Le code de déontologie du psychologue
Rédigé et vérifié par le psychologue Sergio De Dios González
La psychologie est la science qui étudie le comportement humain et ses processus cognitifs. Sa fin ultime est d’améliorer notre qualité de vie, en stimulant et en prenant soin de la santé mentale. Mais, qu’est-ce qui fait que les psychologues suivent ces principes ? C’est précisément le rôle du code de déontologie du psychologue.
Le code de déontologie du psychologue est un guide qui oriente l’éthique professionnelle de toute personne qui se dédie à la psychologie. En Espagne, le code s’est développé à partir des rapports du congrès du Collège Officiel de Psychologues qui s’est tenu à Madrid en 1984. Lors de ce dernier, on a identifié le besoin de réguler la pratique et une proposition a été faite : réaliser un travail commun entre tous les psychologues d’Espagne pour créer un guide évitant une mauvaise pratique à partir d’un point de vue éthique.
Dans le code de déontologie, nous pouvons trouver 59 articles qui régissent la compétence professionnelle, l’intervention, la recherche et l’enseignement, l’obtention et l’utilisation des informations, la publicité, la rémunération et les garanties. Le non-respect de l’un ou plusieurs de ces articles supposerait une évaluation du professionnel négligent à travers un comité de sanction; une fois la gravité de la faute évaluée, la sanction correspondante serait appliquée. Cette sanction peut être légère mais aussi importante, comme le retrait du titre et de la licence pour exercer.
Dans cet article, nous allons faire une petite révision des principes généraux du code de déontologie, qui apportent une vision générale des objectifs de ce dernier. Ces principes se retrouvent dans le code, de l’article 5 à l’article 15.
Les principes généraux du code de déontologie
Le premier des principes généraux (art. 5) nous parle de la finalité de la psychologie. Celle-ci est orientée vers des objectifs humains et sociaux comme le bien-être, la santé, la qualité de vie, etc. N’importe quelle pratique, au sein de la psychologie, qui irait contre ces objectifs, irait également contre l’éthique professionnelle.
L’article 6 traite de la sincérité du professionnel. Un psychologue, qui connaît les véritables données, ne peut pas les changer ou transmettre une version frauduleuse de ces dernières. L’activité professionnelle doit se baser sur la responsabilité, l’honnêteté et la sincérité envers les clients et le public. Et ne s’appuyer que sur des instruments et techniques possédant un fondement scientifique et objectif.
Le principe suivant, l’article 7, parle de l’usage de la psychologie avec une intentionnalité négative. Il est totalement interdit d’utiliser les notions apprises dans cette discipline pour limiter la liberté individuelle ou appliquer de mauvais traitements. En aucun cas on ne pourra justifier la mauvaise application de la psychologie; que ce soit en raison d’un conflit armé, d’une obligation, d’une guerre civile, d’une révolution, d’un cas de terrorisme ou de toute autre situation qui viserait à justifier le délit.
L’article 8 nous dit que tout psychologue doit fournir des informations, du moins aux organismes scolaires, dans le cas où il aurait connaissance d’une violation des droits de l’homme, de mauvais traitements ou de conditions de réclusion cruelles. Le secret professionnel ou la confidentialité avec le client ne s’exerce pas quand ce type de situation se produit. Malheureusement, il s’agit de l’un des articles les plus enfreints du code.
Le principe général suivant (art. 9) traite du respect des critères moraux et religieux des clients. Mais le fait de les respecter n’empêche pas de les remettre en question lorsque cela devient nécessaire dans le cadre de l’intervention.
L’article 10 interdit au psychologue, au cours de la prestation de ses services, de faire usage de la discrimination par race, genre, sexe, idéologie ou tout autre facteur différentiel. L’application de la psychologie est universelle et, par conséquent, au cours de sa pratique, le principe de non-discrimination doit être appliqué.
Dans le principe général de l’article 11, on parle du fait que le psychologue ne peut pas faire valoir son statut de pouvoir ou de supériorité face aux patients, que ce soit pour son propre bénéfice ou pour celui d’autres personnes. Profiter de ce statut signifierait s’éloigner des objectifs de la discipline psychologique.
L’article 12 traite de la prudence au moment d’écrire les rapports ou les diagnostiques. Les troubles mentaux ou qualificatifs psychologiques sont souvent associés à des stigmates ou des étiquettes sociales. Il faut donc s’exprimer avec précaution, en essayant de ne pas dégrader les clients sur le plan social.
L’article 13 cherche à éviter les mauvaises dérives de patients ou l’appropriation abusive de clients. Les clients ne peuvent en aucun cas être monopolisés et les voies légales proposées pour la dérivation des patients doivent être suivies. Cela nous assure de voir les personnes traitées par le meilleur professionnel en fonction de leur problème.
L’article 14 interdit de prêter le nom ou la signature du psychologue professionnel à des tiers. La seule personne qui peut signer, dans le cadre de la pratique professionnelle, est le psychologue lui-même. Grâce à cela, l’intrusion et la dissimulation de pratiques sans fondements ou pseudoscientifiques sont évitées.
Le dernier des principes du code de déontologie, repris dans l’article 15, traite des intérêts opposés. Quand ceux-ci apparaîtront, le psychologue essayera de réaliser son activité avec la plus grande impartialité possible. Et il devra, lors de situations légitimes, faire valoir ses arguments face aux autorités institutionnelles.
L’importance du code de déontologie
Maintenant que nous connaissons les principes généraux du code de déontologie, pourquoi est-il si important d’avoir un guide de l’éthique professionnelle? N’oublions pas que la psychologie clinique est une profession qui est liée à la santé; par conséquent, les clients demandent à ce que les services soient compétents et dignes de confiance. Dans le fond, la pratique de toute la profession s’inscrit dans la pratique de tout psychologue.
Il est également important de prendre en compte qu’un code éthique nous aide à orienter les aspirations et les régulations au niveau des valeurs de la discipline psychologique. Si nous voulons une science en faveur du progrès et du bien-être, il est nécessaire de créer des limitations du comportement professionnel qui nous empêchent de nous écarter de ces objectifs.
Enfin, il faut ajouter qu’il appartient à tout psychologue de réaliser une réflexion critique à propos de son comportement professionnel et du code de déontologie. Un débat continu au sein d’un collectif de psychologues engagés nous aidera à améliorer un guide d’agissement en faveur de la science et du bien-être des personnes que nous traitons.
Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.