La personnalité résiliente: je suis toujours là
Relu et approuvé par le psychologue Sergio De Dios González
Certaines personnes ont l’incroyable capacité de surmonter les problèmes ou les événements émotionnels très douloureux. Nous pourrions dire qu’elles ont une personnalité résiliente, une personnalité de survivants. Rester debout face aux adversités requiert une grande dose d’attitude positive, de persévérance et d’intégrité.
La perte d’un être aimé, les abus physiques ou psychiques, les catastrophes naturelles ou l’échec dans un domaine de la vie sont des circonstances qui mettent les personnes à l’épreuve. Nous pouvons développer la capacité d’être forts dans des conditions dramatiques et de nager à contre-courant. En psychologie, ceci est connu sous le nom de personnalité résiliente.
Il existe deux types de personnalité résiliente. Nous pouvons distinguer, d’un côté, la capacité à protéger son identité sous la pression. Et dans des conditions destructrices. Et de l’autre côté, l’habilité à garder une attitude vitale positive dans des circonstances nocives. Il s’agit d’un processus dynamique d’adaptation dans des conditions adverses et traumatiques.
Souffrance et cerveau
La souffrance psychologique modifie le cerveau. Maintenir un état d’alerte constant génère des quantités de cortisol qui, dans des circonstances normales, ne sont pas nécessaires. Notre système d’alarme a besoin du cortisol pour préparer notre organisme en cas d’urgence. Or, quand les niveaux sont excessifs et constants, la croissance ne peut pas se faire correctement. Cela affecte aussi les réponses immunitaires et la capacité d’attention.
La testostérone joue un rôle crucial dans les situations de stress chronique. Ces situations hostiles font que les niveaux de testostérone se réduisent considérablement, tout comme les capacités assertives de l’individu. Par conséquent, un manque d’attention apparaît, ainsi que des problèmes au niveau de la recherche de solutions. La créativité est faible et les idées stéréotypées (répétition des schémas habituels).
La personnalité résiliente est-elle une catégorisation?
Dans des situations de stress post-traumatique, on peut faire une distinction graduelle entre la personnalité non-résiliente et la personnalité résiliente. Il existe beaucoup de degrés entre ces deux extrêmes. Chez les personnalités peu résilientes, on réactive la mémoire des souvenirs traumatiques de façon plus intense et fréquente. On le fait de manière compulsive, sous forme de pensées intrusives. Ces souvenirs activent des aires du cerveau comme le locus cœruleus, l’amygdale, l’hippocampe et le néocortex.
La personnalité résiliente semble être le résultat de divers processus qui compensent ces activations lors de situations hostiles. La déhydroépiandrostérone (DHEA) joue ici un rôle très important. Elle se charge de faire diminuer l’activité du cholestérol et d’inhiber les excès de glucocorticoïdes et de glutamate.
De cette façon, les infarctus cardiaques et ischémiques sont empêchés. Il a été observé que, statistiquement, les sujets avec une plus grande capacité intellectuelle et une plus grande activité cognitive ont de plus hauts niveaux de résilience. Ils semblent être capables de gérer et de traiter plus facilement les traumas.
L’empathie, la connaissance de soi, le sens de l’humour, une approche positive des situations et la conscience du présent sont plusieurs capacités qui peuvent s’observer chez les personnes résilientes. Ce sont des personnes flexibles qui cherchent un but significatif dans leur vie. Elles possèdent de bonnes habilités pour l’interaction sociale et savent cohabiter avec la frustration et l’incertitude.
La résilience peut se travailler
Nos émotions et la façon d’affronter un événement ne sont pas aussi conditionnées extérieurement qu’intérieurement. La clé réside dans la façon dont nous les interprétons. Entraîner sa résilience signifie comprendre que les émotions négatives nous bloquent et que les positives nous poussent vers le changement.
Cela veut dire que nous pouvons développer notre capacité à émettre des réponses positives dans des situations adverses. Dans de très nombreux cas, nous n’avons pas le pouvoir de changer les circonstances. Or, nous pouvons quand même développer des forces qui nous facilitent des réponses et nous aident à réduire notre mal-être.
Nous pouvons donc adopter de nombreuses mesures. Réécrire notre histoire, aider les autres, réduire le stress et être mentalement disposés à réorganiser nos croyances et objectifs. Changer notre discours personnel nous permet de voir le monde et de nous voir nous-mêmes d’une manière différente.
Nous pouvons commencer à considérer les conflits comme des opportunités de croissance. Nous souvenir de la façon dont nous avons déjà surmonté des obstacles génère aussi une plus grande capacité de résilience.
Être fort requiert de grandes doses de persévérance et de confiance dans tout ce que nous pouvons parvenir à développer. Cela demande des efforts. En même temps, nous apprenons de notre passé. Et nous nous autorisons à ressentir des émotions fortes. En apprenant à les gérer de manière intelligente.
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