficile car le cerveau ne vous laissera pas manger moins que ce qu’il a défini comme norme. Et il résistera. Le conseil est donc préventif : mangez quand vous avez faim puis arrêtez. Cela vous évitera de nombreux problèmes.

 


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  • Machado, M. V., & Montero, G. U. (2010). Regulación del peso corporal y del apetito. Acta Médica Costarricense ISSN 0001-6012, 52(2).

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