La thérapie brainspotting : une avancée pour la psychothérapie
Rédigé et vérifié par le psychologue Sergio De Dios González
La thérapie brainspotting a été découverte en 2003 par David Grand. Il le définit lui-même comme une approche psychothérapeutique qui utilise le champ visuel pour localiser les “positions oculaires pertinentes”. Ces positions oculaires (ou taches cérébrales) seraient liées à certaines zones du cerveau qui sont activées en réponse à un traumatisme psychologique.
En d’autres termes, David Grand a découvert qu’à travers le champ de vision et la position des yeux, il pouvait accéder à des points spécifiques du cerveau où les traumatismes de ses patients étaient cachés. Une fois que les positions oculaires pertinentes ont été localisées, le travail est effectué à partir de la pleine conscience sur ces points spécifiques jusqu’à ce que le patient atteigne un état de résolution.
Comme nous pouvons déjà le deviner, la thérapie brainspotting est un processus abstrait et complexe. Ainsi, afin de mieux comprendre les mécanismes sur lesquels elle est basée, nous allons faire un court voyage dans le passé, pour y retrouver ses origines.
Quand et comment a-t-on découvert la thérapie de brainspotting ?
En 2003, David Grand traitait une patineuse sur glace de 16 ans. Cette adolescente souffrait de problèmes dissociatifs qui nuisaient à sa performance.
Il y avait des moments où elle ne sentait pas ses jambes ou elle ne se souvenait pas de cette séquence qu’elle avait répétée tant de fois sur ses patins. Après avoir écarté les différentes hypothèses qui pouvaient placer l’origine de cette symptomatologie sur le plan physique, soupçonnant une origine dissociative, les spécialistes ont commencé à travailler avec elle sur le plan mental.
David Grand a travaillé avec elle pendant un an, jusqu’à ce qu’il commence à considérer l’idée que ce qui lui arrivait avait à voir avec le rejet de sa mère, ainsi qu’une longue histoire de blessures et d’échecs sportifs.
Une fois l’hypothèse de travail établie, pendant l’intervention, la patineuse a dû imaginer au ralenti un exercice qu’elle ne pouvait pas faire. Tandis qu’elle l’imaginait, elle devait détecter le moment précis où elle sentait et elle voyait qu’elle perdait le contrôle, afin de le figer.
Grand a ensuite encouragé la patiente à suivre ses doigts avec ses yeux pendant qu’elle les déplaçait d’un côté à l’autre. Durant l’un de ces exercices, les yeux de la patineuse tremblaient légèrement et il y avait un flux remarquable de traitement des informations.
Dix minutes plus tard, le traitement a ralenti et le blocage oculaire s’est arrêté. Le lendemain matin, la patineuse a appelé David et lui a dit qu’elle avait réussi à faire le saut qu’elle avait imaginé plusieurs fois sans aucun problème.
Ainsi, l’auteur a commencé à soupçonner qu’il pourrait être sur le point de découvrir quelque chose d’important. Pour corroborer son hypothèse, il a décidé de la tester avec d’autres patients ayant des problèmes similaires ; pour cela, il a contacté d’autres thérapeutes qui ont commencé à la tester également. Ainsi, il a accumulé des preuves de l’efficacité de la thérapie brainspotting avec une grande variété de personnes ayant des diagnostics, des antécédents et des symptômes différents.
Comment fonctionne la thérapie brainspotting ?
Comme mentionné ci-dessus, la thérapie brainspotting fonde son pouvoir sur une première réalisation : localiser, dans le champ visuel, le point auquel la personne se sent le plus liée à son expérience corporelle. Une fois cet objectif atteint, l’observation des processus internes (affection, mémoire, sensations corporelles, etc.) est promue en pleine conscience.
Le patient doit observer sans filtres critiques ou censure ce qui se passe à l’intérieur, au fur et à mesure que cela se passe. À divers moments, le thérapeute interviendra, produisant de petites discussions qui passeront en revue le traitement du patient. En même temps, il tentera de réorienter leur attention vers l’expérience de leur propre corps ; l’objectif sera d’atteindre un état de résolution.
Le processus ou la thérapie se poursuit jusqu’à ce que le patient soit capable de se souvenir ou d’imaginer la raison originale de l’activation, c’est-à-dire le traumatisme, sans aucune perturbation. À ce stade, le patient sera invité à relancer le traitement jusqu’à ce que l’activation ait presque cessée.
La résolution peut survenir à tout moment entre la première séance et plusieurs mois, voire des années de traitement, selon le diagnostic, la complexité de l’affection et la capacité de traitement du patient. D’autre part, pour que l’intervention soit réussie, la présence, l’expertise et l’implication du thérapeute est essentielle, ainsi qu’une relation de respect profond dans le cadre de la thérapie.
Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.