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Le jour où je me suis aimé pour de vrai : le merveilleux poème de Charlie Chaplin

6 minutes
Le jour où je me suis aimé pour de vrai : le merveilleux poème de Charlie Chaplin
Valeria Sabater

Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater

Écrit par Valeria Sabater
Dernière mise à jour : 15 novembre, 2021

L’un des poèmes les plus célèbres de Charlie Chaplin, qui nous offre une fabuleuse leçon sur la croissance personnelle, commence ainsi :”Le jour où je me suis aimé pour de vrai, j’ai compris qu’en toutes circonstances, j’étais à la bonne place, au bon moment. Et, alors, j’ai pu me relaxer. Aujourd’hui je sais que cela s’appelle …. l’estime de soi”.

L’histoire nous apprend qu’à une certaine époque seuls deux noms brillaient au-dessus des autres dans le monde de l’art, de la science et de la culture. Il s’agissait de ceux de Charlie Chaplin et de Sigmund Freud. Si le premier disposait du visage le plus familier et le plus admiré, le second avait apparemment l’esprit le plus brillant.

La notoriété de ces deux individus était telle qu’Hollywood a passé plusieurs années à convaincre le père de la psychanalyse de s’impliquer dans une grande production. C’est en 1925 que le directeur de la MGM (Metro-Goldwyn-Mayer), Samuel Goldwyn, demanda à Freud l’autorisation de faire l’éloge de ses œuvres et de ses publications comme “le plus grand spécialiste de l’amour dans le monde”. Plus tard, il lui proposa de collaborer avec lui dans le cadre d’une nouvelle production : “Marc Antoine et Cléopâtre” .

Il lui offrit plus de 100 000 dollars, mais Freud refusa. La réticence du psychanalyste autrichien pour ce type d’art était telle qu’il en vint à croire qu’il détestait le cinéma et toute l’industrie cinématographique. Cependant, en 1931, Sigmund Freud écrivit une lettre à un ami révélant sa profonde admiration pour quelqu’un qu’il appelait “génie”. Quelqu’un qui tentait de montrer au monde la transparence la plus admirable et la plus inspirante de l’être humain. Il s’agissait de Charlie Chaplin .

Dans cette lettre, Freud analysa de manière superficielle ce que Chaplin laissait transparaître de lui-même dans chacun de ses films : quelqu’un d’origine très humble, quelqu’un qui vécut une enfance difficile et qui, malgré tout, avance vers la maturité avec des valeurs bien définies. Peu importait donc les difficultés quotidiennes, Chaplin gardait toujours ce cœur humble. Ainsi, malgré les adversités et les barrières d’une société complexe et inégale, il finissait toujours par résoudre ses problèmes grâce à l’amour.

Nous ne savons pas si Freud avait raison ou tort dans son analyse, mais cela correspondait à ce que Chaplin voulait transmettre dans ses films et surtout dans ses poèmes. D’authentiques leçons de sagesse et de croissance personnelle.

Charlie Chaplin, l’homme derrière le poème

Il se dit que Charlie Chaplin a écrit ce poème, “Le jour où je me suis aimé pour de vrai”, lorsqu’il avait 70 ans. Certains affirment cependant qu’il ne serait pas de lui, mais serait plutôt une adaptation libre d’un paragraphe apparaissant dans le livre de Kim et Alison McMillen intitulé When I Loved Myself Asough. Quoi qu’il en soit, il ne s’agit pas du seul texte où Charlie Chaplin réalise un plaidoyer aussi beau, exquis et enrichissant sur le pouvoir et la valeur de l’esprit.

D’ailleurs, nous trouvons également le poème “Vit”, où il nous est notamment rappelé que le monde appartient à celleux qui osent, que vivre est davantage que se balader à travers l’existence, que cela suppose de se battre, de ressentir, d’éprouver, d’aimer avec détermination. Par conséquent, peu importe si ledit poème est une adaptation d’un autre texte ou s’il provient de l’esprit et du cœur de ce génie iconique qui nous a captivé-e-s avec sa démarche, ses moustaches et sa canne.

Charlot, ce personnage rachitique, ce vagabond solitaire, poète et rêveur qui cherchait constamment une idylle ou une aventure, disposait d’un esprit très lucide : celui d’un homme aux idées très claires sur ce qu’il souhaitait transmettre. Et ce qu’il nous offrit dans ses productions s’intègre parfaitement dans chacun des mots de ce poème. D’ailleurs, il raconta dans ses mémoires que chacun des attributs qui composaient le déguisement de son personnage avait une signification :

  • Ses pantalons étaient un défi aux convictions.
  • Son chapeau et sa canne étaient une tentative de se montrer digne.
  • Sa petite moustache était un trait de vanité.
  • Ses bottes, les obstacles quotidiens qui apparaissent sur le chemin de tout individu.
Some figure

Aussi, Charlie Chaplin a toujours essayé à travers l’innocence de son personnage de nous faire prendre conscience, de nous faire réagir face aux paradoxes et complexités de notre monde. Un lieu où seules nos forces humaines et psychologiques pourraient s’opposer à la déraison, à l’inégalité, à la présence du mal. C’est ce que nous avons pu incontestablement découvrir dans “Le Grand Dictateur”, où il nous invita à nous connecter davantage avec nous-mêmes et avec les autres êtres humains, en défendant nos droits et ceux de notre planète.

À ce jour, et nous ne pouvons pas le nier, l’héritage de Chaplin n’est pas démodé. Au contraire, il sera toujours nécessaire et indispensable. Parce que les leçons que nous donnent la tragi-comédie sont celles qui nous font le plus penser, et des poèmes comme “Le jour où je me suis aimé pour de vrai” sont des cadeaux pour le cœur, des invitations directes à nous améliorer.

Le jour où je me suis aimé pour de vrai, Charlie Chaplin

Le jour où je me suis aimé pour de vrai, j’ai compris qu’en toutes circonstances, j’étais à la bonne place, au bon moment. Et, alors, j’ai pu me relaxer. Aujourd’hui, je sais que ça s’appelle … Estime de soi

Le jour où je me suis aimé pour de vrai, j’ai pu percevoir que mon anxiété et ma souffrance émotionnelle, n’étaient rien d’autre qu’un signal lorsque je vais à l’encontre de mes convictions. Aujourd’hui, je sais que ça s’appelle … Authenticité.

Le jour où je me suis aimé pour de vrai, j’ai cessé de vouloir une vie différente et j’ai commencé à voir que tout ce qui m’arrive contribue à ma croissance personnelle. Aujourd’hui, je sais que ça s’appelle … Maturité

Le jour où je me suis aimé pour de vrai, j’ai commencé à percevoir l’abus dans le fait de forcer une situation, ou une personne, dans le seul but d’obtenir ce que je veux, sachant très bien que ni la personne ni moi-même ne sommes prêts et que ce n’est pas le moment. Aujourd’hui, je sais que ça s’appelle … Respect

Le jour où je me suis aimé pour de vrai, j’ai commencé à me libérer de tout ce qui ne m’était pas salutaire, personnes, situations, tout ce qui baissait mon énergie. Au début, ma raison appelait ça de l’égoïsme. Aujourd’hui, je sais que ça s’appelle … Amour Propre

Some figure

 

Le jour où je me suis aimé pour de vrai, j’ai cessé d’avoir peur du temps libre et j’ai arrêté de faire de grands plans, j’ai abandonné les méga projets du futur. Aujourd’hui, je fais ce qui est correct, ce que j’aime, quand ça me plaît et à mon rythme. Aujourd’hui, je sais que ça s’appelle … Simplicité

Le jour où je me suis aimé pour de vrai, j’ai cessé de chercher à toujours avoir raison et je me suis rendue compte de toutes les fois où je me suis trompé. Aujourd’hui, j’ai découvert … l’Humilité

Le jour où je me suis aimé pour de vrai, j’ai cessé de revivre le passé et de me préoccuper de l’avenir. Aujourd’hui, je vis au présent, là où toute la vie se passe. Aujourd’hui, je vis une seule journée à la fois, et ça s’appelle … Plénitude

Le jour où je me suis aimé pour de vrai, j’ai compris que ma tête pouvait me tromper et me décevoir, mais si je la mets au service de mon coeur, elle devient un allié très précieux. Ceci est … Savoir vivre !


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