L'amour durable commence quand le béguin disparaît

L’amour sain est celui qui se stabilise et peut durer toute une vie si nous le travaillons correctement.

Rédigé et vérifié par Psychologue Adriana Díez.

Dernière mise à jour : 06 février, 2023

Quand arrête-t-on d’être amoureux ? Quand passe-t-on de parler de béguin ou d’amour durable ? La clé pour comprendre le véritable amour est dans la transition et non dans le changement. De cette façon nous pouvons comprendre combien d’amours survivent lorsque l’idéalisation disparaît et d’autres non.

Pensons qu’avoir le béguin ne finit jamais et que l’amour commence, alors que c’est un chemin menant à l’autre. Tomber amoureux, avoir le béguin est empreint d’idéalisation. On ne voit pas l’autre tel qu’il est mais on projette toutes nos illusions et nos désirs sur lui, tout ce qu’on veut chez l’autre s’incarne dans cette passion.

Lorsque nous commençons vraiment à voir l’autre avec ses défauts et ses failles, lorsque nous avons ce “choc” de la réalité, que nous acceptons ces différences et que nous en arrivons à les aimer, nous pouvons vraiment parler d’amour. Nous pouvons alors trouver et comprendre l’amour durable si nous pouvons voir la transition et l’ajustement aux circonstances au fil du temps. Il n’a pas besoin d’être parfait. Il doit être réel et répondre aux exigences de chaque instant pour qu’il dure dans le temps.

La théorie de l’amour de Stenberg

Stenberg établit ce que nous connaissons comme la théorie triangulaire de l’amour. Cet auteur nous parle de l’amour comme d’un sentiment qui reposerait sur trois piliers fondamentaux :

• Intimité : entendue comme la proximité entre deux personnes, se connaissant et se découvrant. Se permettant la confiance de mettre à nu leurs âmes.
• Passion : comme un sentiment de désir et d’activation physiologique.
• Engagement : décision qui est prise entre les deux de rester ensemble dans le temps.

Un amour durable et complet se produirait alors si vous les trois composants sont présents à parts égales, bien qu’il y ait des étapes au cours desquelles l’intimité, la passion ou l’engagement acquièrent un plus grand poids en tant que “colle” du couple.

Pour Stenberg, un amour durable et complet serait facile à trouver, mais difficile à entretenir. En regardant maintenant les trois piliers, selon lequel d’entre eux se démarque, nous aurons différents types d’amour. Par exemple:

• Agréable : ici seule l’intimité serait présente. Il y aurait proximité et compréhension.
• Tomber amoureux : la passion marquerait ce sentiment. Il y a une attirance physique et sexuelle. Elle est très rapide, mais diminue également à grande vitesse.
• Amour vide : l’engagement resterait. La décision a été prise de rester ensemble et l’on tient cette promesse.
• L’amour romantique : ici on trouverait passion et intimité. L’engagement serait exclu de ce genre d’amour.
• L’amour du compagnonnage : intimité et engagement marquent ce modèle. Cela pourrait être compris comme une amitié engagée à long terme.
• Amour fou : compris comme l’union de la passion et de l’engagement mais sans intimité. Ils ne sont pas connus en profondeur et il leur est difficile de perdurer dans le temps.

En comprenant ce types d’amour, nous pouvons mieux comprendre que ce sentiment est dynamique et changeant. Ainsi, il est possible de passer d’un type à l’autre au fur et à mesure des étapes ou de mettre en évidence l’un des piliers de base que nous avons identifié précédemment.

Est-il sain d’être toujours amoureux ?

Beaucoup décrivent l’étape du béguin comme une étape délirante grâce au fait qu’à cette période il y a généralement une distance considérable entre ce qui est et ce que nous percevons. On idéalise l’autre personne et il nous est difficile d’être objectif. Ce ne serait donc pas un véritable amour. Aimer quelqu’un, c’est le connaître à fond, savoir ce qu’on aime chez l’autre et ce qu’on n’aime pas, et même alors prendre la décision de vouloir rester à ses côtés.

Lorsque nous tombons amoureux, notre cerveau libère des substances appelées sérotonine et dopamine. Leur libération génère en nous un sentiment de plaisir et de bonheur et nous rend “accro” à cette autre personne, puisqu’elle génère euphorie et bien-être. Mais ce torrent d’émotions diminue avec le temps et laisse place à de nouvelles émotions plus rationnelles et dans certains cas moins intenses. Notre cerveau étant amoureux est emporté par la passion et le bonheur du moment, presque comme des animaux.

Quand notre cerveau aime, il le fait aussi avec sa partie rationnelle, valorisant et prenant des décisions et choisissant l’autre d’un point de vue plus mature et plus humain. Tombons amoureux tous les jours, mais surtout apprenons à aimer chaque seconde une fois l’inertie de l’étape du béguin disparue. Ainsi, l’amour durable implique certains sacrifices qui d’abord nous échappent et demandent un effort qui nous coûte initialement. C’est nous qui devons décider si cela en vaut la peine ou non.

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