Le nouveau court métrage de Disney sur une petite fille atteinte de dysmorphie corporelle
Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater
La protagoniste du nouveau court métrage à succès de Disney s’appelle Bianca. Son rêve, comme celui de nombreuses autres petites filles à travers le monde, est de devenir danseuse. Cela n’aurait rien de particulier si elle ne présentait pas une certaine insécurité corporelle. Sa silhouette n’est pas comme celle de la plupart des danseuses de ballet. Cependant, cela n’enlève pas un iota de grâce ou de virtuosité technique à ses mouvements.
Néanmoins, le mal-être, les doutes et même le rejet de sa propre image sont bien là. Dans un monde qui tente de nous convaincre de l’existence de « corps normatifs et non normatifs », il ne faut pas longtemps aux enfants pour intégrer ces messages néfastes. Ils le font en se regardant dans un miroir et en se comparant à ces personnages irréels que l’industrie du cinéma et de la publicité leur vendent.
Bianca se bat contre son propre reflet parce que notre culture lui a fait croire qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas chez elle. Sa grande taille, ses formes et son image ne sont pas en phase avec les modèles de beauté qu’elle a acceptés. Comment apprécier et grandir avec la danse quand on est enfant et que l’on souffre de dysmorphie corporelle ? C’est le message intéressant que nous envoie la dernière production de Disney.
Reflect sortira en exclusivité sur Disney + et est le résultat d’une étape de plus dans la tentative de normaliser la diversité dans cette usine d’animation.
Bianca, la petite fille atteinte de dysmorphie corporelle
En 2016, Disney a lancé un projet intéressant intitulé Disney’s Short Circuit. Il s’agissait de permettre aux propres employés de l’entreprise de soumettre des idées de courts métrages d’animation. Chaque saison, des propositions sont sélectionnées et se matérialisent dans de beaux films. Cette année, parmi toutes celles réalisées, une s’est démarquée.
Reflect a été le court métrage qui a recueilli le plus d’attention et de vues. Sa réalisatrice est Hillary Bradfield, une artiste d’animation hors pair qui était déjà à l’origine de titres comme La Reine des neiges 2 ou Encanto. Quelques heures après sa première, il est devenu viral sur TikTok, devenant le sujet de conversation de millions de jeunes qui ont expliqué qu’ils s’étaient vus dans la même situation que la protagoniste.
Hillary Bradfield a commenté que pour la création de ce court métrage, elle s’est inspirée du mouvement body positive. Elle a également insisté sur le fait que parfois, les gens doivent faire un voyage vers ce côté plus sombre du miroir. Ce n’est que lorsque nous touchons le fond et cédons à l’acceptation de soi que la plus belle chose émerge en nous.
Du reflet à la réflexion dans ce court métrage de Disney
Bianca est danseuse et ne correspond pas à l’image des corps hégémoniques qui dominent la publicité, le cinéma et la télévision. Lorsqu’elle est en cours et voit ses autres camarades, elle se sent mal à l’aise. Elle se sent différente, peu sûre d’elle. Elle n’arrive pas à effectuer les pas de danse et à suivre. Notre petite protagoniste souffre de dysmorphie corporelle, cette condition qui fait qu’une personne rejette son propre corps.
À un moment donné, quelque chose se passe ; le miroir se brise et la jeune fille entre dans une autre dimension dominée par la fantaisie et aussi par son univers mental, si empli de peurs, d’insécurités et de haine du reflet que les miroirs lui renvoient toujours. Mais maintenant, cette surface est cassée ; elle est brisée en mille morceaux mais elle continue de se regarder en eux et de refaire des erreurs dans ses mouvements.
Cependant, petit à petit, notre danseuse se laisse emporter par la musique, et ce faisant les miroirs s’estompent. Ses mouvements sont gracieux et parfaits. Elle est parfaite, elle se sent bien et quand elle s’en rend compte, elle danse avec ses autres partenaires en parfaite harmonie. Se faire confiance.
Les miroirs sont ces surfaces où nous tournons notre haine et notre rejet vers l’image qui s’y reflète : nous-mêmes. Nous le faisons à cause d’une société qui déforme nos pensées en nous faisant croire que quelque chose ne va pas avec notre propre apparence physique.
Disney et la diversité
Reflect, ce court métrage mettant en scène une fille atteinte de dysmorphie corporelle, fait partie d’une série de productions qui cherchent à promouvoir la diversité. Dans ce cas, le body positive défend que tout corps est acceptable, normatif et beau, au-delà de sa taille, de sa forme et même de sa couleur de peau.
Disney veut être un pionnier sur les questions de diversité et propose plusieurs titres abordant ce thème. Nous retrouvons par exemple Vaiana, Encanto, Red ou Coco, un ensemble d’échantillons attrayants de la variété culturelle, ethnique et esthétique. Lightyear, quant à lui, s’est voulu comme un clin d’œil à la communauté LGBT, en montrant pour la première fois deux femmes en train de s’embrasser.
La nécessité d’autonomiser les enfants dans l’estime et l’acceptation de soi
Certaines personnes se demandent encore s’il était nécessaire de faire un court métrage sur une fille atteinte de dysmorphie corporelle. Nous avons passé beaucoup de temps à vendre aux enfants des images de princes et princesses idéaux aux vies fantastiques. Et la vérité est que Disney a contribué à déformer de nombreux modèles corporels et même affectifs, nous convainquant, par exemple, des merveilles de l’amour romantique.
Il est temps de briser les tabous et d’élargir le spectre de ceux qui méritent aussi d’être les protagonistes d’une production Disney. Des créations comme Reflect sont nécessaires car elles sont le « reflet » de notre population, si diverse en termes de corps. Les enfants de grande taille existent aussi : ils rêvent aussi de danser, de réussir, sont talentueux, beaux et capables de tout.
Nous devons responsabiliser les plus petits dans l’estime de soi, l’amour de soi et l’acceptation de leur corps. Des troubles tels que la dysmorphie corporelle sont à l’origine de la dépression, de l’anxiété, de comportements suicidaires et de troubles du comportement alimentaire (TCA). Des courts métrages comme celui de Bianca sont un modèle d’inspiration et de normalisation.
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