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Le pouvoir de la résilience chez les victimes

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Le pouvoir de la résilience chez les victimes
Dernière mise à jour : 12 décembre, 2017

La résilience est un concept qui s’est développé dans un grand nombre de champs d’étude liés à la psychologie. Parmi ces derniers, on peut noter celui de la victimologie. Cette branche essaye d’étudier les personnes qui ont souffert d’un préjudice, généralement suite à un délit. C’est-à-dire, les victimes.

Une fois que quelqu’un a souffert d’un fait traumatique dans sa vie, le mieux pour lui est de pouvoir reprendre le cours de sa vie normalement (une chose qui n’est pas souvent facile). Pour cela, on a étudié les différents mécanismes ou processus dont se servent les personnes concernées pour avancer et surmonter le trauma. En d’autres termes, la capacité de résilience chez les victimes.

Qu’est-ce que la victimologie ?

Beaucoup d’auteurs diffèrent sur le domaine d’intégration de cette discipline. Certains sont partisans d’une intégration dans le champ de la criminologie, une discipline plus ample qui se charge de l’étude du délit, de l’agresseur et de la victime ainsi que de son interaction et de l’environnement qui entoure tout ce qui a été cité précédemment. Cependant, d’autres auteurs ou experts en la matière préfèrent la traiter comme une branche indépendante.

Indépendamment de tout cela, le plus important est que cette discipline surgisse en tant que besoin de donner une visibilité à la victime, le sujet presque toujours oublié dans le monde du crime. Son étude permettrait d’aider à empêcher de futurs faits délictueux et empêcherait aussi la victime d’en souffrir.

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Son “origine” remonte à l’année 1973, avec le premier Colloque International de Victimologie dans la ville de Jérusalem, en Israël. Lors de cet événement, la victimologie a été consolidée en tant que véritable discipline scientifique.

L’une des voies étudiées au sein de cette spécialité est le “processus de victimisation”. De façon générale, nous pouvons dire qu’il s’agit de la transformation qui mène une personne à être ou à se considérer victime. C’est un phénomène dans lequel s’intègrent de nombreux facteurs et de nombreuses causes qui conditionnent la réponse du sujet. Par conséquent, la perception d’un fait traumatique et son élaboration, étant des processus individuels, ne seront jamais totalement similaires chez deux personnes qui traversent cette situation : cela va dépendre de causes personnelles, sociales, culturelles, etc.

Le processus de dévictimisation

La résilience chez les victimes entrerait dans cet aparté. Le processus de dévictimisation est le contraire de l’antérieur. Il s’agit de la série de pas ou de phases qui permettent à la victime de cesser de se considérer comme telle. C’est l’objectif fondamental quand on traite avec des victimes qui ont vécu un fait véritablement traumatique.

De même que la réponse d’une personne face à un fait donné ne sera pas similaire à la réponse d’une autre devant ce même fait, ce processus ne se déroulera pas de la même façon chez deux personnes. La capacité de la victime à surmonter son trauma va dépendre d’elle-même, de son histoire, de l’environnement qui l’entoure, du soutien familial et social qu’elle reçoit, etc. L’important est d’identifier tous les points d’appui et d’essayer de les utiliser en sa faveur.

Concept de résilience

La résilience est un concept que nous pourrions considérer comme peu étudié en dépit de l’importance qu’il a. Elle se base sur deux aspects fondamentaux : résister au fait et se reconstruire après ce dernier. C’est un terme qui peut s’ajuster à différents facteurs vécus.

Certains chercheurs, comme Janoff – Bulman, ont créé une échelle d’items qui aidaient à déterminer si une personne était résiliente ou non. Les items sont une série de phrases ou d’expressions qui tentent d’analyser l’estime personnelle et la capacité d’affrontement de cette personne. Après cela, le même sujet doit estimer, sur une échelle numérique de 1 à 5, son degré d’accord ou de désaccord avec cette phrase. À partir de là, on obtient un résultat qui est associé à la résilience de la personne.

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La résilience chez les victimes

La résilience chez les victimes ferait référence à leur capacité à se relever du fait traumatique et à ne pas le laisser interférer de façon négative dans leur quotidien. Selon les auteurs, nous obtenons une vision ou une définition différentes. Nous retrouvons surtout deux voies distinctes :

  • Selon des auteurs français, ce concept est lié à celui de croissance post-traumatique. Ce phénomène étudie ou analyse la possibilité d’apprendre et de grandir à partir d’expériences adverses. Nous pourrions le résumer comme: parfois on gagne et parfois on apprend. Ce serait une projection positive du fait négatif, transformant ce dernier en bénéfice.
  • Selon des auteurs américains, ce concept est lié au processus d’affrontement. On pourrait le définir comme le retour de la personne à sa vie antérieure.

La résilience chez les victimes est quelque chose qui peut se développer, une capacité qui surgit d’un processus dynamique. Des recherches ont été menées à propos de son “origine” et des possibles facteurs qui l’alimentent. Certaines caractéristiques de la personnalité et de l’environnement favoriseraient le développement de la résilience. Un élément important serait le biais qui affecte la perception de soi: plus cette perception est positive et plus la capacité de résilience sera grande.

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En définitive, cela ne signifie pas que seules les personnes résilientes sont capables de surmonter un fait traumatique. Même s’il est évident que cela les aide. Ainsi, il est important de continuer à faire des recherches dans cette direction: savoir quels sont les facteurs qui aident à la développer aiderait à ouvrir des chemins pour l’alimenter, afin que les victimes de faits traumatiques soient capables de les surmonter en souffrant moins.

 

Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.