L'autisme n'est pas un malheur, l'ignorance, si
Rédigé et vérifié par Psychologue Gema Sánchez Cuevas
L’autisme est considéré comme un trouble du développement qui affecte la communication et les relations sociales. Le répertoire d’intérêts et d’activités que réalise l’enfant avec un trouble du spectre de l’autisme est plus limité et restreint, avec une tendance à la répétition et aux stéréotypes.
Face à la grande variabilité de symptômes, l’Association Américaine de Psychiatrie et le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM) ont élargi la classification à une dénomination plus ample : troubles du spectre de l’autisme.
Un enfant de 3 ans qui ne joue pas avec les autres et qui affiche un répertoire comportemental limité et stéréotypé. Une petite fille de 10 ans scolarisée avec un discours monocorde, qui ne sait pas verbaliser ses émotions mais qui est très forte en mathématiques ou qui a une mémoire extraordinaire. En prenant en compte les différences individuelles, nous pouvons nous demander : qu’est-ce que l’autisme et qu’implique-t-il ?
Changements dans la définition d’autisme et diagnostic différentiel
Dans le DSM-IV, la catégorie des troubles généralisés du développement comporte cinq sous-types d’autisme : le trouble autiste, le syndrome d’Asperger, le trouble désintégratif de l’enfance, le trouble généralisé du développement non-spécifié (TGD non-spécifié) et le syndrome de Rett.
Par ailleurs, dans le DSM-5, on a substitué quatre de ces sous-types (trouble autiste, syndrome d’Asperger, trouble désintégratif de l’enfance et TGD non-spécifié) par la catégorie générale “troubles du spectre de l’autisme” (TSA). Le syndrome de Rett ne fait plus partie de ce système de classification. Au lieu de faire une distinction entre ces sous-types, la définition diagnostique du DSM-5 spécifie trois niveaux de gravité dans les symptômes ainsi que le niveau de soutien nécessaire.
“Une personne atteinte d’autisme vit dans son propre monde, tandis qu’une personne avec Asperger vit dans notre monde d’une manière singulière qu’elle choisit elle-même.”
-Nicholas Sparks-
Recherches au niveau de l’autisme
Depuis l’an 2000, on a vu de nombreux progrès au niveau de la recherche. On a réussi à distinguer des variantes de chaînes génétiques qui sont impliquées dans la genèse de l’autisme, et c’est pourquoi il existe clairement une cause associé au développement neurologique. Ainsi, un grand nombre de ces gènes sont impliqués dans la communication entre les neurones, ce qui donne lieu à certaines des anomalies fonctionnelles que nous reconnaissons dans l’autisme.
Même si ces recherches aident dans une grande mesure à comprendre certaines des causes de l’autisme, il faut bien garder à l’esprit que l’autisme n’est pas déterminé par une “faille génétique”. Cette faille, d’une certaine façon, prédisposerait la personne, augmenterait le risque mais ne serait pas une condition suffisante pour que la personne développe un trouble de l’autisme. Par ailleurs, toute cette multi-causalité rend possible la variabilité dans la symptomatologie que nous reconnaissons chez les personnes atteintes d’autisme.
Par conséquent, nous ne devons pas oublier que :
- Dans la pratique clinique éducative, on a découvert qu’à partir d’un âge précoce, autour de 12 mois, ces petits garçons et petites filles rejettent le contact avec les autres, sans profiter des clés sensorielles auditives et tactiles si importantes pour le développement socio-affectif.
- Ce manque de lien avec la stimulation, surtout celle liée à la communication et à l’interaction, fait que l’enfant reste de plus en plus renfermé dans son auto-stimulation et est incapable d’être guidé par ses parents et ses professeurs. Un retard au niveau de son développement apparaît alors.
- L’explication de la cause de leur naissance avec ce rejet du monde social et une préférence pour les comportements auto-stimulés réside dans la neurologie. Or, la clé n’a pas encore été trouvée.
- Des recherches avec différentes perspectives, comme celles de Kanner ou de Lovaas et Bijou et al., nous aident, à travers l’observation, à déduire des différences de base neurologique entre ces enfants. Les “manifestations autistes” d’une petite fille atteinte du syndrome de Rett ne sont pas pareilles que celles d’une autre petite fille avec le syndrome d’Asperger.
- Il faut savoir différencier clairement le diagnostique de l’autisme avec d’autres troubles qui peuvent avoir comme base un manque d’intérêt pour le monde social; des troubles auditifs, des habitudes nerveuses ou tics ou une absence de niveaux minimums de stimulation précoce.
Concepts clairs et simples pour évaluer et intervenir au niveau de l’autisme
En tant que professionnels, quand nous avons à réaliser une évaluation, nous devons faire attention à certains points étiques: surveiller l’impact pour les parents, réaliser des pronostiques réalistes, dire que les manifestations du trouble ne s’ajustent pas à un patron fixe et éviter la stigmatisation.
Comment s’évalue-t-il ?
- Reconnaissance physique, affectation des systèmes sensoriels et des systèmes de réponse, explorations neurologiques.
- Entretien avec les parents : d’une façon non-structurée, demander des informations sur le déroulement de la grossesse, la santé de l’enfant, la relation entre les parents et les enfants.
- Mesurer les déficits, surtout en ce qui concerne le domaine social et l’autonomie personnelle et les excès comportementaux, comme les comportements auto-stimulés.
- Réaliser un test d’intelligence dans des cas d’autisme modéré n’a aucun sens car ses résultats peuvent nous induire en erreur.
Intervention au niveau de l’autisme
Il est fondamental d’intervenir de cette façon :
(1) Faible sensibilité au monde social : nous devons réussir à augmenter les interactions sociales.
- Des caresses : notre contact peut empêcher le début de comportements auto-stimulés mais cela ne signifie pas que nous devons les traiter comme des bébés.
- Leur parler fréquemment : les traiter comme des personnes qui sont capables de parler et ne pas se baser sur des préjugés. Si nous parlons beaucoup, l’imitation est plus naturelle et spontanée pour eux.
- Chercher ce qui leur plaît; leurs stéréotypes peuvent nous donner une piste. Savoir ce qui les attire pour les faire participer à une activité sociale où ils auraient besoin de la collaboration d’autres enfants.
- Si l’enfant a une habileté spéciale, l’inscrire à une activité en groupe : de cette façon, nous prendrons soin de son auto-estime. S’il se débrouille très bien avec les puzzles ou les jeux de construction, il faut faire en sorte que cette activité soit toujours présente.
- La thérapie avec les animaux a donné de bons résultats : l’hippothérapie, la thérapie avec les dauphins, les soins avec des chiens, etc.
(2) Hauts niveaux d’auto-stimulation : il faut faire cesser les comportements auto-stimulés et connecter l’enfant au monde social, en l’impliquant dans un environnement.
- Impliquer toutes les personnes qui peuvent stimuler ou permettre, d’une certaine façon, les comportements stéréotypés pour en renforcer d’autres. En ce sens, nous devons faire attention car les comportements stéréotypés peuvent être maintenus dans le but d’attirer l’attention ou d’atteindre une stimulation agréable qui n’a jamais été ressentie avec les autres.
- Changer les états biologiques, les normes d’alimentation ou de repos et les horaires pour que les demandes de l’enfant soient plus fonctionnelles. Renforcer ces comportements qui sont incompatibles avec l’auto-stimulation.
- Ne jamais perdre son calme et ne JAMAIS employer la force ou une punition physique, que ce soit pour dissuader d’une chose ou pour mettre fin à un comportement particulier.
Pour conclure, nous devons bien garder à l’esprit que tout type d’intervention requiert une programmation exhaustive afin que l’enfant qui souffre d’autisme voit ces comportements que nous voulons qu’il répète renforcés. En outre, les instructions que nous devons lui donner doivent être claires. De notre côté, nous devons être patients et systématiques.
Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.